To Be Young » Nekfeu

By kplem_

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Passionnée de mode, May quitte la campagne pour s'installer en ville, à Paris. Elle s'imaginait déjà vivre co... More

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By kplem_

May
Clermont-Ferrand - tournée de Feu



Quelques jours plus tard...


— maman, maman, je crie pour avoir son attention.

— Kaytlin qu'est-ce qu'il y a ? Je conduis.

— j'ai oublié mon doudou à la maison, pleurnichai-je.

— on ne peut pas faire demi-tour, c'est trop tard.

— je veux mon doudou !

Ma mère souffla fortement et se pinça l'arête du nez. Cela faisait une heure que nous roulions et je venais de me rendre compte que maintenant qu'il me manquait mon ours. Je ne pouvais pas partir et le laisser tout seul à la maison. J'avais besoin de lui chez papy et mamie. Mes pleurs redoublèrent lorsqu'elle m'expliqua qu'elle ne comptait pas faire demi-tour.

— tu as pleins de doudous chez papy et mamie, elle se tourna en ma direction pour essayer de me consoler.

— mais il n'y a pas Popie.

Elle voulu attraper ma main mais je ne la laissait pas faire. A ce moment-là rien ne m'importait plus que ma peluche préférée. Lorsqu'elle se retourna en ma direction pour essayer de caresser ma main, des lumières éblouissantes arrivèrent en notre chemin. Je me cachais les yeux car je n'y voyais plus rien. De violentes secousses balancèrent notre voiture. L'impact de la voiture qui venait de nous rentrer dedans fit exploser notre pare brise. Des éclats de verre venaient de perforer ma peau alors que ma mère ferma les yeux dans un dernier soupir. Puis ce fut le trou noir.

En me réveillant je découvris le corps ensanglanté de ma mère. Elle semblait dormir paisiblement alors que du sang coulait de son visage. Une grande entaille perforait son front comme si l'on venait de lui planter un couteau en pleine tête. Alors que la voiture était couché de profil, avec difficulté, je réussis à sortir de celle-ci. J'avais mal partout.

Mais surtout, je souffrais de voir ma mère dans cette position. J'essayais de la réveiller mais je ne réussissais qu'à étaler du sang sur moi. Son sang. Tout en pleurant à chaudes larmes, je criais à m'en déchirer les cordes vocales. Ce n'était pas possible. Elle dormait c'est sûr. Mais pourquoi alors elle ne répondait pas à mes appels. Est-ce qu'elle m'en voulait encore parce que je voulais que l'on fasse demi-tour ?

— MAMAN, MAMAN !



— réveille toi ! Me laisse pas toute seule !

Je sens des mains m'attraper fermement par les épaules.

— May réveille toi. C'est un cauchemar.

— pourquoi tu te réveilles pas ? je me débattais dans tous les sens. Je suis désolée, tellement désolée.

— May !

Mes yeux s'ouvrent brusquement. J'avais le corps trempé de sueur, le visage trempé par les larmes et je n'arrivais pas à me situer. Pourquoi Ken est là ? Est-il au courant que c'est à cause de moi que ma mère est morte ? Où est-ce que j'étais ?

— t'arrêtais pas de crier alors je suis venu te voir, ça va ?

Je rapprochais mes jambes contre mon buste. Mes bras les encerclèrent et je plongeais ma tête dedans. J'explosais en larmes. Chaque année c'est le même schéma. Quand le cinq aout arrive, je m'effondre et revis mon accident de voiture. Je sens le brun se rapprocher de moi et me prendre dans ses bras. Je fini sur ses jambes alors qu'il passe sa main dans ma nuque. Il fait des petites caresses apaisantes qui me détendent au fur et à mesure. Quand mes pleurs cessent enfin, il se recule.

— ça va mieux ?

— hm.

— tu veux en parler ?

Je secouais la tête de la gauche vers la droite.

— d'accord, acquiesce-t-il. Tu veux que je reste ?

— oui s'il te plaît.

Je me décalais pour lui laisser de la place. Je me rallongeais dans ses bras. L'un d'eux glissa derrière mon corps pour me maintenir contre lui. Ses doigts se mirent à caresser la peau de mon ventre.

— j'ai fais un cauchemar, commençai-je d'une voix faible. C'était à propos de la mort de ma mère. Je revivais la scène comme si c'était hier.

— ne te sens pas obligée d'en parler May, dit-t-il d'une voix douce.

— non ça va. Mes doigts jouent avec la bordure de son t-shirt. On était sensées rejoindre mes grands-parents en Bretagne mais en début de chemin je me suis rendue compte qu'il me manquait mon doudou. Ma mère ne voulait pas faire demi-tour mais j'étais résignée à ce qu'elle le fasse. Une larme coule. C'est de ma faute si elle est morte. Si je n'aurai pas forcé, une voiture ne nous aurait jamais rentré dedans.

