May
Marseille - Gare
Je viens d'arriver à Marseille. Je sors du train et récupère ma valise. Je croise directement le regard d'idriss qui est venu me chercher. Dés qu'il atteint ma hauteur, il me tchèque.
— bon trajet ?
— ouais, merci, dis-je quand je le vois prendre ma valise.
— Ken est encore sur scène mais le temps qu'on arrive il sera vers la fin. T'as faim ?
— un peu.
— tant mieux, il m'a dit de te prendre des nuggets.
Je rougis alors qu'il me tend la boîte de neuf. C'est trop mignon ! Je saute de joie dans ma tête. Son attention me fait trop plaisir.
— je ne sais pas si c'est à cause de toi mais il était tout content aujourd'hui ! C'est comme si on lui avait dit qu'on allait à Disneyland !
Je ris.
— n'importe quoi.
— crois-moi tu verrais sa tête, t'aurais envie de lui mettre une tarte. Une vraie tête à claque !
J'éclate de rire. Maintenant qu'il me dit ça, j'ai hâte de le voir pour savoir si cela s'avère vrai.
Une heure de bouchons plus tard, on arrive enfin devant la salle de concert. Idriss montre sa carte suspendu à son cou, ce qui nous permet de pénétrer dans l'endroit. Nous ne sommes même pas encore proches de la scène que je sens l'excitation du public. Je ressens les mêmes sentiments que j'avais quand j'étais au concert d'Ariana Grande. Sauf que je suis de l'autre côté. C'est encore plus excitant ! J'ai tellement chaud que je fini par enlever mon sweat, ou plutôt celui de Moh. On arrive enfin près des coulisses où se trouvent Deen, Mekra et zer2.
— wesh ! crie Deen.
Je leur souris. Après les avoir tous tchéqué, Deen passe son bras par dessus mes épaules. Je me retrouve donc entre lui et le frère d'Idriss. C'est moi ou tous les gars avec qui je traîne se sentent toujours obligés de poser leur bras sur mes épaules ?
— t'es canon May, me complimente Burbigo.
— y en a un qui va devenir fou avec cette robe, me chuchote Mekra.
Je rougis et ne répond pas. Mes yeux sont fixés sur le spectacle devant moi. Ken est surexcité sur scène, il saute, crie fort et souris. Je ne l'ai jamais vu aussi heureux. Lorsqu'il tend son micro pour que le public rappe la suite des paroles, il souris encore plus. C'est beau de le voir comme ça ! Je ne regrette pas du tout d'être venu.
— celle-ci c'est la dernière, je veux que vous en profitiez et chantiez à fond !
Quand la dernière note de On verra résonne, le public crie et l'acclame mais c'est déjà la fin. Pourtant, Ken reste encore sur scène pour profiter des derniers instants avec lui. Hakim se tourne soudainement vers moi. Il me lance un petit sourire comme s'il s'apprêtait à faire une bêtise. C'est la première fois que je le vois comme ça. Je dois avouer qu'il me fait rire.
— venez on fait une blague à Ken ! Tu veux pas te cacher dans sa loge ?
— oh ouais vas te cacher dedans ! Ca va être drôle, ajoute son petit frère.
— vas-y j'suis chaude !
J'avoue que leur idée est plutôt comique. J'ai hâte de voir la tête qu'il va faire. Alors que Ken conclue, Mekra referme la porte de la loge du grec et m'abandonne. Mon cœur cogne contre ma cage thoracique. Je suis stressée mais à la fois trop excitée ! Ca doit faire cinq fois que je répète que je suis excitée mais je suis vraiment trop excitée. En attendant qu'il arrive, j'envoie un rapide texto à Moh pour lui dire que je suis bien arrivée.
— ...et elle est où May ? Elle ne devait pas être là ? entendis-je.
— elle a raté son train, commence Framal, du coup elle arrivera demain matin.
— ah ouais ? demande-t-il déçu. J'ai le seum un peu, je m'attendais à voir sa ptite tête là.
Oh, je fonds.
J'ai mal aux zygomatiques à force de sourire. Au fur et à mesure que leurs grosses voix se rapprochent, je trépigne d'impatience ! Je me plaque derrière la porte au moment où Ken l'ouvre.
— vas-y je me change après on bouge, dit-il.
— on t'attend dehors.
