L'autre côté de la porte

By delavieencouleurs

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« En réalité, nous ne sommes jamais sûrs de ce que nous allons trouver de l'autre côté de la porte, n'est-ce... More

Prologue
1 | Flat line
2 | Tequila et champagne
3 | Premier vendredi du mois
4 | Parfait
5 | Un truc qui cloche
6 | Une merveilleuse nouvelle
7 | Malentendu bienvenu
8 | Surprise
9 | Parfum de glace
10 | Loué soit le dieu des quiproquos
11 | Talents d'actrice
12 | Connerie
13 | Voix alcoolisée
14 | Relation passée.
16 | Rictus de façade.
17 | Toute la mauvaise foi.
18 | Dimanche matin.
19 | C'était inéluctable.
20 | Je suis folle
21 | Profondeurs de l'illusion.
22 | Paris et elle.
23 | La ville rose.
24 | Sourire hypocrite.
25 | Dis-le.
26 | Parfaits ensemble.
27 | La prochaine danse.
28 | Kuala Lumpur
29 | Pourquoi
30 | Désabusée.
31 | Quatres murs désespérément ternes.
32 | Bête
33 | Un air de déja vu.
34 | Ne fais pas ça
35 | Foudroyante douleur.
36 | J'imaginais
37 | Comme un refuge.
38 | Fugitive.
39 | Une question de confiance
40 | Au point de départ.
41 | Sous surveillance.
42 | C'est fini.
Épilogue

15 | Dans le genre.

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By delavieencouleurs

— Je dois t'avouer que je suis surprise, souligné-je dans une nonchalance sincère. C'est toi qui est parti, après tout.

Il a le culot d'avancer sa main pour effleurer mon bras jusqu'à la laisser rejoindre la mienne, posée sur le comptoir. J'arque un sourcil avec suffisance mais reste immobile, aussi glaciale qu'indifférente. Je n'ai rien ressenti, pour être honnête. Pas le moindre petit frisson. À part peut-être celui du dégoût.

— J'ai eu tort, me dit-il sans se départir de ce sourire – celui au travers duquel je sais parfaitement lire –. J'ai eu des doutes, mais je sais que tu peux le comprendre.

Hum. Jolie façon d'emballer la merde, maître Wilson, félicitations. Toutefois évitons d'oublier que même dans un beau paquet, elle reste ce qu'elle est.

Pourquoi maintenant ?

C'est inutile que tu prennes la peine de répondre, mon amour, je le sais déjà.

Désormais nous pouvons reprendre là où nous en étions lorsque...

Voilà. Tu n'arrives même pas à le dire. Tu veux parler du moment où j'ai « failli » dans le rôle que tu m'avais assigné ?

L'expression sur son visage, est-ce le moment de vous en parler ? Fred est un connard arrogant, je l'ai déjà évoqué, je sais. Mais dites-vous qu'il a rompu nos fiançailles alors que j'étais sur un lit d'hôpital, juste avant mon réveil – à priori c'est acceptable pour l'image de quitter une fille dans le coma si cela fait plus de neuf mois – avec un avenir incertain. Lorsque je ne rentrais plus dans ses projets de vie parfaite. Alors que je m'étais accidentellement éloignée de la jeune femme à l'avenir brillant tout tracé et sans l'ombre d'un nuage. J'avais dévié de la ligne droite de son autoroute en direction du succès. Mon embardée était davantage qu'un joli petit cumulus traversant le ciel bleu de l'été, joyeusement poussé par une brise légère sentant bon le blé doré. C'était un putain d'ouragan qui avait tout ravagé sur son passage, laissant planer le doute sur ce qu'il resterait à sauver. Alors, soyons d'accord que je peux entendre qu'un homme prenne peur, dans cette situation. Qui voudrait s'occuper d'une telle charge ? Certains le font, j'en suis consciente et oh mon dieu, je les respecte tant pour cela ! Mais d'autres ont moins d'engagement, et je suppose qu'il vaut mieux couper court que de s'imposer une vie de souffrance des deux côtés. Bref. Revenons à cet hypocrite rictus formé sur les lèvres du séduisant avocat. Sachez que c'est celui qu'il arbore lorsqu'il est au tribunal, sûr de gagner. J'ai pu l'observer si souvent ! Et je l'aimais, je l'avoue. C'est aussi professionnel que condescendant, pour vous le décrire. Ce qui signifie très clairement que s'il est ici – à me faire cette proposition ce soir – c'est uniquement parce que j'ai remis mon existence précisément là où elle était il y a deux ans – job étincelant compris –. Il n'est pas vraiment là pour moi. Il l'est pour son plan, car je fais à nouveau l'affaire. Croyez-moi, le nom de famille Davis n'est pas rien dans le coin. Et il lui ouvrirait les dernières portes avant le sommet.

