Un long mois venait de passer, laissant la température augmenter. Il faisait bon et le chant des oiseaux nous le prouvait bien. Chaque matin, je les entendais chantonner cette même mélodie, qui me permettait de commencer la journée de bonne humeur. Je ne dirais pas que celle-ci était au maximum de son bien-vivre, mais c'était déjà mieux qu'autrefois.
Après le retour de Aslan, je fus étonnée que celui-ci ne mets pas interdit de retourner à l'université. Je pensais qu'il allait m'en empêcher pendant un certain temps, comme d'habitude, sauf que non. Cependant, il avait tout de même fait en sorte de me couper du peu de liberté que j'avais. Chaque soir, lorsque je finissais l'école, sa cousine venait me récupérer. Malheureusement, nous n'étions pas les meilleures amies du monde elle et moi.
Mon téléphone m'avait été retiré également. Je n'avais plus grand-chose, mise à part ces quelques heures de bonheur que je partageais avec les filles. Celles-ci étaient au courant pour Cara, mon nouveau chauffeur. J'étais aussi très heureuse parce que Shera ne semblait pas m'en vouloir. Elle riait avec moi, comme si de rien était et cela me rassurait. Sasha avait sûrement dû avoir une petite conversation avec elle. D'ailleurs, nous n'avions eu aucun contact tout ce mois-ci.
C'était curieux parce qu'il m'arrivait d'observer la fenêtre, espérant voir sa silhouette l'ouvrir pour rentrer. J'avais toujours son ouvrage qu'il m'avait laissé et que j'avais dévoré. Je devais bien admettre qu'avoir changé de genre littéraire, m'avait fait ressentir un sentiment encore inexpérimenté. Des frissons presque agréables et un goût pour cette horrifique adrénaline que je ne me voyais plus délaisser.
De nombreuses choses me faisaient penser à cet homme, qui était entré étrangement dans ma vie. Pourtant, l'une d'entre elle était plus persistante. Cette dernière phrase qu'il m'avait lancée à la figure, comme si je n'étais qu'une simple adolescente irresponsable.
M'en sortir.. Oui, mais de quelle façon ? Il y avait là, tellement de questions dont je n'avais aucune réponse, tellement de problème sans aucune solution. Qu'est-ce que j'attendais exactement ? Je tournais en rond dans ce carrefour sans sortie, ou bien, je ne la voyais sûrement pas.
Durant tout ce temps, Aslan avait été plutôt normal et sympa avec moi. Depuis ma fugue, il me semblait plus attentionné, même s'il y avait encore des progrès à faire. Les doutes persistaient sur le fait qu'il devait bien avoir cru qu'il ne me reverrait jamais. Avait-il eu peur de me voir disparaître de sa vie ?
Même s'il me complimentait beaucoup, derrière, ça lui arrivait encore de s'énerver et de me descendre. Malgré cela, je voyais une bonne base pour recommencer. Il n'avait pas été violent une seule fois depuis la dernière fois. Avait-il enfin compris ?
L'arrêt de la voiture devant mon immeuble me ramena à la réalité. Je lançais un vague au revoir à Cara, qui ne prit pas la peine de me répondre et s'en alla telle une furie. Cette fille était un vrai danger sur la route, c'est pourquoi je détestais autant partager ce trajet avec elle. Je ne pus me retenir de soupirer.
Il était tard, exceptionnellement nous avions terminé les cours à 18 heures aujourd'hui. Aslan était déjà présent et visiblement dans notre chambre. Je le vis attraper l'un de ses polos noir avant de l'enfiler. Il laissa deux boutons ouverts et se tourna finalement vers moi. Lorsqu'il me vit, un sourire fit son apparition au coin de ses lèvres.
- Tu sors ce soir ? Je demandais minutieusement.
- Ouais, et tu viens avec moi.
Je crus pendant l'espace d'un instant avoir mal entendu. C'est pourquoi, je ne répondis rien. Mes yeux ne le quittaient plus tant la surprise me paralysait. Je ne savais pas réellement comment réagir. J'étais à la fois excitée et apeurée. Cela faisait tellement longtemps que nous n'étions pas sortis le soir tous les deux.
- Wyko ? Il m'interpella. Tu vas bien ?
