Thys, la Cité de Yonagoni ( T...

By Oritis74

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Thys, Mélia et les Ostendes sont bien loin d'avoir achevé leur mission. La conquête des autres cylindres s'an... More

Prologue
Chapitre 2 Panique au réfectoire
Chapitre 3 Des adieux déchirants
chapitre 4: Ondes vibratoires
Chapitre 5 retour aux sources
Chapitre 6: Un prisonnier
Chapitre7: La mèche de Théo
Chapitre 8: ambiance électrique
Chapitre 9 l'Ostenrata
Chapitre 10 Aspiration glacée
Chapitre 11 La Faille primaire
Chapitre 12 : Le secret d'un cylindre
Chapitre 13: Aide providentielle
Chapitre 14: La danse des photons
Chapitre 15: Leçons en cascades
Chapitre 16 Péril en eau trouble
Chapitre 17 Le Grand Passeur
Chapitre 18: L'intrus
Chapitre 19: Découverte du Japon
Chapitre 20: Au complet
Chapitre 21: La chute
Chapitre 22: La cachette
Chapitre 23: L'espion
Chapitre 24: Expériences
Chapitre 25: sauvetage
Chapitre 26: Captifs
Chapitre 27: Le rendez-vous
Chapitre 28: Renforts en déroute
Chapitre 29: deux heures
Chapitre 30: Le masque tombe
Chapitre 31: La Cité de Yonagoni
Epilogue: Le loup dans la bergerie

Chapitre 1 Le Miraculé

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By Oritis74


Thys fulminait. Il était debout devant le tableau, détaillé de la tête aux pieds par des filles ricaneuses, tandis que sa sœur tenait en haleine leur classe en leur racontant son voyage en Bolivie.

Lui, de la Bolivie, il n'avait quasiment rien vu. Juste les ruines de Tiahuanaco, cette merveilleuse Cité ancestrale qui avait dû abriter les Ethers originels dont il était un descendant. Il avait fait des heures d'avion avec les autres Prudens et trois Maîtres Arcans pour sauver sa sœur et sa grand-mère, traquées par des Indésiratas.

Il avait vécu une bataille terrible et éprouvante. Mélia était sauve, mais Rinata luttait encore contre la mort dans un grand hôpital. Tout ça pour un bloc de pierre, un cylindre qui soi-disant les aiderait à sauver la Terre et l'espèce humaine. Et maintenant, il devait faire comme si de rien n'était devant ses camarades de classe.

Mélia y parvenait royalement. Cela faisait trente minutes qu'elle développait l'exposé qu'elle avait préparé en vitesse la veille au soir. Il faut dire que les jumeaux devaient donner le change. Ils avaient loupé deux semaines de classe prétextant participer à un grand projet de l'éducation nationale « École et étude de sites en alternances ». Cette mise en scène à laquelle se prêtaient le Directeur du collège et leur grand-mère archéologue leur permettait, en fait, de suivre leur premier cycle de transformation en Ethérie sans éveiller la suspicion de leurs camarades de classe ou de leurs profs.

— Et toi, Thys, tu as aimé le site de Tiahuanaco ? lui demanda soudain la studieuse Clarisse.

— Que... quoi ? Heu ! Oui ! Oui ! C'était grand et... explosif !

— Explosif ?

— Non. Enfin, façon de parler. C'était... détonnant pour les yeux, voilà !

Rires moqueurs et agitation sur les sièges.

— Dis voir, elles sont mignonnes les Boliviennes ? demanda Guillaume en mâchant sans vergogne son chewing-gum.

— Ben...

— Je ne crois pas que ce soit le sujet de l'exposé, intervint monsieur Gobert, le prof d'histoire-géo. Ce fut donc un voyage très enrichissant, merci, Mélia ! Et comment avez-vous trouvé le lac Titicaca ?

— Le lac Titicaca ? Heu ! Fabuleux paysage ! rougit Mélia comme à chaque fois qu'elle mentait.

