Ken
Paris - Airbnb, soirée d'anniversaire
— Frère si tu continues tu vas l'éclater ton verre.
Mon regard fixé sur la brune dans les bras du blond dévia sur mon gobelet rouge. Je ne m'en rendais pas compte mais effectivement je serrais mon verre tellement fort qu'il aurait pu finir écrasé.
— pourquoi t'es vénère ? Demanda Adèle.
Je ne sais pas c'est ça le pire.
Depuis que je fixe May, ma tension est montée. Je pourrai pas trop l'expliquer mais ca m'énerve la façon dont elle bouge contre Mathieu. Et puis je vois qu'il n'est pas indifférent à son charme. Sans ajouter le fait qu'il n'arrête pas de la reluquer. Quelle idée de se saper comme aç aussi ? Elle est beaucoup trop sexy dans cette robe !
— pourquoi tu regarde May comme ça ? Redemanda la copine de Doums.
Pour seule réponse je sirotai le contenu de mon verre. J'allais lui répondre quoi ? Que j'ai la rage que sa nièce soit collée à un autre boug que moi alors que je suis personne pour elle ? Jamais de la vie.
Adèle allait me prendre pour un fou, c'est mort. Mais ce n'est pas pour autant que la brune abandonna ses questions.
— Ken jte parle.
— désolé j'écoutais pas, tu disais ? Mentis-je.
Elle me regarda en fronçant les sourcils puis m'analysa. Je détestais quand elle faisait ça. J'aimais bien Adèle, c'était l'une de mes seule amie féminine et puis je la considérais comme une reuss. On se connaissait grave bien depuis aussi longtemps que je me souvienne.
Avant qu'elle fasse partie du crew et qu'elle sorte avec Doums, elle avait d'abord accroché avec moi. On était tout de suite devenu amis sans ambiguïté. Et puis faut dire que c'est un peu grâce à moi qu'elle est avec Doums aujourd'hui. Bref tout ca pour dire qu'elle me connaissait bien et que si elle commençait à m'analyser comme ca, elle finirait par savoir à quoi je pensais.
— t'es bizarre, conclut-elle. Je sais pas ce qu'il se passe mais t'es bizarre, donc il y'a une histoire bizarre en dessous de tout ça. Et tu sais très bien que je vais finir par savoir ce que tu me caches.
Notre début de conversation s'arrêta lorsque la meilleure amie de May arriva à notre rencontre.
— Adèle ! Faut qu'on commence à donner les cadeaux, dit-elle en me lançant un petit regard. D'abord le gâteau et ensuite les cadeaux.
— ouaip, je te suis.
Quelques minutes plus tard, la musique diminua et les lumières s'éteignirent complètement. Moh m'obligea à me lever et à me rapprocher de la table à manger. Les filles étaient revenues dans la pièce avec deux gros gâteaux.
Je fonçais les sourcils.
Le premier a le nombre 19 entouré de bougies et le second a le nombre 25. Oh non j'y crois pas ! Ils m'ont acheté un gâteau. Je ne m'y attendais pas ! A vrai dire, j'étais sensé le fêter demain avec mes gars en comité restreint. Ca me fait chaud au cœur qu'ils aient pensé à m'acheter un gâteau.
May débarqua très vite et s'assit près de moi. Elle parut d'abord gêné d'avoir toute l'attention sur elle mais très vite l'émotion l'emporta. Je vis ses yeux se border de larmes. Je passai mon bras sur ses épaules alors qu'elle cacha son visage dans mon cou.
J'avoue j'en profitai pour la serrer contre moi. Ma main de l'autre côté de ses épaules, caressa son cuir chevelu dans de douces caresses.
Après que l'on ait soufflé nos bougies, la musique redevint forte. Alors que chacun récupérait son cadeau, je partis chercher le mien à l'étage. J'avoue que j'étais un peu stressé que May n'apprécie pas mon cadeau. En même temps avec la façon dont on s'est quitté la dernière fois...
Bien assise sur son trône rose entouré de ballons, elle attendait telle une princesse. La première personne à lui donner son cadeau fut sa tante. Celle-ci lui tendit une tablette. Surpris, on se regarde tous avec des points d'interrogations dans les yeux. Sur l'écran s'affichait un fond noir avec le bouton play par dessus. Je suppose qu'il s'agit d'une vidéo.