Alors qu'il appuie sur l'interrupteur, je le découvre torse nu en train de vider une bouteille d'eau à grosses gorgées. Oh mon Dieu ! Des gouttes de sueurs perlent sur son torse. Sa pomme d'Adam bouge au rythme des gorgées d'eau qu'il avale. Sans parler de son jeans qui retombe sur ses hanches. Je crois que je vais m'évanouir !
Je me reprends rapidement et recommence à respirer -car oui j'avais arrêté de respirer pour l'admirer-. Il ne m'a toujours pas vu alors j'en profite pour me glisser silencieusement jusqu'à lui. Je me mets sur la pointe des pieds et pose mes mains sur ses yeux.
— c'est qui ? demandai-je en sautillant.
— WESH !
Il se défait de mes bras et se retourne très vite. Il m'attrape par les aisselles et me porte contre lui. J'en profite pour lier mes jambes autour de sa taille. Je n'aurais jamais cru le voir aussi content ! Un sourire éclatant s'est dessiné sur son visage, sans compter son regard rieur qui est fixé sur moi. Et dire que c'est uniquement moi qui lui provoque autant de joie. Des frissons glissent le long de ma colonne vertébrale. Je ressens un trop pleins d'émotions inexplicables.
— j'suis trop content de te voir ! Je pensais que t'avais changé d'avis !
— moi aussi je suis contente de te revoir !
Je rougis fortement quand il recule sa tête pour mieux m'observer. J'ai trop chaud d'un coup. Je vais mourir ! Il me repose par terre et m'embrasse la joue. Ses yeux scannent ma tenue. Il prend ma main et me fait tourner sur moi-même. Son regard est un peu trop appuyé sur mon fessier mais je ne dis rien. Secrètement, je suis contente que la robe lui plaise.
— t'es trop jolie 'tain, chuchote-t-il à mon oreille.
— merci, dis-je timidement.
— ça aussi ça m'avait manqué, rit-il en pointant mes joues rouges. J'enfile un nouveau t-shirt et on y va.
J'opine et m'assois dans le petit canapé. Il récupère ses affaires qu'il met dans un sac. Quand il a fini, il me sourit et je le suis. Il glisse son bras sur mes épaules et on quitte la pièce.
[...]
— un tour bus ! Oh mais c'est trop cool !
— ça fait 10 fois que tu le dis, souffle Hakim.
— j'ai l'impression d'accompagner les One Direction en tournée !
Ils s'arrêtent de marcher, tous sans exception, et me fixe méchamment comme si j'avais insulté leur mère.
— bah quoi ? Vous êtes un boys band non ?
— tu restes combien de temps avec nous déjà ? demande Idriss.
— j'sais pas, je hausse des épaules. C'est Ken qui m'a invité.
— ouais bah si t'arrêtes pas de dire d'la d, tu vas vite repartir !
— ouais ouais, vous aimez trop menacez les gens ! Si vous me renvoyez, Ken ne vous parlera plus !
— la miff avant les meufs, réplique Théo.
— et le rap avant les meufs, ajoute Deen.
Je lève les yeux au ciel. Ils ne traînent pas ensemble pour rien.
— bon venez on commande Uber eats au lieu de raconter vos iv. J'ai la dalle, nous coupe le grecque.
Assise dans le canapé de ce qui ressemble à un salon, je suis entre Deen et Ken. Le premier me tape le discute.
— c'était comment l'Espagne ?
— c'était cool ! On s'est tous bien entendu et les dix jours sont passés grave vite ! On s'est vraiment grave bien amusés !
— askip t'as pécho Mathieu, demande Théo.
Ken, qui était concentré sur son téléphone, s'arrête soudainement et m'écoute. Je ne suis plus trop à l'aise maintenant.
Je ne comprends pas pourquoi je réagis comme ça. Je suis sensée être amie avec le brun donc ça ne devrait pas me gêner qu'il l'apprenne.
— ouais, répondis-je.
— c'est du sérieux alors ?
— oui, pourquoi ?
— on ne l'a jamais vraiment vu en couple. Son truc c'est plus les coups d'un soir. Mais tant mieux s'il se range avec toi.
Hakim pouffe de rire dans sa barbe.
— et toi tu le kiffe ? demande Burbigo.
— heu bah je sais pas, j'crois que oui.
