Les deux jeunes hommes qui nous faisaient face devaient avoir environ vingt ans, ils s'étaient mariés il y a peu. Et, malgré le fait qu'aucun autres rois ou reines ne les ait acceptés, je les avais invités chez moi, car je pouvais mieux que quiconque savoir à quel point ils avaient besoin d'être soutenus et de savoir qu'ils n'étaient pas seuls, c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'avais emporté Al avec moi. Mais à l'heure actuelle, je fondais devant sa bouille encore endormie. Elle les regardait et murmura :
- Bonjour.
Ils avaient visiblement aussi fondu devant elle, mais étaient surtout amusés par son côté enfantin.
- Bonjour princesse Aletheïa, comment allez-vous ?
- Ça va, Abra est confortable.
- On a pu le constater.
- Chérie, on va commencer une réunion pour voir une éventuelle alliance entre nos royaumes, tu veux rester ou tu préfères sortir ?
- Ça dépend, t'as besoin d'Al politique ou pas ? Ou tu préfères ton bébé, comme là ?
- Peu importe. Si t'es là, c'est bien.
- Bah alors je reste là, si je ne vous embête pas ?
- Bien sûr que non, princesse, intervint Ryan.
Elle sourit, se leva pour se mettre face à eux et se rassied sur mes genoux. Attentive, Al assista à toute la réunion et posa quelques questions parfois. Elle eut même quelques idées pour améliorer le traité.
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J'avais passé toute la réunion sur les genoux de ma reine, écoutant attentivement le tout et posant des questions lorsque je ne comprenais pas ce qui se disais. J'avais aussi observé les deux hommes qui nous faisaient face. Ryan était un grand brun, il avait la peau pâle et les yeux marrons, il était plutôt mince, son visage était fin, il avait un regard doux, accentué par ses longs cils. Il m'avait franchement l'air très sympathique. Son époux, Sébastien, était tout son contraire, blond aux yeux verts, il était tout en muscle et avait la peau bruinée par le soleil, je remarquais également qu'il avait des cals sur les mains, un épéiste donc. À l'instar de Sébastien, j'avais des cicatrices qui parcouraient mes jambes et mes bras, souvenirs de mes entraînements à l'épée. Je lui souris et continuais mon inspection de sa personne. C'était un homme intelligent, et rapidement je trouvais sur l'une de ses mains ce que je cherchais, la chevalière des meilleurs combattants. Délivrée seulement à ceux qui ont combattus des monstres de classe S.
- Qu'en penses-tu Al ?
- De quoi ?
- Une équipe d'aventuriers, pour combattre le Noche qui se terre dans la forêt entre nos deux royaumes, répondit Abra.
- Quoi ? Non !
- Il a tué des centaines d'hommes, protesta Ryan.
- Je vais m'en occuper personnellement, mais personne, je dis bien : personne, ne va tuer l'un de mes sujets. Je refuse.
- L'un de... Vous êtes la princesse Noche.
- Oui, j'y vais maintenant.
- Non, Al, attends !
J'étais déjà sortie de la salle, furieuse. Je me ruais dans notre chambre, attrapais ma meilleure lame et sorti par la fenêtre, déployant mes ailes. C'était la première fois que je volais hors d'un rêve. Et c'est sans problèmes que je trouvais la zone où vivais le dragon. Tout autour, les animaux avaient fui la zone. Je me posais en silence et examinais le lieu. C'était un véritable champ de bataille. Des mouches paissaient sur les carcasses restantes, l'herbe étaient rougie par le sang et le sol en était gorgé. L'odeur de la mort régnait en maître, des rats allaient et venaient entre les cadavres, j'aperçus même quelques charognards audacieux, et manquais de rendre mon petit-déjeuner, étrange, j'étais pourtant habituée à ce genre de scène... J'allais avancer avant de remarquer que j'occupais le seul espace relativement épargné par le sang et les corps, alors je survolais le tout jusqu'à la grotte. Pourquoi est-ce que les dragons aimaient tant les grottes ? En entrant, je constais le problème. Ce n'était pas un dragon. Enfin si, mais c'était surtout un dragonneau. Un enfant, c'était un enfant qui avait fait tout ce carnage. Ou du moins, de par sa taille il était bien plus jeune que Niv.
- Hé, réveille-toi gamin.
- Vous êtes qui pour oser me parler comme ça ? Maudits hum... Vous n'êtes pas humaine ?
- Non, je suis la petite fille de ta reine ?
- Princesse Al ?
- Elle-même, alors écoutes moi bien, tu vas arrêter tes conneries, compris ?
- Mais...
- Il n'y a pas de "mais" qui tienne, t'as quel âge ?
- Je...
- Réponds.
- Quinze ans.
- Et a quinze ans tu me fais des trucs comme ça ? Non mais t'as vu le bordel que t'as mis ? J'ai dû les empêcher d'envoyer des aventuriers pour te tuer. C'est quoi ton excuse ?
- J'étais en colère ?
- Tu me le demandes, ou tu me le dis. Bon, je t'envoie chez ma grand-mère, elle saura quoi faire de toi.