— clique sur play, dit-elle toute excitée.
Aussitôt la vidéo débuta avec son meilleur ami qui apparaît tout souriant.
— « Salut May ! Si tu regardes cette vidéo c'est parce que je n'ai pas pu venir sur- attend comment vous dites les Parisiens déjà ? Ah oui sur paname, la brune rit. J'aurai bien voulu mais c'était un peu compliqué. Quand Adèle m'a demandé de me filmer pour te dire quelques mots, j'avoue que je ne savais pas vraiment quoi dire. Pas que je n'ai rien à te dire mais comme on le sait tous les deux, je suis trop nul pour ce genre de discours. Du coup je vais dire ce que j'ai sur le cœur, il affiche une mine gênée. May t'es vraiment une personne en or, je regrette pas d'être tomber sur ta petite tête en primaire et d'être tout de suite devenu ton ami ! Les yeux de la brune deviennent humides. C'est vrai que tu me manques beaucoup et que ce n'est pas pareil sans toi, mais sache que tu seras toujours ma meilleure amie et que tu pourras toujours compter sur moi. Je t'aime. »
— il est trop mignon ! Merci Adèle. Dit-elle après avoir essuyé ses joues.
— attend c'est pas fini. Glisse vers la droite, y en a une deuxième.
Elle fronce les sourcils mais obéit à ce que la grecque vient de lui dire. La tête de ses grands-parents apparaît à l'écran. Avant même qu'ils prononcent une phrase complète, May fond en larmes.
— « Coucou May ! C'est papi et mamie. On aurait aimé être là pour fêter ton 19e anniversaire mais c'est pas grave, c'est l'attention qui compte, commence sa grand-mère. Quand Adèle nous a demandé de nous filmer c'était un peu compliqué, heureusement que Lucas est venu le faire pour nous. D'ailleurs c'est lui derrière la caméra, May sourit alors que son meilleur ami fait un coucou à l'écran. Tu nous manque beaucoup. Au début on s'inquiétait beaucoup pour toi mais apparemment tu te plais là où tu es, alors on s'inquiète moins, finit la mère d'Adèle tandis que son grand-père continue. Nous sommes fiers de la jeune femme que tu es en train de devenir May. Et je suis sûr que ta mère le serait aussi. Elle serait fière de la jolie jeune femme que tu construis, autant intérieurement que physiquement. D'ailleurs tu dois briser des coeurs à Paris, rigolent-ils ce qui fait sourire May. Ma petite May nous te souhaitons un joyeux anniversaire ! Papi et mamie t'aiment. »
May se lève et se jette dans les bras de sa tante. On entend qu'elle la remercie mille fois pour ce si beau cadeau. Malgré les larmes qui coulent sur son si beau visage, son sourire le rend lumineux. La plupart des gens dans la pièce semble émue par la scène précédente. Faut dire que même moi je le suis. Adèle a vraiment choisi un beau cadeau pour sa nièce. Personne ne peut rivaliser !
Avant que la musique ne revienne, nous continuons de lui donner nos présents. De la part des filles, elle reçoit un sac à main d'une marque de luxe. Puis c'est autour des potes de Mathieu et lui-même qui lui ont offert une paire de sneakers ainsi que des produits de beauté. Quant au L, les garçons lui ont acheté une coque de téléphone, du maquillage et une machine à coudre. Alors que tout le monde pense que c'est fini, je lui offre mon cadeau.
Je sens les gars me zieuter bizarrement mais je n'y fais pas attention. En même temps je n'ai prévu aucun d'eux du cadeau que j'allais offrir à la brune. J'ai décidé de ça au dernier moment alors bon, c'était un peu tard pour leur en parler.
Elle découvre une énorme boite. Elle le déballe et ouvre pour voir ce qui s'y cache. Devant la brune apparaît la veste de ma collection qui va sortir. Il s'agit d'un bomber noir avec marqué au dos Égérie en rose. J'ai hâte de voir sa réaction quand elle va voir que j'ai appliqué son idée !
— attend me dis pas que- elle sort complètement la veste de l'emballage. Oh non mais elle est trop belle ! Purée la veste est trop belle !