- Hum, oui, oui bien évidemment ! Je m'empressais de répondre. Tu m'as prise au dépourvu, c'est tout. Dans ce cas, je vais me préparer !
Je me dirigeais sans plus tarder vers ma salle de bain. Je devais me dépêcher de me doucher. D'ailleurs, cela me fit un bien fou et cela me redonna de l'énergie. Une serviette autour de mon corps, je courus jusqu'à ma chambre afin de récupérer des vêtements.
J'ouvris l'une des portes de mon armoire que je n'avais plus ouverte depuis des lustres. Des anciens vêtements, qui avant ne m'allaient plus à cause de mes pertes de poids et que je ne mettais plus par manque d'envie. Ayant retrouvé le goût de la coquetterie ce soir, je décidais de me faire plaisir.
Il me fallut vingt bonnes minutes pour trouver quoi porter. Un jeans slim, taille haute avec une chemise à manche chauve-souris, en soie et d'un blanc cassé. J'accompagnais le tout avec une veste en cuir un peu plus large que la normale, une paire de créole dorée ainsi que mes bottes à plateforme noires.
Devant ma coiffeuse, je pris soin de me sécher les cheveux et de les lisser. Un peu de maquillage par-ci et par-là, puis le tour était joué. Le reflet dans mon miroir était inimaginable. Je ne pensais pas me revoir comme ça un jour, aussi bien apprêtée. Élégante, charmante, mais avec une touche de rock que nous offraient la veste et les bottes.
J'étais satisfaite du résultat et j'avais hâte d'entendre l'opinion de Aslan. Je me dépêchais de sortir pour rejoindre le salon, où il m'attendait. Une fois devant lui, je patientais silencieusement, un sourire béat décorant somptueusement mon visage.
Mon copain leva finalement les yeux sur moi, sans réellement me regarder et se leva sans rien dire. Peut-être n'avait-il pas bien vu ? Étant donné qu'il semblait concentré sur son téléphone.
- Prête ? On peut y aller ? Il demandait se rapprochant de moi.
- Oui.
J'étais quelque peu déçu, qu'il ne me dise rien d'autre. Seulement, il ne sembla pas le remarquer. J'espérais sincèrement un retour, mais rien ne vint. Tant pis, je ferais avec. Ce n'est pas parce qu'il ne disait rien qu'il ne pensait pas comme moi, j'étais sûr qu'il me trouvait jolie lui aussi.
- On y va !
C'est sur cette dernière phrase, qu'on se dirigea dehors sans même que je ne sache, où nous nous rendions.
...
J'observais l'extérieur et j'avais beau réfléchir, je n'avais aucune idée de l'endroit où l'on se rendait. Il faisait sombre et nous avions roulés pendant un bon et long moment. Le lieu semblait être dans un coin reculé de la ville. Je ne saurais deviner ce que nous allions faire. Aslan gardait le silence et n'émettait vraiment aucun son, ce qui rendait la tâche davantage difficile pour moi.
Après quelques instants seulement, on arriva dans une sorte de zone industrielle. Il y avait un nombre incalculable de voiture garée. Des gens un peu partout, qui avaient allumés des feux dans des tonneaux en ferrailles. Des bières à la main, ils riaient et discutaient entre eux.
Ils étaient au bord de la route, mais cela ne semblait pas les déranger car de toute manière, pratiquement personne n'empruntait ce chemin. Mise à part les fêtards visiblement. Lorsque la voiture de Aslan passa, certains crièrent de joie. Aussitôt, je me posais bien des questions sur cet engouement autour de lui.
Il se gara sur le parking d'une ancienne usine abandonnée, où d'autres voitures semblaient s'être stationnées. Un groupe arriva rapidement vers nous lorsqu'on sortit du véhicule. Je reconnus Zvedrick et Madon, qui me saluèrent rapidement après avoir fait une accolade à Aslan.
- Tu l'as finalement emmené. Riait Zvedrick.
Apparemment, il parlait de moi.
- Et ouais mon pote, ce soir c'est le grand soir ! J'aurais besoin d'elle pour me supporter. Répondit Aslan en me lançant un regard.
Sa dernière phrase me fit me poser de multiples questions encore une fois. La façon dont il avait dit cela, ça semblait cacher quelque chose. Puis pour quelle raison devais-je le supporter ? Pourquoi avait-il besoin de moi également, et non pas que de ses amis ?