C'était son rêve de voir ce fameux lac et son île du Soleil, mais l'intervention des Indesiratas ne lui avait pas permis de faire du tourisme. Rinata, sa grand-mère lui avait promis qu'elles iraient au bord du lac légendaire, aussitôt leurs fouilles achevées. Mais, elles n'en avaient pas eu le loisir. Elles avaient dû fuir le pays et pour l'instant, la vieille archéologue n'était pas prête de repartir. Cela faisait dix jours qu'elle était dans le coma avec son pronostic vital engagé. Elle avait été torturée, puis percutée par un fluide électrique créé par Drid Mansar, un Nigrefac. Impossible de dire la vérité aux médecins. Sylvie Ano avait prétendu que sa mère avait été frappée par la foudre, mais les multiples contusions qui recouvraient le corps de la vieille femme avaient laissé le monde médical sceptique. Toutefois, toute une panoplie de spécialistes s'employait à réparer son corps meurtri.

À la fin du cours, une dizaine d'élèves entoura les jumeaux pour avoir un complément d'explication et insister sur la chance qu'ils avaient de faire partie d'un tel programme. Thys crut que Mélia allait signer des autographes tellement elle se prêtait au jeu de ses compagnons. Elle souriait, exultait son plaisir. Elle avait pourtant été très abattue à son retour de Bolivie. Souvent en pleurs même en pensant à Damien ou à sa grand-mère. Thys savait qu'elle se sentait responsable de la disparition de l'un et de la souffrance de l'autre.

Mais depuis une petite semaine, les larmes de la jeune fille avaient fait place à l'euphorie. Il faut dire que les jumeaux avaient reçu la plus belle nouvelle qui soit, le lundi dernier. La plus incroyable aussi. De ces nouvelles que l'on espère, mais qui ne peuvent pas se réaliser. Elles font partie du domaine du rêve, de l'impossible. Pourtant...

Aussi insensé que cela puisse paraître, la Faille avait rendu le corps de Damien. Une histoire totalement folle.

En Bolivie, Thys avait vu le jeune homme disparaître dans le vide, aspiré par la Faille qui s'ouvrait en Ethérie. Il l'avait pleuré. Tout le monde l'avait pleuré. On lui avait rendu hommage dans le Jecorum. Une belle cérémonie éprouvante pour tous. Téodor avait vanté les qualités altruistes du jeune homme. Il avait aussi rappelé les dangers de s'approcher de la Faille et l'urgence de trouver un moyen de la colmater. Et puis, il avait fallu vivre avec le vide laissé par Damien. Blandine qui était très proche de lui s'était enfermée dans un mutisme de souffrance.

Mélia et Thys avaient rejoint leur famille sur le plan terrestre dans le petit appartement de la rue Trévallon. Le cœur n'y était pas. Les journées étaient longues et les pensées noires, jusqu'à l'arrivée retentissante de Téodor Lux. Le Maître Arcan avait pulvérisé la porte d'entrée en l'ouvrant avec trop de fougue. Et devant les habitants de l'appartement éberlués, il avait entamé une danse très similaire à la capoeira avant de s'écrier :

— Il est vivant, il est vivant !

Personne encore n'avait vu le Maître dans un tel état. Il semblait possédé par la folie. Ses yeux tournaient en tous sens et sa moustache frissonnait.

— Qui est vivant ? demanda calmement Anthony.

— Damien Lépine, mon Prudens, pardi ! rétorqua le Maître comme une évidence.

Alors là, oui, on crut vraiment que Téodor Lux était devenu fou. Le silence s'était installé dans la pièce, alors que le Maître Arcan jubilait heureux de son effet.

— Vous ne pouvez pas jouer avec nous comme ça, s'était écriée Mélia aussi pâle qu'une statue.

— Il est vivant, je l'ai vu ! avait insisté Téodor qui se calmait un peu.

— Vous l'avez vu, en vrai ? avait demandé naïvement Thys.

— Je viens de le voir à l'instant, et j'étais aussi ébahi que vous ! Laissez-moi vous expliquer.

Et il avait raconté l'incroyable ! Une heure plus tôt, alors qu'il méditait dans le Jecorum, une clameur inhabituelle l'avait tirée de sa « recentration. ». Il avait aussitôt été voir la raison de ce tapage et était tombé nez à nez avec Pedro Cezar, de la zone 4 qui soutenait d'un bras ferme un jeune homme. Et ce jeune homme n'était autre que Damien ! Un Damien bien pâle, aux traits tirés. Un Damien vivant ! C'était vraiment lui. Téodor avait alors été saisi de vertiges et était resté muet, tant la situation était insaisissable.

