L'autre côté de la porte

By delavieencouleurs

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« En réalité, nous ne sommes jamais sûrs de ce que nous allons trouver de l'autre côté de la porte, n'est-ce... More

Prologue
1 | Flat line
2 | Tequila et champagne
3 | Premier vendredi du mois
4 | Parfait
5 | Un truc qui cloche
6 | Une merveilleuse nouvelle
7 | Malentendu bienvenu
8 | Surprise
9 | Parfum de glace
10 | Loué soit le dieu des quiproquos
11 | Talents d'actrice
12 | Connerie
13 | Voix alcoolisée
14 | Relation passée.
15 | Dans le genre.
16 | Rictus de façade.
17 | Toute la mauvaise foi.
18 | Dimanche matin.
20 | Je suis folle
21 | Profondeurs de l'illusion.
22 | Paris et elle.
23 | La ville rose.
24 | Sourire hypocrite.
25 | Dis-le.
26 | Parfaits ensemble.
27 | La prochaine danse.
28 | Kuala Lumpur
29 | Pourquoi
30 | Désabusée.
31 | Quatres murs désespérément ternes.
32 | Bête
33 | Un air de déja vu.
34 | Ne fais pas ça
35 | Foudroyante douleur.
36 | J'imaginais
37 | Comme un refuge.
38 | Fugitive.
39 | Une question de confiance
40 | Au point de départ.
41 | Sous surveillance.
42 | C'est fini.
Épilogue

19 | C'était inéluctable.

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By delavieencouleurs

Non !

— Ok, soufflé-je, comme pour maintenir l'illusion que j'ai un quelconque pouvoir de décision sur cette dangereuse situation.

Ce qui n'est en rien le cas, j'en suis pleinement consciente, dites-vous. Et je panique. Littéralement. Parce que son attitude ainsi que ses mots sont explicites, mais qu'il n'est guère compliqué de réaliser que je le veux autant que lui.

Depuis quand le sais-tu ?

Là, j'ai besoin de me raccrocher à quelque chose, voyez-vous. De garder un minimum de contrôle. Sur n'importe quoi. Alors j'avance spontanément ma main libre dans l'espoir d'éteindre mon enceinte, sauf qu'il me devance, relançant la chanson à son début sans manquer de m'offrir un regard suffisant.

« Tu vois, je dois te chasser. »

Même ça, il ne me le refusera. Il ne m'accordera rien. À priori, il estime que je me suis suffisamment jouée de lui. Assez longtemps. Trop de temps. Beaucoup. Trop.

Arrête ! Tu ne peux pas faire ça, Evan !

— Intéressante chanson, me raille-t-il après que nous soyons restés plusieurs secondes à nous dévisager en silence.

Ça suffit ! Je t'en prie ! Je ne dois pas le faire !

« Je veux te sentir dans mes os. »

Merde !

— Ma playlist est en aléatoire, rétorqué-je avec au moins autant d'arrogance, qu'importe qu'elle soit de façade et qu'il le sache.

Si tu veux tout savoir, j'emmerde le hasard !

— Finissons-en, grogne-t-il en me tirant entre ses jambes. Ariana n'est pas ma petite amie. Sinon je ne t'aurais jamais embrassé.

Putain ! Si ! Elle doit l'être ! Arrête ! Laisse la limite entre nous, j'en ai besoin ! Ne peux-tu le voir ?!

Sans lâcher mon poignet, il serre ses cuisses autour de mes hanches, plongeant ses iris brûlants dans les miens. J'ai beau avoir grandi dans un milieu où l'on apprend à garder la tête haute, je me détourne quand même, incapable de lui faire face.

— Et pourquoi non ? objecté-je d'une voix étranglée, forçant pour échapper à son étreinte. Elle est charmante !

Objectivement elle est plus que cela, et était nettement pour l'idée de garder cet homme pour elle. Voilà une évidence qu'il ne pourra nier.