Je saluais les garçons ainsi que le reste, que je ne connaissais pas et suivis le groupe précautionneusement. On passait entre les anciennes usines et autres bâtiments abandonnés. On arriva rapidement derrière, ce qui me semblait être des gradins aménagés. J'étais stupéfaite de voir qu'il y avait ce genre de chose ici, ce n'était pas comme s'il y avait un terrain de foot ou bien de basket.
Non, celui-ci faisait face à une autre route. Celle-ci étant bien plus large que celle que nous avions emprunter un peu plus tôt. Autour, il n'y avait rien d'autre si on retirait l'arrière et ses bâtiments.
Un monde pas possible remplissait les gradins et le trottoir d'en face. Visiblement, nous attendions quelque chose. Ma tête était en train de surchauffer, je voulais absolument savoir. Puis revoir autant de personne, c'était stimulant, je ne savais plus où donner de la tête. Je souriais timidement et bêtement.
Aslan me montra une place tout en haut des gradins et m'intima de la rejoindre. Ce que je fis sans broncher, m'attendant à le voir me suivre. Toutefois, ce ne fut pas le cas. Je n'avais pas remarqué qu'il ne m'avait pas suivi. Il avait sûrement quelque chose à faire avant de me rejoindre.
J'entendais certains s'esclaffer d'un côté, chanter de l'autre. C'était jovial, mais on pouvait également sentir que ce rassemblement était bel et bien illégal. Cela me rappelait les fêtes où j'avais pour habitude de me rendre avec les filles, dans des propriétés privées. Le genre d'endroit interdit, qui rendait l'action davantage excitante.
Un sursaut de surprise me prit, alors que je me trouvais ancrée dans mes contemplations. La cause de ceci, ce fut l'arrivée de mon groupe d'ami un peu plus bas. Ils ne m'avaient pas remarqué, j'en profitais donc pour me cacher derrière les personnes debout à mes côtés. J'observais discrètement, et remarquais que tout le monde était présent, même les garçons. Que faisaient-ils ici ?
Je ne pouvais pas prendre le risque qu'ils me voient seule. Ils penseraient sûrement que Aslan n'est pas là. Où peut-être pas. Et s'ils venaient me voir ? Je serais foutu. Je ne savais pas quand mon petit-ami avait prévu de revenir.
Malheureusement pour moi, les camarades sur ma droite décidèrent de s'asseoir. J'étais donc entièrement visible. Je décidais de regarder partout, sauf dans leur direction afin d'éviter de croiser leur regard s'ils venaient à me voir. Cependant, ce fut un échec total. Cette petite fourbe de Joe était vive et maligne.
- Wyko ? Que fais-tu ici ?
Celle-ci venait de me rejoindre et de s'installer à mes côtés. À la place que j'avais gardé pour Aslan. Aussitôt, mon cœur se mit à tambouriner contre ma cage thoracique et le stresse vint me ronger les tripes.
- Aslan va arriver, c'est lui qui m'a emmené ici. Je me dépêchais de répondre.
- Ah bon ? Depuis quand il t'autorise à prendre l'air ? Elle riait sarcastiquement.
Je ne relevais pas la pique et laissais mes doigts se triturer entre eux.
- Je ne sais pas, mais il ne devrait pas tarder à arriver, Joe. Je disais lui faisant comprendre qu'elle devait se dépêcher de partir.
- Ne t'en fais pas ma douce sauterelle. De ce que j'ai cru comprendre, il ne compte pas te rejoindre dans les gradins ce soir.
Elle me fit un clin d'œil sournoisement et me laissa sur ce dernier mystère. Comment ça, il ne comptait pas me rejoindre ? Il n'allait tout de même pas me laisser seule ici ? Cette petite peste avait fait exprès de ne pas m'en dire de trop, pour me faire cogiter. C'était bien son truc ça. Je ne pus m'empêcher de pouffer.
Un énorme bruit de moteur me fit tourner la tête à l'opposé d'eux, alors que j'étais en train de saluer de loin le reste de mes amis. Je fus surprise de voir un bon nombre de voitures de sport arriver. Ne me dites pas que c'était bien ce que je pensais ?