C'est le Prudens qui avait pris la parole, il avait même esquissé un sourire. Il avait expliqué d'une voix faible son incroyable aventure ! Quand la Faille s'était déchainée, il n'avait rien pu faire contre l'aspiration mortelle. Il ne semblait pas peser plus lourd qu'un copeau de bois et avait été entrainé avec tous les débris des alentours vers la bouche de terre. Il n'avait jamais eu aussi peur, il n'avait même pas eu le temps de penser à sa mort, il avait juste compris que c'était la fin pour lui. Mais au moment d'être projeté dans le néant, il s'était senti attrapé, tiré en arrière et enveloppé d'une chaleur. Il était suspendu juste au-dessus du trou nauséabond qui engouffrait toute la vie qui passait à sa portée. Fouetté par les branches et les fragments de roche qui dégringolaient, malmené par l'aspiration surpuissante qui le vidait de son sang et surtout terrorisé par la vue ténébreuse de l'abîme sans fin qui s'ouvrait sous lui, il s'était évanoui.

À son réveil, il pendait dans le vide, quelques mètres en dessous de l'ouverture, complètement invisible aux regards extérieurs. Il ne comprenait pas ce qui le retenait de tomber dans le néant. C'était comme si un filin de nylon l'avait pêché avant qu'il ne sombre dans l'oubli. Il se sentait enveloppé, comme maintenu dans une sorte de hamac.

La Faille n'aspirait plus. Elle était au repos. Pour combien de temps ? Il ne voulait pas le savoir. Il avait eu une chance inouïe de ne pas finir dans ses entrailles. Il devait en profiter. Alors, à force de contorsions et de balancements, il avait réussi à atteindre le bord de la brèche. Il avait gravi rapidement les roches qui entouraient le trou. Personne ne l'attendait pour lui prêter secours. Il s'était senti un peu découragé, mais n'avait pas pris le temps de s'appesantir. Un vent glacial se levait et un ronflement montait du trou béant comme le souffle d'un monstre qui se réveillait.

Déjà des feuilles voltigeaient, des pierres se soulevaient, pourtant l'aspiration n'était pas encore puissante. Damien avait couru de toutes ses forces pour mettre de la distance entre la Mort et lui. Il avait eu l'impression de faire du surplace et avait beaucoup souffert. De nombreuses plaies s'étaient ouvertes sur son corps. Mais petit à petit, il avait gagné du terrain. Plusieurs fois, la Faille avait cessé sa respiration macabre et Damien en avait profité pour s'éloigner davantage. Ensuite, hors d'atteinte, il avait mis des heures ou des jours à rejoindre le Jecorum de la zone 4 où Pedro l'avait pris en charge.

Téodor n'avait pas attendu la fin du récit pour serrer le garçon dans ses bras. Il avait ensuite laissé Térence s'occuper du Prudens pour venir ici livrer la bonne nouvelle.

— Par les âmes des Ethers Originels, vous rendez-vous compte du prodige ? s'extasiait toujours le Maître Arcan. Une nouvelle pareille ne pouvait pas attendre. Damien est un miraculé ! Un miraculé !

— J'espère que je ne rêve pas, avait dit Mélia avec un sourire lumineux qu'elle n'avait plus quitté depuis.

C'est donc ce sourire qu'elle offrait à ces compagnons de classe qui la pressaient de questions. Ils voulaient tout savoir de son aventure en Bolivie et se bousculaient pour lui adresser la parole.

Mais quand Mustafa hurla dans les couloirs que le dessert du jour était une mousse au chocolat, les admirateurs de Mélia s'égayèrent comme une nuée d'insectes et se précipitèrent à la cantine. Cid avait entrainé Thys dans son sillage et donnait des coudes pour passer le premier. Il pourrait ainsi choisir la coupelle la plus garnie, les derniers se contenteront de fruits en dessert.