— arrête, dit-il fermement. Ce n'est pas de ta faute, May.

— mais si je-

— non, il se relève pour être assis. Est-ce que tu as fais exprès d'oublier ton doudou ? Non. C'est toi qui conduisait la voiture de ce fou ? Non. Alors arrête de te persuader que c'est le cas, d'accord ?

Je détourne le regard mais il redirige ma tête dans sa direction.

— May promet le moi, redemande-t-il. Tu n'étais pas responsable, tu ne l'es toujours pas et jamais tu ne le seras.

Mes yeux se remplissent de larmes à nouveau. Je revois le visage de ma mère en sang. Si c'est de ma faute. Si je n'étais pas un enfant capricieux, jamais ce ne serait arrivé.

Voyant que je ne réponds pas, Ken me reprend dans ses bras. Sa main caresse mes cheveux. Je m'accroche à son cou et laisse mes larmes couler.

— Shhh, j'suis là. Shhh.

Quand je parviens enfin à me calmer, le grecque et moi nous remettons dans notre position initiale. Il recommence ses caresses sur mon ventre. Je n'arrivais plus à me rendormir. Et même si la fatigue finirait par l'emporter, je me forcerai à ne pas m'endormir. J'ai peur de revivre l'accident. J'appréhende déjà de la journée qui va suivre. En plus d'être triste tout le long, je gâcherai celle des gars qui n'avaient rien demandé.

— tu dors ? demande le brun.

— non.

— je pensais à un truc. J'sais pas quoi faire pour que ça aille mieux et je doute de réussir à t'apaiser tout seul. J'pense que rendre visite à tes grands parents te ferait du bien.

— quoi ? Je demande pas sure d'avoir compris ce qu'il m'a dit. Ken je veux pas t'imposer ça. Déjà que je te fais rater ta nuit. Tu vas être claquée aujourd'hui. Je- t'inquiète ça va aller. Je veux pas t'embêter.

— à quel moment je t'ai demandé ton avis ? Je vois bien que t'es vraiment mal. Ça me rends ouf de n'rien pouvoir faire. Et puis, arrête de minimiser c'que tu ressens. On va y aller. Faut juste que je trouve une voiture et c'est bon.

Je ne sais pas vraiment quoi dire. Ça me gêne tout ce qu'il fait pour moi. J'ai l'impression d'être un boulet qu'il se coltine.

— repose-toi. On partira vers huit heures, ok ?

— ok.

Il s'apprête à quitter la couchette mais je l'interpelle.

— tu peux rester avec moi s'il te plaît ? Demandai je d'une petite voix.

— oui.

Il se rallonge à mes côtés. Je fais tout pour lutter contre le sommeil mais je finis par m'endormir au écoutant les battements du cœur de Ken.



[...]




Bretagne - Saint-Malo

— May ? Quelqu'un caresse ma joue. On est arrivé.

J'ouvre mes yeux et m'étire. On a roulé près de deux heures et demie pour arriver ici. Le trajet m'a permis de rattraper un peu plus ma nuit. La voiture dans laquelle nous sommes est juste en face d'une maison familiale avec un grand jardin. C'est celle de mes grands-parents. Mon cœur se réchauffe rapidement quand je vois mon papy sur le pas de la porte à essayer de voir qui nous sommes. Je sors rapidement de la voiture et m'élance vers lui.

— papy !

Je ressers mes bras autour de sa taille.

— oh May comme je suis content de te voir ! Je ne savais pas que tu venais aujourd'hui. Que fais-tu ici ?

— avec mon ami on était pas loin alors on a décidé de vous rendre visite.

En disant cela, il se rend compte que quelqu'un est derrière moi. Le brun a ses mains dans les poches de son sweat noir et nous sourit. Il paraît gêné alors que mon grand-père l'observe sans sourire. Aïe. Je ne sais pas à quoi il pense mais j'ai l'impression que ça ne va pas beaucoup me plaire.

— rentrez. Je vais appeler ta grand-mère.

Ken en retrait et toujours intimidé, reste derrière moi. Il n'ose pas trop rentrer alors je le prends par la main.

— ça va ? Demandai-je.

— ouais. Ton papy me fait flipper mais au calme on est là.

Je ris.

— je pense qu'il est juste méfiant. A part Lucas, je ne lui ai jamais présenté de mec de ma vie. Mais t'inquiète je suis sûre qu'il va t'apprécier !

— mouais.

On s'assoit dans le salon en attendant ma mamie. Elle ne met pas longtemps à arriver dans la pièce. Elle me prend dans ses bras pendant une longue durée et m'embrasse la joue. Ses câlins m'avaient manqué. Elle me chuchote en grec qui est le jeune homme à côté de moi.

