May
Paris - appartement de Mohammed
— mais je comprends pas, je regarde la feuille devant moi perdue.
Adèle et Doums nous ont offert une grande enveloppe dans laquelle se trouvait une espèce de radio. Mais en regardant bien je me rends compte que ça ressemble plus à une échographie. Donc y'a un petit être qui sommeille en elle ?
— May, Adèle se rapproche de moi et prend mes mains dans les siennes. Je suis enceinte.
Mes yeux s'embuent directement.
— c'est vrai ?
Elle rigole.
— bah oui !
Je saute dans ses bras alors que des larmes de joie coulent sur mes joues. J'entends les garçons crier et se jeter sur Doums mais je n'y fais pas attention. Cette nouvelle me rend tellement heureuse !
— je suis trop contente Adèle ! Dis je en plantant mon regard dans le sien.
— merci ma belle, elle se recule et pose ses mains sur mes joues. Du coup avec Doums, on voudrait vous demander quelque chose à toi et Ken.
Ken qui félicitait encore son frère de cœur, se rassoit près de nous. Le calme revient dans la pièce et tout le monde a les yeux fixés sur nous quatre. Doums se rapproche de sa copine et nous regarde en souriant.
— on veut que vous soyez le parrain et la marraine de notre enfant.
Je tourne vivement ma tête en direction de Ken et je souris jusqu'à dévoiler mes dents. Oh mon Dieu ! Mais c'est trop cool ! Mon cœur explose de joie dans ma poitrine. Je saute dans leur bras sans attendre une seconde. Le brun se joint au câlin.
— c'est le meilleur cadeau de ma vie ! Je vous promets d'en prendre soin comme si c'était mon enfant, je souris malgré les larmes.
— je t'aime, me souffle Adèle en essuyant mes larmes.
Après que l'on soit tous remis de nos émotions, l'échange de cadeaux se poursuit. Je me rassois à côté de Ken. Le brun met directement son bras par dessus mes épaules. Les filles et les mecs ont fait équipe pour m'offrir un bob Prada rose.
— oh merci j'aime trop ! Je dis.
Moi qui adore le rose et les accessoires de tête, je le mettrai tous les jours !
Pour le cadeau de Ken, les filles lui ont offert un coffret de parfum. Et les garçons lui ont acheté une montre et pleins d'autres trucs de mecs. Maintenant que tout le monde a donné son cadeau, il ne reste plus que Ken et moi. J'ose pas lui donner le mien devant tout le monde. Imaginez il aime pas ?
— bon c'est moi qui commence, dis je avant qu'il n'ouvre la bouche. Je sais que t'aimes bien lire mais t'aime aussi beaucoup beaucoup écrire. Alors j'ai pensé à un cadeau qui te feras obligatoirement pensé à moi, enfin j'espère. Il rigole.
Je lui tends le cadeau à forme rectangulaire emballé dans du papier cadeau. Enfaite il s'agit d'un cahier noir très épuré qui m'a tout de suite fait penser à Ken. À force d'écrire, son cahier a fini tout amoché et presque sans pages. Ça me faisait pitié. Alors j'ai décidé de lui offrir ça avec un stylo noir à l'embout doré qui est assorti au cahier. J'espère vraiment que mon cadeau va lui faire plaisir. Ça se trouve qu'il ne va même pas l'apprécier. Je commence à stresser.
Il déchire le papier cadeau super vite. Ensuite, il observe le cahier en face de lui silencieusement. Je joue avec mes doigts.
— j'aime trop ! Dit-il en relevant la tête d'un coup. En plus il m'en fallait un depuis que l'autre n'a presque plus de pages. Merci bébé.
Quand je vois son sourire sincère, ça me fait chaud au cœur. Tout le stresse que j'avais, redescend.
— t'aime bien le stylo avec ?
— oh j'avais pas vu ! Il tourne le stylo et découvre ce que j'ai gravé dessus. Putain je kiffe de ouf ! Ton cadeau me fait trop plaisir wesh !
Je souffle de soulagement. Sur le stylo, j'ai gravé la date de quand on s'est mit officiellement ensemble. Je l'ai fais écrire en lettres romaines et en doré.
Ken s'approche de moi et m'embrasse la joue. Il ne le sait pas encore, mais la surprise est loin d'être fini car je compte lui offrir un voyage à Los Angeles. J'ai trop hâte !
— à mon tour, s'exclame Ken. Ferme les yeux.
Je fronce les sourcils mais je le fais quand même. Je sens sa main attraper ma main gauche, celle qui n'est pas bandée.
— je peux ouvrir les yeux ? Je demande impatiente.