Soupirant, je téléportais le gamin dans la forêt des elfes et entreprit de brûler les corps. La tache me prit le reste de la journée et la lune brillait déjà haut dans le ciel lorsque je finis de brûler le dernier. Je m'apprêtais à rentrer au palais quand je me rappelais que j'étais moi aussi en colère contre Abra. Alors je me trouvais un grand chêne dans lequel je grimpais et passais la nuit. Ou du moins, c'est ce que je croyais.
Je fus réveillée par des voix qui hurlaient, il faisait encore nuit. Cherchant la source de ces cris je tombais sur un campement. Un campement d'ange, occupé par une petite armée.
- Comment ça, "il n'y a pas de dragon" ? La princesse veut ce dragon avant d'attaquer les démons, demain, on fait comment sans dragon ?
- Je ne sais pas.
- On a trois cent homme, ce n'est pas avec ça qu'on va pouvoir espérer vaincre Abrahel et récupérer le général Aletheïa.
Trois cent hommes ? C'est beaucoup trop pour moi seule, avec cent j'aurais pu gérer en m'en sortant avec quelques blessures, mais plus ce serait la mort assurée. Je ne peux cependant pas les laisser attaquer Abra. Tant pis. Je me suis faite à l'idée de ma mort depuis longtemps déjà. Je tirais ma lame de son fourreau et me glissais silencieusement sous une tente. Ainsi, je tuais les soldats occupant les tentes, j'en étais à mon cent cinquantième quand ils s'en rendirent compte. Vive, je sortis de la tente et m'attaquais aux premiers anges qui me tombèrent dessus. Je fus très vite submergée, ils étaient encore trop nombreux, je parvins à en neutraliser certains, mais je savais ma dernière heure venue. Soit, j'accueillerais la mort puisqu'il en est ainsi, au moins je mourrais en ayant sauvé mon amour.
- Ne baisse pas les bras si vite, petite.
- Grand-mère ?
- J'ai reçus la visite d'un jeune garçon, il m'a dit que c'est toi qui l'envoyais.
- Oh, oui, pardon de pas t'avoir prévenue.
- Qu'importe. Voyons plutôt ce que tu peux faire pour tes soldats, survole-moi ça, tu veux ? Mets le feu à tout ça.
- Ce sont des anges.
- Entoure le camp d'un champ et mets-y le feu.
J'entourais donc le camp d'un immense dôme magique et y lançais une boule de feu. Sentant mes forces me lâcher je finis par me poser. Lasse, je laissais mon esprit se diviser et relâchais la pression. Je m'en voulais, bien sûr, mais si je ne les avais pas tués, ils auraient tué mon Abra et même en colère, j'aime cette femme plus que tout au monde.
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La jeune elfe ne vit malheureusement pas le soldat ange survivant. Il allait mourir, son corps calciné ne tiendrais plus longtemps, mais il eut au moins le temps de lui planter son épée dans l'estomac, une belle plaie, elle quitta ce monde instantanément. C'est ainsi que la princesse des Noche, des elfes, générale de l'armée des anges et codirigeante des démons rendit l'âme, laissant derrière elle, son âme-sœur, son frère jumeau qu'elle ne rencontra jamais, sa mère et son meilleur ami.
Le lendemain, d'autres cris résonnèrent dans la forêt. Des appels cette fois, une battue avait été organisée quand la reine avait compris que son amante ne rentrerait pas. Alors elle avait réuni son armée et tous parcouraient la forêt en criant son nom. Ce fut le prince Appolyon qui trouva sa dépouille.
- Al ! Al tu m'entends ?
Il se figea en voyant l'épée qui transperçais sa meilleure amie. Non, ce n'était pas possible, pas elle. Il entendit des pas derrière lui, sa sœur le suivait à la trace. Elle vit aussi le corps. Et hurla. Et qu'importe combien il voulait la serrer dans ses bras pour la rassurer, lui dire que tout cela n'était qu'une mascarade, qu'Al était au palais et allait très bien, Appolyon ne put se résoudre à mentir à sa sœur, alors il se contenta de rester là, près d'elle, lui témoignant silencieusement son soutien. Deux jours plus tard, la nouvelle du décès de la princesse Aletheïa faisait le tour des royaumes. Les royaumes des elfes, des Noches et des démons partageaient leur deuil, unis dans la même douleur. Quant aux rois Sébastien et Ryan, ils s'en voulaient énormément, persuadés que la jeune femme était morte à cause d'eux. Abrahel avait perdu son cœur, mais elle s'empressa de leur faire savoir que ce n'était pas le cas, qu'Al n'avait écouter que sa bravoure et s'était sacrifiée pour les sauver tous. La reine avait pris la sérieuse décision de continuer à vivre pour que sa belle n'ait pas fait tout cela en vain. Mais tout était devenue fade, la vie n'avait plus aucun goût.
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Le premier qui me frappe va avoir des problèmes, compris ? Est-ce que j'ai décidé de tuer tous mes personnages principaux ? Peut-être qui sait ? Mais quiconque me connait sait que je vais toujours au bout des choses. Et tout le monde finit par mourir un jour. Sauf les êtres spirituels, le temps ne les tue pas, mais ils finissent par mourir. Et oui, je sais, elle n'avait que 20 ans, mais c'est la vie... Voilà. Je tiens à rappeler à Wendy que le meurtre est toujours puni par la loi. C'est tout pour moi.