𝕃𝕖 𝔻𝕚𝕒𝕓𝕝𝕖 𝕖𝕥 𝕞𝕠𝕚

By mamieyumie

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Morrigan est une jeune adulte dont le village natal où elle a toujours vécus vient d'être saccagé par des pir... More

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By mamieyumie

 Je n'arrivais pas à surmonter ça et j'en doutais être, un jour, capable finalement. C'était comme si mon esprit avait volé en des milliers d'éclats de verre et que j'essayais désespérément d'en recoller les morceaux pour en reformer un miroir, sans succès. J'ai dû rester longtemps enfermer dans la salle de bain, à baigner dans mes pensées, dû moins, suffisamment pour que l'eau devienne froide et que cela puisse inquiéter Bast, qui après avoir frappé plusieurs fois à la porte et m'avoir demandé si tout allait bien, se permis d'entrer. Même à cet instant, j'avais du mal à émerger, à vrai dire, je suis sorti de mes songes qu'au moment où sa main entra en contact avec une de mes épaules, me faisant sursauter et quelque peu paniquer sur le coup. Mon esprit, n'arrivait pas à se détacher de mes souvenirs et j'avais beaucoup de mal à revenir à la réalité des choses alors, dans un mouvement affoler, j'ai resserré mes bras autour de ma poitrine pour me protéger, tout en essayant de me relever sans grand succès.

Son visage m'apparaissait totalement flou, lui donnant un aspect inhumain et sa voix mit beaucoup de temps avant d'être à nouveau clair dans mes oreilles. Sentir ce simple contact, cette simple main sur mon épaule m'angoissait tellement et lentement, j'arrivais à me remémorer. C'est vrai, le cauchemar était fini maintenant, j'avais été recueilli dans ce petit appartement, je n'étais plus seule. J'ai pris de longues inspirations, comme sa voix me le demandait, je pouvais sentir mon cœur reprendre progressivement un rythme quelque peu convenable grâce à cela. Mes yeux jaunes se sont alors encrés dans le rouge incandescent de ses prunelles, alors que je séchais mes larmes du revers de la main.

- Ça va mieux ? Demanda-t-il d'une voix douce.

- Je... Je ne sais pas trop...

- Je vais te rincer les cheveux et je t'aiderai à sortir, d'accord ?

J'ai simplement acquiescé d'un léger hochement de tête, tandis que mon corps était totalement tendu à présent. Je l'ai laissé faire malgré tout, basculant lentement la tête vers l'arrière tout en fermant les yeux alors que je sentais l'eau ruisseler le long de ma chevelure de jais. Mes bras restaient fermement enrouler autour de ma poitrine, alors que mes jambes étaient rapprochées le plus possible de cette dernière afin de cacher au mieux les zones intimes de mon corps. J'étais totalement exposé à ses yeux, mais pour autant, je ne ressentais aucunement le poids pesant de sa présence sur moi, comme s'il s'efforçait de regarder autre part afin de ne pas me mettre trop mal à l'aise. La prévenance dont il faisait constamment preuve, était l'une de ses qualités qui m'avaient poussé à commencer à lui accorder ma confiance. Avec lui, je me sentais à nouveau bien et en sécurité malgré notre très ressente rencontre et les circonstances très particulières de cette dernière également.

- Tu as besoin d'aide pour sortir de la baignoire ? Demanda-t-il tout en détournant quelques instants le regard.

- Je... Non, ça devrait aller, merci Bast...

- Bien.

Un petit sourire se dessina au coin de ses lèvres, tandis qu'il se redressait et entreprenait de faire quelques pas en arrière pour me laisser la place nécessaire afin de me permettre de sortir de l'eau. Il a agrippé la serviette aux teintes brunes qui reposait sur le bord du lavabo avant de la détendre et d'attendre que je sorte, ses yeux rouges se fermant pour que je puisse me relever sans crainte. Mon corps commença à se détendre lentement et à trembler à nouveau devant la frayeur que m'avait procuré la remontée de ses souvenirs, mais pour autant, je me suis efforcé de me redresser, m'accrochant au bord de l'évier pour y arriver, pour ne pas qu'il se sente obligé de m'aider une fois de plus, pour ne pas que je sois un poids pour lui. J'ai difficilement passé mes jambes par-dessus le bord de la baignoire, soufflant légèrement après y être arrivé en ressentant un réel soulagement, mais tandis que je soupirais, heureuse d'être sorti de cette eau par moi-même, je sentis la sensation cotonneuse de la serviette se poser sur mes épaules, me faisant quelque peu rougir. J'ai remercié une fois de plus Bast, avant d'enrouler correctement l'essuie autour de mon corps afin de pouvoir cacher autant que possible les parcelles de ma peau blanche. Avec tout ça, j'avais encore un peu de mal à tenir debout et j'avais sans doute dû me relever un peu trop vite, car je sentais ma tête légèrement tournée.