— mamie, papy, je vous présente Ken, mon ami. C'est lui qui a eu l'idée de vous rendre visite pour que j'aille mieux, je souris tristement. Il est aussi l'ami d'Adele.

Je parle froidement quand j'évoque le prénom de ma tante. Comme d'habitude, depuis qu'elle a quitté le Bretagne pour vivre sur Paris, elle n'a même pas daigné m'envoyer un message ou m'appeler. Parfois j'ai l'impression que sa sœur n'a jamais compté pour elle. Je comprends que ça soit une situation difficile pour tout le monde, mais le fait qu'elle fasse comme si de rien n'était me blesse.

— oh. Enchanté Ken, ravi de te rencontrer, dit-elle. Vous voulez boire quelque chose ? Du thé ? Du café ?

— je vais prendre du café s'il vous plaît, demande poliment Ken.

C'est drôle de le voir aussi courtois et poli. On dirait un enfant.

— et moi du thé s'il te plaît giagiá*.
*grand-mère

— tu sais parler grec ? Demande Ken surpris.

— juste quelques mots.

— c'est cool ! On parlera grec à nos enfants, chuchote-t-il à mon oreille.

Je ris faiblement mais au fond de moi mon cœur rate un battement. Je rougis violemment alors qu'il sourit, taquin. Un jour, je vais faire un arrêt cardiaque, il ne va rien comprendre.

— pourquoi vous riez ? Demande mon papy.

Ken arrête soudainement de sourire et se racle la gorge. Bizarrement il ne répète pas ce qu'il m'a dit. Bref, quand la femme de mon papy revient dans la pièce, nous sirotons nos boissons.

— alors, vous restez combien de nuit ?

— en fait, on passe juste la journée avec vous. Ken est en tournée alors on ne peut pas rester.

— oh. Tu es musicien ? Lui demande-t-elle.

— non, rappeur, sourit-il.

— et vous êtes ensemble depuis combien de temps ?

- mamie, on est juste amis, dis-je toute rouge.

— d'accord, lance-t-elle malicieusement. Et tu as quel âge Ken ?

— j'ai 26 ans.

Mon grand-père s'étouffe avec son café.

— je vais jardiner, Ken tu veux m'accompagner, dit-il soudainement.

La phrase de mon grand-père sonne plus comme une affirmation, voire un ordre, qu'une proposition. Le brun à mes côtés finit son breuvage et le suit. Quant à moi, je finis toute seule avec la mère d'Adele.

— j'ai bien vu les regards que vous vous échangez tous les deux, commence-t-elle. S'il y a bien un truc sur lequel on ne peut pas mentir c'est sur ça. Les yeux ne mentent pas.

— j'ai déjà un petit ami giagiá.

— ah bon ? Depuis quand ? Il ressemble à quoi ?

— attends je te le montre, je sors mon téléphone et vais sur Instagram. C'est lui. Il s'appelle Mathieu et on est ensemble depuis un mois et quelques semaines.

— ohh il est mignon ! Mais je préfère Ken.

Je rigole. Ma grand-mère me fait trop rire. Sa réaction est trop mignonne.

— il te traite bien ?

— oui, il est gentil.

— faudrait qu'il vienne ici un jour.

— oui, on verra.

— en tout cas je suis contente de te voir agapiménos*. En particulier aujourd'hui...
*chérie

— moi aussi mamie, je souris tristement.

— Ken a eu une merveilleuse idée. Il doit vraiment tenir à toi pour interrompre sa tournée et t'emmener voir tes grands-parents.

Je ne dis rien. Jusqu'à aujourd'hui je doutais encore de ce que Ken ressent pour moi mais chaque jour j'ai un peu plus la preuve qu'il tient à moi. Rien que de savoir ça me réchauffe le cœur. Je souris timidement.

En parlant de lui, je décide de le rejoindre dans le jardin pour voir de quoi il parle avec mon grand-père.

— agapiménos ? M'interrompt ma grand-mère. Ta mère serait fière de toi.

Mon cœur se gonfle de joie. Ça me fait du bien ce qu'elle me dit.

Quand j'arrive à la hauteur de Ken et papy, ils arrêtent de parler. Finalement, il ne reste plus que le grecque et moi car mon papy décide de nous abandonner. Il me lance un clin d'œil et rentre à l'intérieur. Je fronce les sourcils.

— vous vous êtes dis quoi ? Demandai je.

— t'es curieuse !

— aller Ken !

— bah on a parlé de toi...

Mon rythme cardiaque s'accélère. Oh mon Dieu, qu'est-ce qu'ils se sont dit ?!

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