Toute cette attention envers moi me rend mal à l'aise. J'ai du mal à parler de mes sentiments et encore plus devant tout le monde. Et puis le truc c'est que je ne sais pas trop ce que je ressens pour le blond. Certes je l'apprécie, je crois même que je m'y suis attachée mais je n'ai pas l'impression que cela se rapproche de l'amour... Heureusement, Ken vole à ma rescousse.
— May je te prends des sushis ?
— oui s'il te plaît.
Il me sourit alors que les gars repartent dans leur discussion. En attendant que notre commande arrive, je demande à Ken où je pourrai me changer. Je le suis à travers le bus. Il profite pour me présenter où ils passent le plus clair de leur temps depuis quelques mois maintenant.
— tu peux te changer dans la salle de bain.
— ok merci.
Je ressors quelques minutes plus tard avec un ensemble composé d'un short et d'un crop top en matière pelucheuse. J'ai normalement le gilet qui va avec mais j'ai préféré le laisser dans ma valise. Il fait toujours aussi chaud dans le bus. Bref, étant dans la salle de bain, j'en ai aussi profité pour me démaquiller et défaire ma tresse. Mes cheveux sont donc tout bouclés et je suis de retour avec un visage naturel.
La bonne odeur des plats japonais m'attire. Je me dépêche de sortir pour déguster mes sushis. J'enjambe le corps de Framal pour me remettre à ma place mais il en profite pour tirer sur ma cheville, me faisant presque tomber.
— éh !
— quelle victime ! se moque-t-il.
— si tu continues, j'appelle Sneaz !
Les gars rient de ma réplique.
— tu crois qu'il va faire quoi avec son corps de brindille ? se moque Fram.
Je grogne des mots incompréhensibles et me rassois à ma place. Ca fait même pas un jour que je suis là et ils me victimisent déjà !
— tu vas mourir de chaud dedans, me lance Ken.
— oui mais c'est tellement confortable ! Au pire j'enlèverai le short.
Il me jette un regard lourd de sens. Non mais pourquoi j'ai sorti ça comme ça ? Il va me prendre pour une exhibitionniste !
— enfin je veux dire, je bégaye, je ne me promènerai pas en culotte dans le bus. Mais c'est dans la nuit si j'ai chaud et tout, fin tu vois quoi.
— éh déstresse, rigole-t-il. Ca va j'ai compris. Aller mange maintenant !
Après notre dégustation de plats asiatiques, on décide de faire une partie de Uno. Comme d'habitude, je fini dernière mais cette fois-ci contre Hakim. Son sourire mauvais m'indique qu'il compte me faire perdre mais j'ai accaparé Ken pour qu'il m'aide à le battre. A moitié assise sur lui, je lui montre mes cartes pour qu'on fasse la meilleure combinaison de jeu.
— c'est de la triche, râle mon adversaire.
On l'ignore complètement concentrés sur mes cartes. Je sens le souffle du brun dans ma nuque ce qui me provoque des frissons. Il positionne sa main froide sur la peau dénudée de mon ventre pour que je sois complètement installée sur ses jambes. Mon estomac se tord. Mon cerveau m'indique qu'on est trop proches mais j'aime beaucoup trop sentir sa peau contre la mienne pour me reculer.
— met cette carte, puis celle-ci et celle-ci, souffle-t-il.
Je suis ses indications. Hakim se met donc à piocher six cartes d'un coup. Le coup de grâce c'est quand je pose la carte du panneau stop et que je joue ma dernière carte.
— uno fin de jeu ! T'es trop nul, m'écriai-je.
— on t'as aidé aussi, souffle-t-il. Oublie pas qu'en vrai t'es trop naze.
— non c'est faux ! T'as aucune preuve de ce que t'avance, je lui tire la langue. C'est toi le naze Hakim !
Il lance un regard noir à Ken sous mon hilarité.
Quand je me calme, le brun décale mes cheveux pour embrasser ma joue et resserrer sa prise sur ma taille. J'en profite pour lier mes mains aux siennes et jouer avec la chevalière que je lui ai offerte.
Est-ce que c'est mal de dire que ses câlins m'avaient manqué ? Je me sens tellement bien dans ses bras que je pourrais y rester pour une durée indéterminée. Cela ne fait même pas 24h que je l'ai retrouvé, que je suis déjà redevenue accro à sa personne...