Je sentais le poids de mon corps m'entraîner lentement dans une chute qui m'aurait sans doute été très désagréable si Bast n'avait pas été là pour me rattraper en me voyant vaciller comme une brindille. L'un de ses bras vint s'enrouler autour de ma taille pour me tirer un peu plus contre lui et me maintenir droite, alors qu'il posait son regard sur mon visage, heureux d'avoir pu me rattraper à temps. Je sentais le rouge me monter une fois de plus aux joues à cause de notre soudaine proximité, sans que je ne puisse arriver à lui cacher cette fois, et cela avait l'air de l'amuser au vu du sourire assez malicieux qui s'était dessiné sur ses lèvres. J'ai immédiatement détourné le regard, baissant quelque peu la tête en remettant assez nerveusement une de mes courtes mèches noires et humides à l'arrière de mon oreille, tout en espérant qu'il ne se moque pas de moi.

Au lieu de cela, il s'est doucement tourné en direction du petit placard de la salle de bain pour en sortir une autre serviette et la reposer sur ma tête. Puis, sans que je ne m'y attende, il s'est légèrement baissé pour glisser un bras sous mes genoux, tout en remontant l'autre dans le milieu de mon dos afin de me soulever du sol et de me porter, déclenchant chez moi un fort sentiment d'embarras.

- A-attends...! Qu-qu'est-ce que tu fais...? Je peux marcher ! M'écriais-je.

- Tu tiens à peine sur tes jambes, comment tu espères regagner le lit avec ces dernières alors qu'elles ne peuvent même pas supporter ton poids plume ?

- Je... Je me serais débrouillé...!

- Laisse-moi simplement t'aider. Soupira-t-il. Tu n'es pas obligé de tous faire seule, surtout dans l'état dans lequel tu te trouves.

J'ai resserré autant que je le pouvais mes bras autour de ma poitrine, tandis que mes dents se refermaient sur un des coins de ma lèvre inférieur, trop gêner par la situation dans laquelle je me trouvais. Je n'ai pas osé relever la tête dans sa direction pour le remercier, honteuse qu'il puisse apercevoir le rouge de mes joues, qui s'étaient étendues sur l'intégralité de mon visage, devenu cramoisie. Il s'est déplacé jusqu'à regagner la pièce à vivre, s'asseyant peu après sur le bord du grand lit en me reposant sur ses jambes, me faisant doucement pivoté par la suite afin que je me retrouve dos à lui. Je ne savais pas trop ce qui pouvait lui passer par la tête, car malgré la gentillesse et la prévenance dont il faisait preuve, Bast restait difficile à décrypter par moment. J'ai commencé à me détendue un peu en sentant l'essuie frictionner mes courts cheveux noirs, sous ses mains, et bien que cela avait suffi à chasser quelque peu ma gêne, je sentais toujours parfaitement la chaleur émaner de mes joues. Je n'avais jamais réellement eu l'occasion d'être aussi proche d'un garçon, ni même de partager ce genre d'instants, alors tous ça était assez nouveau pour moi et je ne savais pas trop comment réagir.

« Est-ce qu'il trouverait cela étrange si je le remerciais en déposant un baiser sur la joue ? » Me demandais-je intérieurement. Très probablement. Un homme comme lui, aussi gentil, attention et charmant, ne devait clairement pas s'intéresser à quelqu'un tel que moi, une fille fade, qui passait son temps à pleurer et se plaindre, lorsqu'elle n'avait pas le nez plonger parmi les pages d'un vieux livre. Je n'avais aucune chance d'arriver à le séduire. « Mais qu'est-ce qui me prenait d'avoir ce genre de pensées ? » Songeais-je brusquement tout en rougissant de plus belle. À cet instant, j'ai doucement secoué la tête pour me chasser ses mots de mon esprit, réalisant que ce n'était très certainement pas approprié au vu de notre ressente rencontre. Bast, c'est alors soudainement arrêter, retirant ses mains, ainsi que la serviette qui était reposée sur ma chevelure.

