L'autre côté de la porte

By delavieencouleurs

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« En réalité, nous ne sommes jamais sûrs de ce que nous allons trouver de l'autre côté de la porte, n'est-ce... More

Prologue
1 | Flat line
2 | Tequila et champagne
3 | Premier vendredi du mois
4 | Parfait
5 | Un truc qui cloche
6 | Une merveilleuse nouvelle
7 | Malentendu bienvenu
8 | Surprise
9 | Parfum de glace
10 | Loué soit le dieu des quiproquos
11 | Talents d'actrice
12 | Connerie
13 | Voix alcoolisée
14 | Relation passée.
15 | Dans le genre.
16 | Rictus de façade.
17 | Toute la mauvaise foi.
18 | Dimanche matin.
19 | C'était inéluctable.
20 | Je suis folle
21 | Profondeurs de l'illusion.
22 | Paris et elle.
23 | La ville rose.
24 | Sourire hypocrite.
25 | Dis-le.
26 | Parfaits ensemble.
27 | La prochaine danse.
29 | Pourquoi
30 | Désabusée.
31 | Quatres murs désespérément ternes.
32 | Bête
33 | Un air de déja vu.
34 | Ne fais pas ça
35 | Foudroyante douleur.
36 | J'imaginais
37 | Comme un refuge.
38 | Fugitive.
39 | Une question de confiance
40 | Au point de départ.
41 | Sous surveillance.
42 | C'est fini.
Épilogue

28 | Kuala Lumpur

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By delavieencouleurs

Voilà où j'en suis et ce n'est guère glorieux, honnêtement. Oui. Pour tout vous dire, j'ai la migraine depuis que je suis rentrée du mariage hier soir – ce matin. Je viens péniblement de vérifier l'heure sur mon téléphone portable, puis d'avaler un comprimé avant de retrouver ma couette, gémissant sous le regard indifférent de Wyatt qui s'est empressé de se rouler en boule pour m'ignorer.

Sympa, merci.

J'ai un peu moins d'une heure avant qu'Evan ne me rejoigne pour finir la journée – larver lamentablement – avec moi après avoir raccompagné ses parents – logeant chez lui – à l'aéroport. Leur visite fut brève, mais sachez qu'Oliver Northwood gère une importante société de sécurité privée et ne peut s'absenter longtemps. Quelque part cela m'arrange, car l'homme – imposant – m'a scrutée avec des yeux aiguisés m'ayant fait froid dans le dos bien qu'il soit sympathique. Il n'est guère difficile de comprendre d'où le fils tient sa vivacité d'esprit, donc je ne peux que me féliciter qu'il n'ait pas percé à jour mon secret avant que je ne trouve le courage – la folie – de lui révéler.

Taylor ?

Quoi ?

N'y a-t-il rien te dérangeant, là ?

En dehors du martèlement dans mon crâne, tu veux dire ?

Ouais, à part ça.

Pas vraiment non.

Es-tu sûre ?

Putain, peux-tu en venir au fait plutôt ?!

Non, rien, tant pis.

Genre ! Raconte maintenant !

C'est à propos d'Evan.

Joue la directe, par pitié. Tu me stresses et je suis loin d'être en état.

Ok, ok ! Es-tu sûre que tu veux le recevoir dans cet état à peine vos sentiments avoués ? Comptes-tu lui parler des portes sans même t'être coiffée un minimum ?

Hum. C'est juste.

Voilà ! Inutile de me remercier, c'est normal.

Bordel de dieu. Peut-être as-tu raison, toutefois ta gueule.

Je m'extirpe péniblement de mes draps pour aller me jauger dans le miroir, incapable de retenir une grimace face à ma déplorable apparence.

Définitivement pas glorieux.

À contrecœur, je laisse mes jambes me porter jusqu'à ma douche, appuyant mon dos contre la fraîcheur du mur carrelé en fermant les paupières, l'eau tiède ruisselant sur ma peau, obligée de reconnaître que la sensation est agréable et qu'elle me fait du bien. Après quelques minutes réconfortantes, je me décide quand même à me savonner avant de sortir, optant pour un short en gaze de coton gris accompagné d'un sweat-shirt léger en molleton blanc. Je relève mes cheveux en une queue de cheval haute, appliquant un soupçon de crème hydratante teintée suivie d'une couche de mascara sur mes cils – pour donner le change. Me toisant, j'ajoute une touche de blush rose sur mes joues, ayant définitivement une mine affreuse. Finalement je descends dans ma cuisine, envoyant un message aux jeunes mariés pour leur souhaiter bon voyage. Ils ne seront pas de retour avant un mois, s'envolant pour le Vietnam dans quelques minutes. J'esquisse un sourire heureux en mettant la cafetière en marche – oui, Evan buvant du café j'ai acheté de quoi en faire – et soupire en me préparant un thé. M'installant sur un tabouret de mon îlot central, je pose mes coudes sur le bois, entreprenant de masser mes tempes avec application, consciente que cela ne changera rien. Effectuant de petits cercles avec régularité, je réfléchis surtout à la bonne façon de lui annoncer les choses. Dois-je poser des mots ? Le mettre devant le fait accompli comme je l'ai involontairement fait avec Carly ? Mon esprit fait des plans sur la comète, échafaudant des théories ubuesques au sujet de sa réaction. Il est un homme censé, non ? Et il m'aime, n'est-ce pas ? Alors évidemment qu'il me comprendra et souhaitera me protéger, êtes-vous d'accord ?