Va te faire foutre, chéri.

Après m'être lentement dégagée de son étreinte, j'attrape ma pochette argentée et en sort du bout des doigts ma plaquette de Laroxyl. J'en extrais un comprimé rose que je pose sur le bout de ma langue en détachant chacun de mes gestes, puis l'avale avec une gorgée d'eau pétillante dans un regard résolument provoquant. Tandis qu'il déglutit en suivant les mouvements de ma gorge, je jubile.

— Comme tu peux le constater, souligné-je d'une voix langoureuse, je ne suis pas revenue totalement indemne.

Il se lève pour s'approcher davantage, une lueur agitée dans les yeux.

Tu as envie de moi, n'est-ce pas ?

Tu sais que nous pourrons avoir une superbe vie ensemble, chuchote-t-il à mon oreille.

Je sais.

À l'époque où la plus grosse épreuve de mon existence consistait à choisir entre moelleux ou fondant au chocolat pour le dessert – assise dans le confort du fauteuil d'un restaurant quatre étoiles – j'ai vraiment cru que je saurais m'en contenter.

C'est vrai, concédé-je.

— Alors ? insiste-t-il. Puis-je t'inviter à dîner ?

Même. Pas. En. Rêve.

Mais je n'aurais pas le plaisir de le rembarrer pour l'instant, car une paume vient de s'incruster sur mon épaule. La seconde suivante des lèvres se posent brièvement sur ma joue, accélérant immédiatement mon pouls.

Evan.

— Oh, te voilà, soufflé-je sans réussir à dissimuler mon trouble.

— Tu es magnifique ce soir, me dit-il dans son sourire – parfait – en me détaillant avec soin, tout en occultant la présence du beau brun.

Est-il utile de vous préciser à quel point son costume noir le rend irrésistible ?

— Ce soir ? relevé-je exagérément en saisissant l'occasion – uniquement dans le but d'emmerder Fred, n'y voyez rien d'autre –.

T'es hyper crédible, Taylor, tout le monde te crois ! À fond !

Bla-bla-bla.

Son index rejoint mon menton pour le relever, et son regard joueur plonge dans le mien.

Cela veut-il dire que tu as oublié ce qu'il s'est passé hier ? Ou au moins que tu t'es raisonné ? Que tu penses que ce que tu as vu n'était pas réel ?

Pardonne-moi, s'amuse-t-il. Je me suis mal exprimé.

— J'espère bien ! roucoulé-je en feignant d'être parfaitement à l'aise.

Ce qui est totalement du pipeau ! Je suis mor-ti-fiée ! Embarrassée, gênée, terriblement confuse. Néanmoins son attitude me donne de l'espoir.

— Bonsoir, intervient la voix agacée de l'avocat à côté de nous.

Tu es jaloux, bébé ?

Oui, pardon, s'excuse faussement Evan en lui tendant la main. J'espère que je ne vous ai pas interrompu à un mauvais moment.

En fait, si.

En fait, si, rétorque sèchement Frédéric, qui toise la paume proposée d'un air mauvais.

Ah ! Taylor ! Vous êtes au moins raccord sur ça !

Merveilleux !

