A Chance

By PeetPan

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➪ Cette histoire aborde les thèmes de la régression, la maltraitance et probablement l'automutilation. Si vo... More

1. La rencontre
2. La blessure
3. La discussion
4. La décision
6. L'arrivée
7. Le bain
8. Le dîner
9. L'accident
10. Le réveil
11. Le doudou (I)
12. Le doudou (II)
Informations

5. Le départ

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By PeetPan

1978 mots

Double update, comme il se dit dans le milieu !

J'aime aussi beaucoup le trait d'humour à la fin de ce chapitre, mais j'ai la sensation d'avoir déjà dit quelque chose de semblable précédemment.

Je ne vais pas vous le sortir à toutes les sauces !

Trêve de bavardage ! Comme toujours, j'espère que vous aimerez.

Bonne lecture !

* * * * *

Depuis que l'infirmier lui avait annoncé qu'il rentrait avec lui à la fin de son service, Andreas semblait perdu. Et Zayn ne savait qu'en penser.

Il s'était attendu à une farouche résistance, ou à une quelconque forme d'enthousiasme... Mais pas à cette neutralité d'expression sur son visage, dans chacun de ses regards ; ni même à sa passivité face à la situation.

Il semblait simplement se laisser porter par les événements, et ce que les adultes décidaient pour lui. Beaucoup de parents auraient sûrement apprécié cette résilience de la part de leur progéniture. Pas lui. Il s'inquiétait de son origine, même s'il la devinait aisément.

Probablement des années de mauvais traitements.

Niall avait été beaucoup moins passif à ce sujet, et pour cause : il ne s'attendait absolument pas à ça. Zayn ne s'était jamais senti aussi con, et il mesurait sa vulgarité.

Les yeux écarquillés de son mari avait été un bon indicateur de sa bêtise. L'infirmier devait bien avouer qu'il avait eu du mal à convaincre son mari, alors même qu'il doutait subitement lui-même de la pertinence de son idée.

Et s'ils n'étaient pas ce dont Andreas avait besoin ? Et s'ils n'étaient, tout simplement pas à la hauteur ?

Si Zayn avait rapidement pris conscience de son erreur, d'imposer ainsi à son conjoint la garde d'un jeune enfant visiblement traumatisé, il n'avait pas pu aller contre son coeur. Cela ne l'empêcha pas de culpabiliser.

Il aurait dû, au minimum, consulter Niall avant de ne serait-ce qu'évoquer la possibilité d'accueillir le garçonnet au sein de leur foyer devant les deux agents des services sociaux.

Choqué de son propre comportement , il n'avait pas trouver le courage d'appeler son petit-ami pour lui annoncer la nouvelle, avant qu'il ne fusse bien obligé de le faire, en face à face, à la fin de son service et dès son retour à l'appartement.

Il était incapable de mentir, même par omission, en regardant l'amour de sa vie dans les yeux.

Dès le lendemain, les deux agents s'étaient présentés à leur domicile, pour s'assurer qu'Andreas logerait chez eux dans de bonnes conditions. Fort heureusement, Zayn avait réussi à se libérer, et ne laissa pas Niall faire face injustement seul à leurs remarques et interrogations.

Ils répondirent patiemment à toutes les questions des professionnels. Ils s'étaient installés au salon, le couplé marié sur le canapé et les autres, dans les fauteuils profonds.

L'infirmier ne cessa de remercier silencieusement son mari, d'une main posée sur sa cuisse, de se prêter avec autant d'investissement au jeu.

Si une ébauche de dispute s'était initié entre eux à ce propos, à peine quelques heures plus tôt, il n'en paraissait plus rien.

Finalement, l'agrément provisoire dont il avait besoin pour accueillir Andreas leur fit délivré en un temps record, et c'est seulement après avoir refermé la porte sur cette formalité administrative, que Zayn put souffler.

Il aurait presque pu fondre en larmes, en couvrant Niall de baisers pour être aussi parfait, s'ils n'avaient pas encore eu fort à faire.

Ils passèrent le reste de la journée à parcourir le magasin d'ameublement, dans le but d'aménager la chambre d'ami en véritable chambre d'enfant.