Mélia était restée seule dans la salle de classe. Elle regroupait ses documents sur Tiahuanaco quand un raclement de gorge dans son dos la fit tressaillir. Elle fit volte-face et ses cheveux, légers comme un voile, l'auréolèrent d'or.

C'était Jean Tangon, le directeur. Il essuya ses lunettes, d'un geste réflexe.

— Bonjour, Mélia, tu sais que tu ne devrais pas rester seule, ta mère a bien insisté sur ce point, il me semble. Elle en a remis une couche à ton retour de Bolivie.

— Bonjour, Monsieur, ne vous inquiétez pas. Je regroupe ces fiches et je rejoins les autres !

— Tu dois veiller à être toujours accompagnée d'une camarade de classe ! Après les derniers événements, les Indesiratas sont plus que jamais déterminés à nous mettre des bâtons dans les roues et ils semblent particulièrement intéressés par ton Inguéni.

— Pourquoi à votre avis ?

Mélia avait questionné Téodor à ce sujet, mais il s'était contenté d'un haussement d'épaules doublé d'un grognement. Jean Tangon paraissait plus disposé à la discussion.

— Il semblerait que l'Inguéni d'un Clairvoyant soit une ressource beaucoup plus puissante que tous les autres cristaux des Ostendes. Les Indesiratas pensent être capables de l'utiliser pour forcer l'entrée de l'Ethérie.

— Mais comment ?

— Aucune idée, ce ne sont que des bruits qui courent, mais je sais que les Maîtres prennent cette menace au sérieux !

— Et ces bruits, ils viennent d'où ? Comment a-t-on ce genre d'informations ?

— Là, jeune fille, tu m'en demandes trop ! Contente-toi de suivre les règles que tes parents t'imposent, c'est pour ton bien et pour la sécurité de tous !

— Mais, qu'est-ce que je risque ici ? Ils ne vont pas tenter une attaque en force devant cinq cents collégiens ?

— Tu sais, ils savent être subtils aussi ! Et tu as la mémoire courte, aurais-tu oublié leur intervention dans les vestiaires ?

Mélia frissonna et elle revit Baldo la mettre à mort. Les Indésiratas l'avaient piégée à cinq dans les vestiaires et n'avaient pas hésité à l'éliminer. Elle devait sa survie à l'œil de cristal que son frère lui avait rapporté du plan de l'Oritis.

— Non, je n'ai pas oublié, Monsieur ! Mais il me semblait que les entrées et sorties du collège étaient maintenant toutes vérifiées et sécurisées grâce aux caméras que vous aviez fait installer. En plus, vous avez dit à mes parents qu'un vigile discret inspectait le moindre recoin du bâtiment !

— C'est vrai, mais le danger peut aussi venir de l'intérieur.

— De l'intérieur ! Vous pensez à Briac ? Je ne crois pas qu'il soit une menace ! D'ailleurs, il n'est pas revenu au collège.

— Briac, entre autres !

— Comment ça, il y en a d'autres ?

— Briac n'est sans doute pas le seul Indesirata à fréquenter le collège. Il est possible que d'autres garçons ou filles de l'établissement appartiennent au clan des Péragores, des Niemens, des Milvuits ou des Nigrefacs.

— Mais vous pouvez les détecter ! On les « sent » non ?

— La plupart du temps ! Mais certains sont particulièrement doués pour se fondre dans la masse, c'est le cas des Milvuits comme cette Laëtitia Yessel que j'avais recrutée comme prof de maths.

Un nouveau frisson parcourut le dos de la jeune fille. Laëtitia Yessel avait torturé son frère et participé à toutes les attaques contre sa famille.

— Oui, quelle horrible bonne femme ! Oh ! J'espère qu'un Indesirata ne se cache pas derrière un autre prof !

Elle pensait soudain à l'horripilante madame Tangwitch, surnommée « le dragon » par tous les élèves ou à monsieur Blanc, le prof d'Arts plastiques qui jetait des craies sur les bavards.

— Non, non, il n'y a pas de risque avec ceux qui restent. Je les connais depuis des années. Ils ont ma confiance. Et puis, au vu des derniers événements, nous avons demandé aux régulateurs, Marcel et Sylvain Targent, de mener une enquête sur tout le personnel du collège ! Et ils sont clean ! Mais nous ne pouvons contrôler chaque élève ainsi que leurs parents.