« Je vais déchirer ton âme. »

Je suppose qu'il ne comprend pas vraiment la raison de la frayeur que j'affiche. Pourquoi mes yeux sont à ce point écarquillés. Mais elle est désormais impossible à camoufler alors il relâche immédiatement mon bras en fronçant les sourcils. Prenant une brève inspiration nerveuse, j'en profite, reculant instinctivement jusqu'à ce que mon dos rencontre mon réfrigérateur.

Puis-je m'échapper par là ?

Tu ne le peux, Taylor. Aucun paysage n'est apparu dans ton frigo. Enferme-toi dedans et tu auras juste froid ainsi que l'allure d'une folle.

Ça suffirait peut-être pour qu'il parte ?

Dans tes rêves.

Fait chier !

— Tu sais très bien pourquoi, soupire-t-il se levant sans retenir son exaspération.

« Comment me veux-tu, comment me veux-tu ? »

Oui, c'est très clair.

— Pas vraiment, non, persisté-je de ma plus grande mauvaise foi.

N'approche pas !

— L'hypocrisie te va mal, Taylor, marmonne-t-il, s'avançant vers moi.

Que tu crois !

Je ferme brièvement les paupières pour tenter de rassembler mon self-control. Autant vous dire que c'est en vain. Voilà un moment qu'il s'est barré par la porte en aller simple vers Kuala Lumpur, si vous voulez mon avis.

— Arrête, Evan, le supplié-je à l'inverse de ce que lui hurle distinctement mon corps. Laisse-moi, tu dois partir maintenant.

« Je dois entendre de ta bouche. »

Sans surprise, il ne m'écoute pas. Et à chaque enjambée qu'il fait dans ma direction, j'en fais une autre à l'opposé.

— Je n'aurais jamais le culot de te mentir en te disant qu'il n'y a rien eu entre nous, y compris récemment, m'explique-t-il lentement sans rompe le contact visuel. Nous avons été brièvement en couple par le passé et nous sommes revus quelque fois depuis que je suis rentré.

Putain ! Comptes-tu aussi me donner les détails ?!

Les veux-tu, Taylor ?

Très amusant !

« Je veux t'écorcher avec ma langue. »

Cette  révélation, pour être – finalement – honnête, est comme un coup de poignard au creux de mon estomac – enfin, ce n'est qu'une métaphore puisqu'en réalité j'ignore ce que cela fait vraiment et ne veux évidemment pas le savoir –. Pendant que je l'assimile, fixant les carreaux de ciments du sol, ma respiration plus hésitante que jamais, il me rejoint pour me plaquer contre le comptoir en bois clair.

Bordel de dieu !

Les nerfs à vif, je lève enfin la tête afin de l'affronter. Puis instinctivement, j'attaque.

« Je vais te mettre par terre. »

— Qu'est-ce qui cloche, Evan ? le provoqué-je délibérément, approchant mon visage du sien. Le réchauffé n'est plus assez satisfaisant ?

La lente inspiration qu'il prend avant de me répondre sonne la fin de tout. Particulièrement de ma raison. Je le veux, et ne peux plus penser. Putain de merde, je ne souhaite rien d'autre, en réalité. Je désire sa bouche sur la mienne, ses mains explorant mon corps, son souffle sur ma peau. Tout. De. Suite. Alors mes doigts remontent le long de ses bras pour rejoindre sa nuque dans un contact aussi électrique qu'impatient, tandis que dans le faible espace nous séparant encore, l'air semble crépiter.

— Je n'aurais rien réchauffé si tu ne m'avais jamais menti, Taylor, conclut-il, s'emparant de mes lèvres après avoir mis à terre mes dernières défenses.

« Je veux te sentir, je veux tout. »

Putain de putain de putain de putain, continue !

Taylor, dois-je te rappeler...

TA GUEULE !