J'avais entendu parler récemment des courses de voitures illégales que des organisations secrètes organisaient. Apparemment, cela durait depuis longtemps, cependant, j'en avais entendu parler seulement durant ce mois-ci. J'étais non pas émerveillée, mais c'était tout comme. Cela me semblait irréel et effrayant à la fois.
Des hommes et des femmes vêtues de noir sortirent des engins une fois garés. La façon dont ceux-là avaient été placés me confirmait qu'il s'agissait bien d'une course. Je n'arrivais pas à le croire. Ces soldats noirs n'étaient visiblement que des voituriers qui préparaient les véhicules pour les autres.
La beauté de ces pépites m'époustouflaient, mais celle qui sortait du lot, c'était cette Lamborghini Aventador. Le design chrome en noir qu'elle présentait dégageait un charisme frappant et indéniable. Elle se trouvait au milieu et au côté de la deuxième voiture qui envoyait le plus du lourd ce soir. Une Bugatti Chiron rouge et noir qui n'attendait qu'à se lancer. J'en avais des frissons.
Un bruit se fit soudainement entendre ici, il semblerait que des haut-parleurs avaient été branchés tout autour de nous. Un raclement de voix nous fit nous taire. Ça allait commencer et mon cœur s'affola de le deviner.
Que faisait donc Aslan ?
- Mesdames et Messieurs, ou bien mes parieurs préférés devrais-je dire ? S'exclama un homme avec l'aide d'un micro. J'espère que vous avez bien choisi sur qui vous allez parier parce que ce soir, c'est la grande course.
- Tout le monde parle de grande course. Qu'est-ce qu'elle a bien de si exceptionnelle ?
Je remarquais subitement que je venais de parler à voix haute, quand une voix que je connaissais très bien me répondit.
- Ce soir, il y a de gros gains.
Cara, la cousine d'Aslan, venait de s'installer auprès de moi. Qu'est-ce qu'elle faisait ici celle-là ? Venait-elle aussi dans ce genre d'endroit ? Cela ne m'étonnait pas trop d'elle honnêtement.
- Elle est ici tous les trois ans, La Great Blaze promets de tous nous faire brûler de fureur ! Des hurlements s'en suivirent. Mes très chers parieurs, ce soir, vous verrez le prix des gagnants décupler de trois fois plus que d'habitude. Vous y croyez à ça ?
Trois fois plus ? Je n'arrivais effectivement pas à croire à cela. Il devait à tous les coups y avoir des personnes importantes qui se cachaient parmi les petits parieurs. Je ne pus m'empêcher d'observer les alentours discrètement suite à cela.
- Et pour ce qui est de nos joueurs.. Un silence surprenant prit place. Le grand vainqueur pourra se voir rentrer avec la voiture qu'on lui a attribuée. Les filles.. Faites entrer nos coureurs !
Une vague de hurlement fit vibrer les gradins violemment. Les gens autour de moi devenaient hystériques. Seule, Cara nous offrait un rictus aux coins des lèvres, alors qu'elle mangeait ses chips grossièrement.
Tandis que j'observais un léger morceau se promener sur sa joue, un groupe sembla arriver de loin. Je regardais de plus près et je crus voir flou lorsque mes yeux rencontrèrent ceux d'Aslan. Je comprenais mieux ce que Joe voulait dire lorsqu'elle disait qu'il ne me rejoindrait pas. Simplement parce qu'il serait le spectacle que j'allais observer. Et également pourquoi je devais venir le supporter.
Cependant, alors que j'étais concentrée sur lui. Une dernière silhouette, qui fermait la marche derrière, attira mon attention. Une veste en cuir noir usé, une cigarette à la bouche et un regard rempli de désinvolture.
Mon cœur se mit à battre frénétiquement.
Ce fut la chose la plus improbable qu'il me venait de croire,
Sa présence ici rejoignant malicieusement,
La fameuse Lamborghini.
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Bonsoir tout le monde!!
Vous l'avez enfin, ce chapitre 15 que je n'ai pas pu poster la semaine dernière. J'espère que vous avez pu en profiter un maximum, car en plus de ça, il est un peu plus long!! Comme d'habitude, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.
Il y aura un peu plus d'action dans le prochain comme vous l'aurez deviné haha. J'ai déjà hâte de vous le poster.
Que pensez-vous de cette petite sortie ?
En vous souhaitant une bonne soirée à tous, ainsi qu'une bonne nuit.
Léa