Elle se lève directement, faisant tomber la boîte et nous faisant rire, puis enfile le bomber. J'ai fais exprès de lui offrir une taille S au lieu du XS pour lui donner un effet oversize. Je suis agréablement surpris qu'il lui aille à merveille ! Elle commence à faire la belle et demande qu'on la prenne en photo. A ce moment-là, je ressens une certaine fierté à la voir porter un vêtement de ma collection. Elle tourne sur elle-même et passe ses mains dans les poches.
— Ken t'as oublié un truc dans les poches, commence-t-elle.
— ah bon c'est quoi ? Demandai-je faussement surpris.
Louise qui est au courant de la supercherie sourit comme une idiote. La brune sort une enveloppe de la poche droite. Elle compte me la donner mais je lui demande de l'ouvrir. D'abord elle lance un regard interrogateur à ceux qui nous entourent mais elle finit par découvrir de quoi il s'agit. Elle déplie l'enveloppe et sors le papier coloré qui s'y cache.
J'ai l'impression que la scène se passe au ralenti. Son visage passe de la surprise, au choc puis à l'extase. Elle saute de joie sous nos rire.
- MAIS NAN ! TU MENS ! Crie-t-elle. Je vais voir Ariana Grande cet été ! Oh sa mère !
Je suis surpris de l'entendre jurer pour la première fois mais encore plus quand elle fonce sur moi. Je la rattrape maladroitement alors qu'elle sert ses bras autour de ma nuque.
Tout le monde explose de rire alors que je profite pour discrètement sentir son odeur. Elle me remercie mille fois et m'embrasse la joue. J'avoue que je suis un peu gêné d'avoir cet élan d'amour devant tout le monde mais je suis saucé qu'elle apprécie autant mes cadeaux !
J'ai réussi mon coup !
[...]
Il est prêt de trois heures du matin, la majorité des personnes commencent à fatiguer et certaines sont carrément parties se coucher dans les chambres. D'ailleurs nous commençons tous à fatigués, sauf May. Cette dernière est toujours aussi excitée. Je crois que c'est l'alcool qui y joue beaucoup.
— May t'es pas fatiguée là ? Va embêter quelqu'un d'autre zebi ! Crie Sneazzy.
Depuis toute à l'heure elle s'est attaquée à Moh pour le pousser à bout.
— Nop !
Elle commence à lui chatouiller la nuque mais rapidement celui-ci lui attrape la main et passe son bras par dessus son cou pour bloquer son corps.
— J'peux plus respirer ! Elle exagère son étouffement en toussant fortement. Tu pues frère ! Oh mon Dieu, aidez moi !
On éclate de rire.
— Eh vasy tu fatigue, dit-il blasé.
Il deserre sa prise et elle se relève aussitôt.
— Oh c'est mon son ! S'exclame-t-elle soudainement. Attendez c'est ma partie !
Je souris quand je reconnais les premières notes de mon son. Entendre qu'elle connaît les paroles par cœur gonfle ma fierté. Je sors mon téléphone pour la filmer. Je sens que ca va être épique ! Elle respire un bon coup et enchaîne le couplet d'Egerie.
— Bébé, viens dans mon hôtel et on éteint les portables
J'en connais un rayon, je raconte pas de disquettes
Elle a mordu l'oreiller comme si c'était un cheesecake.
— Tu penses qu'elle a saisit le sens de la dernière phrase ? Me demande Mekra alors qu'elle continue de rapper tant bien que mal.
Je le regarde, il me regarde et on éclate de rire. Je ne pense pas non. Sinon elle ne l'aurait pas chanter avec autant d'aisance.
— Comment tu fais pour rapper si vite Ken ? Souffle la brune en s'affalant à mes côtés.
— C'est le talent May, le talent.
— Mouais. En tout cas merci pour les cadeaux ! Elle me fait un câlin. C'était le meilleur anniversaire de toute ma vie ! T'es le meilleur !
Je lui souris.
Je préfère quand elle est bourrée, elle a moins de mal à me montrer ses sentiments et ses émotions. J'aime ce côté-là de May. Par contre, s'il y a bien un truc qu'on ne peut pas lui enlever même bourrée, c'est sa gêne. Je remarque qu'elle entremêle ses doigts entre eux comme si elle était mal à l'aise de me dire quelque chose.
— Dis Ken, elle joue avec ses doigts.
— Dis moi.
Elle penche sa tête près de mon oreille. Son souffle chaud me fait frissonner.
— J'ai envie de t'embrasser, rougit-elle.
Mon cœur rate un battement. Attendez quoi ?