L'explosion est là. C'était inéluctable, non ? J'ai lutté autant que j'ai pu, pas vrai ? Désormais, je ne suis plus en état de fuir. J'ai même oublié pourquoi je le faisais, d'ailleurs. Même si c'est dingue. Bien que ce soit dangereux et que ça ne disparaîtra nullement comme par magie. J'ai toujours cette étrange possibilité de voyager à travers le monde lorsque j'ouvre une porte sans protection ni ancre. Et il est irrémédiablement un agent du gouvernement. Or, les gens pour qui il travaille – peut-être même lui – trouveraient certainement intéressant de s'approprier cette inexplicable aptitude. De faire des recherches dans le but de déterminer son origine. D'essayer de l'obtenir. De la dupliquer, probablement pour de sombres desseins.

Bordel de dieu.

Quand j'ai réalisé ce que je faisais, j'ai pensé que j'étais devenue folle. Non, je ne parle aucunement de moi entraînant Evan dans les escaliers, rejoignant mon lit avec urgence sans que nos langues ne se soient séparées une seule seconde. Ça, je ne suis pas en capacité de le réaliser pour l'instant, mais cela viendra probablement. Ce dont je parlais, c'est de la première fois que j'ai ouvert une porte, après mon coma. Vous savez, j'en ai déjà parlé. Je voulais aller aux toilettes seule pour avoir un peu d'intimité. Sincèrement ?

Heureusement qu'il n'y avait personne.

Parce que je suis directement arrivée dans un jardin. C'était l'après-midi mais pourtant, depuis le seuil de ma chambre d'hôpital, je contemplais la nuit. J'ignore où j'étais. La seule chose dont je me souviens est la brise fraîche venue caresser ma joue, le cri d'oiseaux nocturnes, et les étoiles dans le ciel. Clairement, nous étions loin de la ville. Stupéfaite, j'ai refermé dans un claquement sec avant de réouvrir et de retrouver le même endroit. Je n'ai pas osé avancer. Je n'arrivais plus à respirer, imaginant déjà être internée.

Il n'y avait jamais eu ça lorsque l'infirmière ou ma mère m'accompagnaient !

Je suis difficilement retournée à mon lit en cherchant de l'oxygène, mais ma gorge était trop nouée pour me laisser respirer. Des larmes brûlantes ont franchi mes paupières closes alors que j'étais recroquevillées sous mes draps. Bien sûr, c'est le moment qu'a choisi Carly pour arriver. Inutile de vous décrire l'état dans lequel elle s'est mise en me découvrant. J'ai vu la couleur quitter son visage, ses propres yeux se remplir d'eau, puis elle s'est jetée sur moi, me serrant dans ses bras en me demandant ce qu'il se passait, effrayée qu'une mauvaise nouvelle au sujet de ma santé soit tombée. Terrorisée à l'idée de me perdre après avoir été si soulagée de me voir revenir d'entre les morts. Elle a voulu sortir pour appeler un soignant, mais je l'ai retenu par le poignet dans un regard désespéré qui l'a figé.

Arrête !

Elle ignorait tout, mais était déjà consciente que cela devait demeurer secret. Donc elle est restée, me laissant le temps dont j'avais besoin. Il m'a d'ailleurs fallu de longues minutes pendant lesquelles elle m'a bercée, m'octroyant un nombre incalculable de caresses dans les cheveux. Finalement, j'ai murmuré la seule vérité s'imposant dans mon esprit.

— Je suis folle.

Maintenant, revenons un peu dans le présent, voulez-vous ? Ce n'est plus celui de la clinique, mais je suis toujours dans un lit. Le mien. C'est loin d'être le corps de ma meilleure amie qui m'enveloppe, vous le savez déjà. Cependant, nue et transpirante, blottie contre Evan après ce que je peux appeler sans hésiter le sexe le plus explosif de ma vie, ce sont exactement les mêmes mots qui me viennent.

***

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