V I C T O R I A ' S P O V
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♫ - Remind Me by Tom Grennan
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ROUND 12 - F2 WORLD CHAMPIONSHIP.
5 Décembre 2020.
Abu-Dhabi.
150 mètres... 100 mètres... 50 mètres...
Le drapeau à damier se dresse devant moi. Toute la pression accumulée au fil de la course s'envole en un instant quand je franchis la ligne d'arrivée.
Je ralentis ma voiture et lève fièrement mon poing en l'air.
J'ai gagné. Je l'ai fait pour nous, bordel ! Tu entends ça ?
Mon cœur se gonfle d'une immense joie en voyant, à travers la visière, les gens brandissant des pancartes avec mon nom. Je crie dans le micro qui me relie à mon ingénieur.
— On l'a fait, on a réussi !
— Tu l'as mérité Victoria. On est fière de toi ! Tu n'oublieras pas de nous envoyer des photos quand tu seras dans ta Formule 1, s'exclame mon ingénieur.
Sa voix grésille dans le micro, montrant le bonheur qu'il ressent. Je sens des larmes perlées sur mes joues. Le travail de toute une vie, je viens de l'accomplir. Et malgré moi je n'arrive pas à le réaliser.
Je ne peux même pas décrire ce que je ressens. C'est puissant, tout simplement. Comme si on avait mis des feux d'artifice dans mon âme et qu'à mesure qu'ils explosent, ils libèrent des milliers de boules de bonheur, dans mon corps tout entier. Je savoure un moment cette victoire en posant ma tête en arrière contre l'appuie-tête.
Une fois que mon cœur est retourné dans un rythme de battement normal et que mes larmes ont cessé de couler, pour le moment, je termine mon tour et je viens garer ma voiture dans la voie des stands, devant le panneau indiquant la première place.
Une petite pensée me vient, l'après course va être compliquée pour moi, pour le moment, je suis occupé avec les paparazzis, les autres pilotes, les fans et l'écurie. Mais quand je serais seul ?
Je vais penser à lui. Que tout ce que nous avions planifié tous les deux. Je l'ai réalisé pour nous. Qu'il me manque terriblement et que chaque jour passé sans sa présence à mes côtés est plus dur que ce que je n'aurais jamais pensé.
Je secoue la tête pour chasser ses pensées.
Pas le moment. Pitié, ce n'est surtout pas le moment.
Je décroche mon volant et le pose sur l'avant de ma voiture. Je suis soudainement attaqué par une dizaine de caméras qui vont filmer le moindre de mes gestes. Les flashs des appareils m'éblouissent et je ne vois plus grand-chose.
Mais à cet instant, je n'ai qu'une idée, c'est d'aller prendre mes parents dans mes bras.
Je retire mon casque rapidement pour mieux voir, heureusement que mes cheveux châtains sont rassemblés en deux jolies tresses sinon je ne ressemblerais à rien.
— S'il vous plaît, laissez-moi deux minutes. Je répondrais à toutes vos questions après, ne vous en faites pas. De toute façon, je ne peux pas m'enfuir, vous me retrouveriez en quelques secondes à peine, m'exclamé-je à l'égard du cercle de journalistes qui m'entoure et m'oppresse.
Je parviens enfin dans le carré d'après course situé en dessous du podium, ici, je peux enfin souffler. Je tourne la tête et cherche ma famille parmi les gens appuyés contre les barrières. Heureusement qu'elles sont là d'ailleurs, sans elles, je me serais fait écraser par la foule une bonne dizaine de fois.
Ils sont là.
Mon père porte ses fameuses lunettes de soleil fétiches que ma mère lui avait offertes lors de leur première rencontre. Celle-ci est d'ailleurs devant lui avec son chapeau de « garce » comme elle aime si bien l'appeler.