- Quelque chose ne va pas ? S'interrogea-t-il.

- Heu... Non, non, tous va bien ! M'empressais-je de répondre assez gêner.

- Je suis désolé, j'ai peut-être un peu trop pris mes aises en te séchant les cheveux, tu voulais sans doute le faire toi-même.

- Je... Non, ça va, ne t'en fait pas... Affirmais-je dans un sourire. Je vais terminer, il te reste encore à t'occuper de mes blessures et je ne voudrais pas te retarder dans ton travail...

- D'accord, dans ce cas...

J'ai ressentit ses mains se poser sur mes hanches avant que sa poigne ne se resserre avec fermeté et qu'il me soulève comme si je n'étais qu'une plume, venant me reposer par la suite à côté de lui, sans le moindre effort. Je savais qu'avec la malnutrition que j'avais subi, je n'étais plus qu'un squelette, mais tout de même. Un léger soupir traversa mes lèvres alors que je portais mes mains à ma tête pour terminer de sécher avec douceur mes cheveux, le temps pour lui d'aller chercher le petit tabouret en bois rester dans la salle de bain et le rapporter, avant de prendre le nécessaire pour panser mes plaies. Une fois qu'il fut installé en face de moi, j'ai doucement reposé mes pieds sur ses jambes, le laissant s'occuper de mes blessures en y appliquant d'abord le baume qui allait aider à la cicatrisation et qui picotait toujours beaucoup ma chair, me donnant presque la sensation qu'elle brûlait sur le coup, mais la douleur était toujours passagère. Je serrais simplement les dents, attendant que cette dernière finisse par passer, car je savais que je n'avais pas d'autres choix si je voulais guérir et me sentir mieux.

En voyant la grimace sur mon visage, Bast m'accorda un sourire qui se voulait compatissant, tout en continuant de masser le dessous de mon pied afin que le bôme pénètre bien les ports de ma peau, avant de poser le bandage pour protéger ma chair des éventuels microbes et infection que je pourrais avoir à rester pieds nues dans l'appartement. À l'observer faire, tout un tas de questions me venaient à l'esprit à son sujet, mais il trouvait toujours le moyen de ne pas y répondre en détournant ses phrases, en faisant mine de ne pas avoir entendu, ou simplement en me retournant la question. Il était doué à ce petit jeu-là et semblait avoir l'habitude, comme s'il n'aimait pas parler de lui, mais je voulais simplement apprendre à le connaître, quel mal y avait-il à cela ?

- C'est douloureux, je le sais bien, mais ça va t'aider à cicatriser. Affirma-t-il dans un sourire.

- Hum, merci... Répondis-je simplement. Dis-moi Bast, depuis combien de temps est-ce que tu pratiques la médecine ?

- Oh et bien, je ne sais plus trop, j'ai commencé il y a longtemps.

- Quand tu étais enfant, avec tes parents ?

- Hum oui, si on veut.

« Si on veut. » Ce n'était pas tellement la réponse à laquelle je m'étais attendu. Une nouvelle fois encore, il avait répondu quelque peu à côté, et un peu froidement, comme si mes questions le dérangeaient. J'étais peut-être trop curieuse, voilà tout. « Est-ce que ça le dérangeait à ce point de parler avec moi ? » Finis-je par me demander. Sans que je ne comprenne réellement pourquoi, cette question m'attrista quelque peu, et je suis simplement resté silencieuse, de peur de le déranger à nouveau dans sa tâche, jusqu'à ce qu'il la termine. Lorsqu'il a eu fini de s'occuper de mes pieds et mes mains meurtris par le froid, je l'ai observer marcher en direction de la petite commode qui se trouvait à proximité de la cheminée, il en a sortit un t-shirt propre et a entreprit de le retrousser avant de m'aider à l'enfiler. Ces t-shirts faisaient toujours plus office de robe pour moi, la presque Lilliputienne à côté de lui. Je me suis levé du lit quelques instants, afin de pouvoir laisser descendre le tissu de son haut jusqu'à mes genoux avant de songer à retirer la serviette en coton, réalisant qu'à part ce qu'il m'avait donné, je ne portait rien d'autre.