Taylor ?

Quoi. Encore ?

Puis-je émettre une opinion ?

Ah parce que tu demandes l'autorisation maintenant ?

Hum.

Allez, vas-y.

Je vote pour que tu lui parles avant de lui montrer. C'est quand même un peu violent, comme révélation.

Exact.

Posé à côté de ma tasse, mon téléphone émet le signal d'un message entrant. Donc...

C'est maintenant.

Mon estomac se nouant brutalement, je prends la mesure de ce que je m'apprête à faire. Enfin... à dire plutôt. Un peu des deux. Ma poitrine est compressée par l'étau du stress, de l'angoisse, la terreur. Vous aurez compris qu'Evan vient de me prévenir qu'il est au pied de mon immeuble. Probablement encore plus livide, je claque ma langue, appelant Wyatt afin d'ouvrir avant qu'il n'arrive. Le chat me rejoint aussitôt dans un ronronnement alors je le serre contre mon cœur, espérant puiser un peu de courage dans la douceur de son poil blanc. C'est tremblante que je déverrouille la serrure, posant mes doigts sur la poignée.

Je ne peux pas faire ça !

Si si.

Non !

Il le faut, Taylor ! Cette relation n'est aucunement viable si tu le gardes encore à l'écart ! Tu l'as déjà tant fait que c'est un miracle que vous en soyez quand même arrivés là !

Ce qui est vrai, je suis obligée de le reconnaître. Evan a été d'une patience infinie alors que j'ai passé mon temps à lui mentir. Ce qu'il ignore, d'ailleurs. À quel point va-t-il m'en vouloir ? Va-t-il partir ? Serai-je en danger comme Carly le craignait ? Néanmoins la porte est désormais ouverte, le tintement de l'ascenseur parvenant à mes oreilles en dépit du martèlement de mon pouls dans mon crâne. Je tente de calmer ma respiration devenue incontrôlable, en vain. Je pense pouvoir vous affirmer que je fais une crise d'angoisse avant même d'avoir commencé à parler. Malgré tout et bien que je sois sur le point de changer d'avis, le temps ainsi que les émotions se suspendent à l'instant où j'accroche son regard – parfaitement – rassurant. Ma paume posée sur le bois, je ne sais plus rien faire d'autre que sourire en réponse à celui qu'il m'adresse.

Je t'aime.

Le seuil de mon appartement entre nous, j'ignore pourquoi nous restons tous les deux à nous contempler, silencieux, pendant une poignée de secondes. Il dépose finalement un sac en papier à côté de lui, s'avançant pour attraper mon visage. S'il me restait des doutes, sachez qu'ils s'envolent maintenant que ses lèvres se plaquent sur les miennes.

Bordel. De. Dieu. De. Merde.

Mes doigts rejoignent ses cheveux, les siens mes hanches, puis je referme d'un simple coup d'épaule, l'entraînant à l'intérieur. Sauf qu'il commence à rire contre ma bouche, alors je m'arrête.

— Les muffins sont restés dehors, s'amuse-t-il.

— Des muffins à quinze heures ? m'étonne-je en revenant sur nos pas.

À quel point es-tu parfait ?

Je laisse ma main sur sa joue pour avoir une ancre à laquelle me rattacher – puisque j'ai décidé d'opter pour les paroles afin de révéler mon secret.

— Je t'ai fait du café, ce sera idéal, soufflé-je, tentant de masquer mon hésitation. Surtout que j'ai à te parler de quelque...

Ce qui se produit à cet instant est difficile à vous décrire, car tout se passe en même temps. Vous êtes désormais plongés dans le nouveau quart de seconde faisant basculer ma vie dans le chaos le plus total. Je lui parle, avançant vers la poignée, sauf que juste avant que je ne l'attrape il se recule, faisant cesser le contact entre nous. La migraine jouant contre moi – probablement que de toute façon personne ne peut réussir à stopper son geste si vite – je poursuis mon mouvement, mon souffle m'échappant. Oui. Je réalise que ce n'est pas les pâtisseries dans le couloir que je vais trouver de l'autre côté de la porte, mais...

Kuala Lumpur.

Vous savez à présent pourquoi ma raison a eu tant de facilité à s'y rendre ces dernières semaines, n'est-ce pas ? C'était juste à côté. Bon, ok, ce n'est nullement le sujet. Revenons-y, voulez-vous bien ? Parce qu'il y a quelques chose de troublant, là, pour tout vous dire. Non. C'est plus que ça. Je pense pouvoir vous affirmer que c'est plutôt douloureux. Quoi donc, vous demandez-vous ? Et bien, ce sont ses yeux. Oui, ceux d'Evan. Car lors de ce battement de cœur pendant lequel tout change... ce bref clignement de paupières où le contrôle m'échappe... il semble quant à lui avoir la pleine maitrise de la situation. Les lumières nocturnes de la ville malaisienne se trouvant à la place du couloir de mon immeuble ne paraissant guère le perturber. Comme s'il s'y attendait. Comme si...

M'as-tu piégée, Evan ?

***

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