Un sourire envahit instantanément mon visage et je me précipite vers eux pour les serrer contre moi. Ils m'ouvrent leurs bras et je suis à moitié passé par-dessus la rambarde pour répondre à leur étreinte.
— Vous m'avez manqué ! articulé-je au bord des larmes.
Je les serre aussi fort que je peux. Peu importe, s'ils sont en manque d'air, j'ai besoin de les sentir tout près de moi, pour effacer ne serait-ce qu'un peu la pression accumulée.
Après quelques secondes, je me détache d'eux. J'aperçois enfin leur visage qui est baigné de larmes, une lueur de fierté emplir leur regard.
— On est si fière de toi ma chérie, parvient à dire mon père.
Ces simples mots, si futiles soit-il, ont une place bien plus importante que ça dans mon cœur. Profond, c'est ce qu'ils sont. Mes parents le savent. Et je le sais.
Il n'y a malheureusement pas dix mille façons de dire les choses, mais il y a bien dix mille façons de les exprimer.
Ils m'ont toujours poussé au sommet et je peux enfin leur montrer que leurs efforts n'ont pas été inutiles, bien au contraire. Ma rage de monter les échelons n'a fait que grandir au fil des ans, encore plus depuis l'accident. Je n'ai pas le choix, ce monde est rempli d'homme et en tant que femme il faut savoir poser ses limites et ne pas se laisser marcher sur les pieds.
— De toute façon, tu sais très bien tout ce que l'on pense, ma puce, débute ma mère en relevant mon menton. Nos cœurs sont gonflés d'amour, et te voir aussi souriante en terminant cette course, surtout après ce qu'il t'ai arrivé est le plus beau des cadeaux que la terre puisse nous offrir.
— C'est indescriptible, souffle mon paternel.
Je les étreins encore une fois avant de devoir repartir pour me faire interviewer concernant la course. Avant de partir, je me jette aussi dans les bras de toute l'équipe. Ils ont fait un travail impressionnant et sans eux, je ne serais sûrement pas là où je me trouve aujourd'hui.
Une fois l'interview passée, je me retrouve aussitôt sur le podium accompagné des pilotes en deuxième et troisième position.
L'hymne de la Marseillaise retentit dans les enceintes et je profite de ce moment pour fermer les yeux et lever ma tête en direction du ciel. Un pincement au coeur, j'essaie tant bien que mal de ne pas penser à ce qui me terrifie depuis deux ans à chaque fois que je ferme les yeux et que je me retrouve plongé dans le noir.
« Les débris de la voiture sont éparpillés et de la fumée envahit mon champ de vision. Pitié sortez- moi de ce cauchemar.
...
Le bruit des sirènes me fait mal à la tête. Une mélodie horrible et insoutenable pour mes oreilles.
...
J'aperçois son visage, ses yeux sont fermés. On dirait qu'il dort. Mes larmes brouillent ma vue me laissant penser que ce n'est qu'un mirage.
Ce n'est qu'un cauchemar. Je vais me réveiller et tout ira bien. Il sera toujours là. »
J'ouvre les yeux en brandissant fièrement mon trophée brillant de mille feux. Et ce n'est que le premier d'une longue série.
La vie m'a pris ce que j'avais de plus précieux au monde.
Mais aujourd'hui, je dois encore prouver ma valeur dans ce monde sans pitié.
Préparez-vous en Formule 1. Parce que je compte bien vous montrer à vous et au monde entier de quoi je suis capable.
დ
Hello les amis !
C'est partis, l'aventure est enfin lancée, j'espère que ce prologue vous a plu !
On découvre ma petite Victoria qui est bien déterminé...
N'hésitez pas à me donnez votre avis en commentaire :)
J'ai plus du tout l'habitude de faire les petites notes de fin de chapitre, mais je suis heureuse de vous retrouver avec cette histoire !
Rendez-vous vendredi prochain pour le chapitre 1, ce sera d'ailleurs comme ça pour tous les autres chapitres !
Prenez soin de vous <3