Un bruit de course poursuite dans les couloirs mit soudain le Directeur sur le qui-vive. Il se racla la gorge et ajusta sa cravate qui tombait toute droite sur son ventre rebondit. Il s'était donné une contenance et s'apprêtait à appréhender les délinquants qui chahutaient dans le bâtiment. Ce furent Thys et Cid qui pointèrent leur nez dans la salle de classe, tout essoufflés.

— Ah ! Mélia. Tu es là ! Bon sang, la trouille que tu nous as faite ! On te cherche partout !

Thys braquait des yeux furieux sur sa sœur, il n'avait même pas remarqué la présence du Directeur dont le doigt péremptoire était resté en suspens à l'arrivée des deux garçons.

— J'arrive, Thys, j'arrive ! Ce n'est pas la fin du monde non plus ! Tu n'avais qu'à m'aider à ranger aussi, au lieu de détaler comme un lapin ! se plaignit la jeune fille.

Ledit « lapin » regarda Cid, accusateur.

— Je me suis fait embarquer par un goinfre qui ne pense qu'à son estomac.

— C'est ça, geignit Cid, dis tout de suite qu'elle ne t'intéressait pas la mousse au chocolat, tu bavais devant comme une limace.

— Alors, là t'es gonflé, c'est t...

— Suffit, jeunes gens, hurla Jean Tangon, vous êtes censés prendre soin de Mélia et vos disputes de cantine ne relèvent pas de la plus haute intelligence !

Thys et Cid s'étaient figés. Ils n'avaient aperçu le directeur que quand celui-ci avait ouvert la bouche et ils se sentaient maintenant bien ridicules face à l'Ether bedonnant qui les sermonnait.

— Oh ! Monsieur, vous êtes là ? grimaça Thys.

— Ah ! Vous êtes là ! répéta Cid comme un Dupont.

— Certes, je suis là et heureusement, car Mélia était seule et faisait une proie facile pour un Indesirata en mission.

— En fait, c'est que...

Difficile de justifier leur gourmandise. Les deux garçons étaient en manque d'idées et plutôt honteux de leur comportement.

— Prenez soin d'elle et filez manger !

Ils ne se le firent pas dire deux fois. Chacun saisit Mélia par un bras pour l'entrainer au fond du couloir où les bruits de fourchettes semblaient livrer de multiples duels. Monsieur Tangon retroussa le nez pour masquer un rictus. Qu'est-ce qui hâtait donc ainsi leur pas : la honte de leur attitude ou l'espoir d'attraper la dernière mousse au chocolat ?

Mélia chercha une place auprès de Célia et Laura, mais la table était déjà bondée. Ses copines ne lui avaient pas réservé de place ce qui la déçut profondément. Elle avait l'impression qu'elles lui faisaient payer son absence. Elles étaient en pleine discussion avec Christophe et n'adressèrent qu'un vague signe d'excuse à Mélia quand celle-ci passa devant leur table.

La jeune fille dut partager la table de Thys et Cid qui boudaient devant une banane. Elle balaya du revers de la main, un tas de miettes de pain qui s'étalait devant elle et grimaça au contact mouillé d'un reste de sauce blanche.

— Berk, c'est dégueu ! Ils ne peuvent pas nettoyer leur place correctement !

— Oh ! Regarde, ils ont mangé de la mousse au chocolat eux, s'extasia Cid face à un barbouillis marron qui traçait une ligne chaotique entre son verre et son coude.

— Ouais ! Et tu viens de t'en décorer le pull, chouette ! fit remarquer Mélia excédée par le comportement de ses mauvais gardes du corps.

Cid allait répliquer quand un cri de terreur éclata dans la salle, suivi par le tintamarre d'une ou deux chaises renversées et de quelques assiettes brisées.

— Là ! Il est là ! Oh ! Mon Dieu, il est affreux. Il a voulu me... Là, regardez !

De nouveaux cris terrifiés emplirent la salle et la panique se lisait dans tous les yeux ! Que se passait-il donc au réfectoire ? Un mouvement de foule naissait à l'autre bout de la salle.


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