— oui, répond-il en riant.
Au même moment, je sens un truc froid glisser sur ma peau. Quand j'ouvre les yeux, je vois que Ken est en train de me glisser une bague en forme de cœur et de couleur rose/violette.
— dans cinq ans ça sera une vraie bague, se moque Moh.
Je le regarde perdue mais je me reconcentre rapidement sur le cadeau de Ken. Je veux pas faire la meuf, mais la bague me va vraiment trop bien !
— t'aime bien ? Sourit Ken.
Je regarde ma main dans tous les angles. La bague est magnifique ! J'aime vraiment.
— la bague est trop belle ! Merci Ken.
— de rien p'tit cœur.
Quand il me dit ça je fais le lien entre son cadeau et le surnom. Je le regarde, je regarde ma bague et le re regarde. C'est trop mignon ! Il m'a offert une bague rose qui est ma couleur préférée et en forme de cœur parce qu'il est le seul à me donner son fameux surnom. Mon cœur est à deux doigts d'exploser.
Je lui embrasse la joue puis je me recule. Je le regarde intensément en souriant. Je dois avoir pleins d'étoiles dans les yeux. Mais Idriss brise notre bulle en ouvrant la bouche.
— waaa y'a une ambiance, lance Idriss. C'est devenu niais ! Venez on remet la musique.
Au lieu de rejoindre nos amis qui se remettent à faire la fête, je reste à côté de mon copain. Je ressens le besoin d'être dans ses bras sans réelle raison.
— je peux avoir un câlin ? Je demande.
— viens là.
Alors qu'il ouvre grand ses bras, je m'assois en perpendiculaire sur ses jambes et lui fait un câlin. Automatiquement, je niche ma tête dans son cou et embrasse sa peau. Je le sens frissonner.
— bébé à quoi tu joues ?
Je relève la tête et embrasse sa mâchoire.
— tu sens bon, je souris.
Je plante mon regard dans le sien et me mord la lèvre.
— arrête de me regarder comme aç, il m'embrasse derrière l'oreille.
Je sens que la tension qui émane de nous deux est chaude et vibrante. J'arrête de le regarder sinon je vais craquer. Il est beaucoup trop beau !
— j'aime trop ma bague ! Je secoue ma main.
— de base je voulais te la mettre à la main droite mais comme je sors avec une catcheuse...
— pourquoi à la main droite ? Demandai je perplexe.
— bah là c'est comme si t'étais ma fiancée ou ma femme.
— ah
J'avais oublié qu'une bague a l'annulaire de la main gauche signifie un engagement ou un mariage. Maintenant que je m'en rappelais, ça me faisait tout drôle de repenser à la scène. Je comprenais mieux les paroles de Sneaz.
— après tu peux prendre ça comme un avant goût..., il me fait un clin d'œil.
Je rougis jusqu'aux racines de mes cheveux. C'est clairement un message subliminal. Enfin ça y ressemble. Mais Ken est très taquin en règle générale donc je pense que c'est plus une blague qu'une vraie déclaration. Surtout que notre couple est tout récent et qu'on en avait jamais parlé de tous ces trucs : mariage, enfants, emménagement.
— par contre Ken dis pas des trucs comme ça, je pourrai vraiment y croire, dis je en riant nerveusement.
Il rigole et prend ma main dans la sienne.
— comme Sneaz a dit, on en reparle dans 5 ans bébé.
Pour ne pas que je pose plus de questions, il m'embrasse. Je me laisse faire sous son baiser.
— viens on s'taille, dit-il contre mes lèvres.
Je souris.
— on leur dit quoi ?
— que t'es fatiguée à cause de ta main.
— vas-y, je cogne mon poing contre le sien discrètement.
Comme convenu, on leur balance notre vieille excuse qui ne passe pas inaperçue pour mes copines. Je fais comme si de rien n'était et suit Ken. Quand on sort de chez Moh, on éclate de rire. Quels acteurs en carton !
Le trajet du retour se passe assez rapidement. Dés que je rentre chez lui, j'enlève mes talons qui m'ont fait mal aux pieds toute la soirée. Chaussures à la main, je marche jusqu'à sa chambre pour enlever le reste de ma tenue. Après avoir fait glisser ma jupe le long de mes jambes, je dézippe mon top. Très vite, je sens des mains froides saisir mes hanches. Je maintiens mon haut d'une main.
Je reconnais tout de suite l'odeur de Ken et son toucher. Je me laisse faire quand il met sa tête dans mon cou. Il décale mes cheveux et commence à mordiller ma peau. Quand ses mains glissent sur mon ventre, je frissonne.