À cet pensée, je sentis une fois de plus mes joues devenir rouges et je me suis empressé de me rasseoir en serrant autant que je le pouvais les jambes. C'était indécent. J'en ai refermé les mains assez fort sur l'essuie humide que j'avais reposé sur mes cuisses avant de regarder la porte de la salle de bain assez nerveusement. J'attendis que Bast n'ait regagné la table au bout du lit avant de me relever pour commencer à marcher très lentement et comme je le pouvais surtout jusqu'à cette dernière, tout en essayant de ne pas attirer son attention, mais c'était mission impossible dans cet endroit aussi petit qu'un mouchoir de poche.

- Où est-ce que tu vas ? Tu dois rester tranquille après tes soins.

- Je... Je veux juste aller aux toilettes...

- Oh, euh, pardon, vas-y.

J'ai laissé un bref soupir de soulagement traverser mes lèvres avant de regagner la porte de la petite pièce d'eau, refermant lentement cette dernière avant d'observer les affaires que j'avais délaissées sur le carrelage froid. Je me suis prudemment penché en avant tout en m'accrochant au rebord de l'évier, pour fouiller dans les vêtements que j'avais retirés, sortant une petite culotte de ce dernier. Je me suis approché du lavabo avant d'y faire couler un peu d'eau et laver cette dernière à l'aide du savon disponible, essorant par la suite comme je le pouvais le tissu avant de l'enfiler, bien qu'elle soit encore humide. Je n'avais aucun vêtement ici, et la seule chose qui m'appartenait encore était ce seul petit bout de tissu presque usé. Je ne voulais pas demander à Bast de m'en acheter d'autres, c'était déplacer, mais pourtant, je réalisais que je n'avais pas d'autres choix. Un long soupir traversa mes lèvres alors que je songeais que mes dettes auprès de lui ne faisaient que s'allonger.

J'ai à nouveau regagner lentement la pièce à vivre où il faisait bien plus chaud, cherchant à m'asseoir sur le rebord du lit avant de pivoter pour faire glisser mes jambes sous les épaisses couvertures. Mes yeux jaunes se sont alors porter sur le jeune homme assit à la petite table au bout du lit, toujours occuper à écrire, quand il ne feuilletait pas les livres et les notes disposées d'une manière assez méticuleuse autour de lui. À le regarder ainsi travailler, il donnait l'impression de se plonger corps et âme dans son métier qui devait plus être une passion à bien y réfléchir. Je me suis surprise à sourire assez tendrement.

- Bast ?

- Hum ? Fit-il en relevant le nez dans ma direction.

- Je voulais te demander... Enfin, c'est un peu gênant à vrai dire... Hésitais-je quelque peu. Je n'ai plus vraiment de vêtement et... Je te remercie de me prêter les tiens, mais j'aurais besoin de... D'autres choses plus à ma taille... Tu comprends ?

- Oui, bien sûr, je regarderai ce que je pourrais trouver pour toi.

- Merci beaucoup...

En guise de réponse, il m'a offert simplement un sourire, replongeant immédiatement après ses quelques mots dans l'écriture de ses notes, sans se soucier du reste. Je l'ai regardé encore quelques instants, songeant à toutes les fois où je l'avais trouvé en train de dormir, affaler sur son carnet, où encore, dans le fauteuil près de la cheminée. Ça ne devait sans doute pas être très agréable pour lui, et je culpabilisais un peu de le privé ainsi de ses heures de sommeil depuis que j'étais entré dans sa vie. D'une voix un peu hésitante, ne voulant pas trop le déranger, je me suis tout de même lancer, resserrant les draps entre mes doigts pour me donner un peu de courage, et même si cela voulait dire que je le sortais de la concentration dans laquelle il s'était plongé, je désirais qu'il se sente bien lui aussi.

- Bast ?

- Hum ? Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-il sans relever cette fois le nez de ses feuilles.

- Tu sais, si tu as envie de dormir, ça ne me dérange pas de partager le lit avec toi...

- D'accord, merci. Affirma-t-il simplement. Repose-toi maintenant.

- Oui, bien sûr...

J'ai doucement baissé la tête, un peu gêner de l'avoir à nouveau déranger, avant de me glisser finalement sous les couvertures pour rester bien au chaud. « Désolé de t'avoir dérangé... » Songeais-je pour moi-même, quelque peu attrister de sa réaction. Il était devenu si froid soudainement. « Est-ce que j'avais fait quelque chose de mal ? »

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