Nous n'avons pas encore le plaisir de nous connaître, souligne l'agent fédéral avec sympathie.

En plissant les yeux sans masquer sa suspicion, le grand brun accepte finalement de le saluer à son tour. La poignée échangée est trop tendue pour être honnête, mais comprenez que nous sommes en public, après tout, et que dans le monde où j'ai grandi les apparences font tout.

Tu ne voudrais en aucun cas abîmer ton image de marque, évidemment.

— Frédéric Wilson, se présente-t-il.

— Oh, lâche Evan avec un sourire narquois que je ne peux m'empêcher d'adorer. L'ex.

— Pour l'instant. Et vous êtes ?

Pour qui me prends-tu, au juste ?!

— Evan Northwood.

— De la famille du fiancé, donc, souligne Fred dans une satisfaction évidente.

Les combats de coqs, messieurs, c'est ailleurs qu'au Plaza !

— Pour l'instant.

O-kay ?!

Inutile d'être très observateur pour comprendre que la tension monte de cran en cran avec régularité, et je me demande si une explosion va finir par avoir lieu. Instinctivement, mes doigts se posent sur l'avant-bras d'Evan pour le tirer près de moi. Il s'approche sans se faire prier, ses prunelles vertes toujours plantées dans les sombres de Fred.

— Et que faites-vous dans la vie ? s'intéresse faussement mon ancien fiancé.

Es-tu en train de le jauger pour affirmer ta supériorité ?

— Je travaille pour le gouvernement, répond évasivement le concerné.

Hum. Tu tends le bâton, en es-tu conscient ?

— Je vois, reprend le brun en affichant une mine condescendante. Dans le genre gratte-papier ?

La main d'Evan rejoint ma taille dans un geste possessif qui me fait frissonner et tout oublier. Oui oui. Ma peur ainsi que ma colère parce qu'il m'a embrassé après le départ de sa petite amie. Je sais, c'est nul. Je. Suis. Faible. Ne vous moquez pas et abstenez-vous de tout jugement, merci.

— Dans le genre qu'on appelle si on veut faire disparaître quelqu'un, réplique-t-il avec arrogance.

Bordel. De. Dieu. De. Merde. Je. T'aime. Tu. Fais. Chier.

L'incrédulité qui marque les traits de Frédéric restera gravée dans ma mémoire, je pense. Me voilà à pincer mes lèvres pour retenir l'éclat de rire qui s'est impulsivement formé dans ma gorge, tandis qu'Evan déplace son attention sur moi avec décontraction.

— Je venais te chercher car Carly et Joshua nous attendent pour faire leur entrée, me prévient-il, m'offrant ainsi la parfaite issue de secours.

— Très bien, allons-y, approuvé-je en attrapant mes gants pour les enfiler.

— Tu portes des gants à l'intérieur ? me demande-t-il d'un ton moqueur.

Sans répondre, je pose mes bottines à talons noirs sur le sol, puis fais quelques pas avant de tourner en lui adressant une moue aguicheuse exagérée.

— Ose me dire que ça ne complète pas parfaitement ma tenue !

C'est un rire amusé qui me donne raison, tandis qu'il s'avance pour me rejoindre en posant ses doigts au creux de mes reins.

Putain de merde. Ne t'emballe pas, tout cela n'est que pour le spectacle.

En parlant de cinéma, Taylor...

Je sais.

— Fred ? l'interpellé-je avant de commencer à m'éloigner. Ma réponse est non.

— Pour le dîner ? se renseigne-t-il d'un air sérieux.

— Pour ça et pour tout, conclus-je avec satisfaction, mais dans une expression d'une neutralité parfaite. Je te souhaite une bonne soirée.

Suite à ces mots je laisse Evan m'entraîner, mais me crispe au fur et à mesure que nos pas nous éloignent de la salle principale. Une fois seuls dans le couloir je me détache de son contact, puis autorise ma colère à être ce qu'elle doit être. Autrement dit, totale.

— Fini de jouer maintenant, grondé-je pour annoncer la couleur sans détour.

***

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