D'une main experte, il me retourne et me pousse doucement sur le lit. Je souris quand je le vois se mordre la lèvre. Je relève le haut de mon corps et finis d'enlever mon bustier. Je lui jette à la figure en éclatant de rire. Mon rire redouble quand il attrape mes mollets et me tire vers lui. Il attrape mes poignets et les plaque au dessus de ma tête.
Je cesse de rigoler quand je vois à quel point il me regarde intensément.
— tu t'rappelles ce que je t'ai dis dans la voiture ?
— que t'allais me laisser aucune once de répit ? Je lance narquoisement.
— ouais. J'espère que t'es prête.
— j'attends que ça, je souris malicieusement.
Quand il m'embrasse fougueusement, tout s'accélère. On se déshabille entièrement, on se caresse, on se protège avant que nos corps ne fassent plus qu'un.
[...]
— t'as encore mal à la main ? Me demande-t-il en caressant la peau nue de mon dos.
— non ça va.
— et... en bas ? Demande-t-il timidement.
Je souris même si je sens mes joues rougir.
— non. J'ai même aimé, lui avouais je.
— moi aussi bébé, il embrasse le haut de mon crâne.
Un blanc non gênant prend place. C'est paisible. Pourtant mon esprit est loin de l'être. Je repense au moment où j'ai surpris Ken avec son ex. Je ne sais pas pourquoi mais leur discussion m'a marqué.
— dis Ken, je commence.
— ouais ?
— tu sais par rapport à ce que t'as dis ton ex, je n'arrête pas d'y penser. On en a jamais parlé.
— ça fait partie de mon passé maintenant.
Je crois qu'il n'a pas très envie d'en parler vu le ton qu'il a prit mais je ne peux pas m'en empêcher de poser plus de questions. Il connaît pratiquement toute ma vie alors que je ne connais à peine la sienne.
— mais ton passé c'est ce qui fait ton toi de maintenant, dis je. J'ai entendu quand t'as dis qu'elle t'a trompé.
Je le sens se raidir.
— ouais elle l'a fait, il soupire. Je tenais vraiment à cette fille. Je pensais être amoureux d'elle et je pensais que c'était pareil pour elle mais je crois qu'en fait je l'aimais plus qu'elle m'aimait.
— tu regrettes ce que t'as vécu avec elle ?
— oui et non. Je veux dire, si on enlève tous les mauvais souvenirs, on a vécu une belle histoire quand même mais en vrai y en avait peu. Mais malgré tout cette relation m'a apprit des leçons et j'en suis ressorti plus fort.
— je vois. Et si elle ne t'avait jamais trompé, tu serais toujours avec elle ? Demandai je.
Je me sentais obligée de poser cette question. Mais maintenant j'ai un peu peur de sa réponse.
— je ne pense pas. On a fait notre temps ensemble et puis on était trop toxique l'un envers l'autre.
Comme je ne réponds rien, le grecque reprend la parole.
— par contre ce qu'on vit toi et moi c'est différent.
Mon cœur rate un battement. Je me décale de son torse pour me mettre sur les coudes et avoir une vision complète sur son visage.
— comment ça ? Demandai je.
— j'sais ap, je le ressens. C'est pas comme avec Leila ou toutes les autres meufs. Je me rends compte que c'est plus intense, plus doux et y'a une vraie connexion.
Je souris.
— je le ressens aussi, dis je.
Il m'attrape et me met sur son corps. Mon corps se réchauffe automatiquement quand sa peau rencontre la mienne. Son regard, son toucher, ses mots me font sentir précieuse. C'est quand il me fixe aussi intensément avec beaucoup de désir et d'amour, j'ai l'impression d'être la plus belle chose à ses yeux.
Sans retenir ce qui passe dans mon cerveau, les mots franchissent la barrière de mes lèvres.
— je t'aime.
Il me regarde surpris mais il fini par sourire.
— t'as dis quoi ? Demande-t-il.
Je mets ma tête dans son cou, je sens mes joues brûler. Il rigole doucement.
— bébé redis le.
Je relève la tête et colle mes lèvres à son oreille.
— je t'aime, chuchotai je.
Il attrape ma mâchoire et m'embrasse passionnément. Je m'assois autour de son bassin pour mieux l'embrasser. Ses mains attrapent mes fesses et me rapprochent de lui.
— tu me rends ouf, me souffle-t-il contre mes lèvres.
Quand ses mains rencontrent ma poitrine, je sais que ça va encore déraper. Je soupire de bien-être et m'abandonne à lui.
Qu'est ce que je l'aime.