Puis, il fallut monter le lit, la commode et l'armoire... Ce fut un réel désastre. Ils durent s'y prendre plusieurs fois, vissant et dévissant, se chamaillant pour conclure, finalement, que le problème venait de la notice de montage.

Les deux amoureux avaient de plus en plus rarement l'occasion de partager de ces moments ordinaires, mais qui font le quotidien des jeunes couples.  Oh, ils étaient toujours très heureux ensemble !

Mais cela avait quelque chose de rafraîchissant. Et même : d'excitant.

Il fut donc convenu que Zayn ramènerait le garçon à la maison avec lui à son retour de l'hôpital. Il ne s'était plus réveillé avec une telle boule au ventre depuis ses premiers stages, et sa première semaine aux urgences.

L'arrivée d'Andreas représentait une nouvelle et belle aventure... L'idée n'en restait pas moins un peu effrayante. Et elle allait devenir réalité...

Le soir venu, l'infirmier tenta d'être le plus naturel, et détaché possible, pour ne pas nuire à la qualité de son travail. Mais lorsqu'il passait dans le couloir, son regard s'attardait toujours quelques secondes de plus que nécessaire sur la porte portant le numéro 421.

Et pourtant, lorsqu'il fut temps pour lui de rendre son tablier, il se surprit à faire traîner sa routine. Il mit plus de temps à regarder ses vêtements civils, et à souhaiter une bonne soirée à ses collègues.

La vérité ? Il avait la trouille. Pourtant, il était loin d'être quelqu'un d'hésitant. En général, il savait ce qu'il voulait ; et sans foncer tête baissée, il murissait savemment ses projets avant de les mettre en œuvre. Mais en définitive, il obtenait toujours ce qu'il avait projeté d'obtenir.

La peur d'être en train de faire une erreur le torturait. Pour Niall, pour son couple ; mais encore plus important, pour Andreas.

Que ferait-il du petit garçon si son mariage partait à vau-l'eau ? Il imaginait sûrement le pire. Mais son métier le mettait en bonne position pour savoir que ça n'arrivait pas qu'aux autres.  La maladie, un accident tragique...

Un divorce.

Il espérait rire de ses appréhensions dans quelques semaines, confortablement installé avec son petit-ami sur le canapé du salon. Mais la vérité était que pour le moment, il ne pouvait rien prévoir.

Il ne lisait ni dans les étoiles, ni dans le marc de café. De toute façon, il ne croyait pas aux dires des charlatans qui s'en prétendaient capables. Pas vraiment.

Il lui fallut bien quitter le vestiaire réservé au personnel infirmier, pour revenir dans le service.

Il préféra faire le détour obligatoire par l'accueil pour signer les papiers de sortie du garçonnet, avant d'aller le chercher. Il savait pourtant ne repousser que de quelques minutes l'inévitable.

Finalement, l'ordonnance pour les soins d'Andreas à la main, il passa la porte de la chambre occupée par le petit garçon.

Le jour déclinait déjà, bien que les fêtes de fin d'année étaient passées depuis plusieurs semaines ; l'hiver était encore là.

Le petit ne se rendit pas tout de suite compte de sa présence, ou du moins, n'en donna pas l'impression.

Lorsqu'il tourna enfin la tête vers Zayn, à mi-chemin, son expression n'exprimait aucune crainte. Aucune peur.

Aucune excitation, non plus.

Désarsonné, l'infirmier se somma de se rappeler que le plus grand changement vécu l'était par l'enfant en face de lui. Il devait être fort, et courageux pour eux deux.

Il se força à adopter un sourire de façade, et un ton modéré, légèrement plus enthousiaste que lors des crises d'Andreas... En croisant les doigts pour que cela provoque une quelconque réaction chez lui.

- Coucou, toi. Tu viens avec moi ? On rentre...

À la maison ? Ça semblait être une mauvaise manière de le formuler.

Craignant que sa phrase ne porte à confusion, Zayn se stoppa, et prit quelques secondes pour y réfléchir.

Devant l'inertie du garçon, il décida de s'approcher encore, se faisant un peu violence, et vint s'asseoir au bord du lit toujours occupé par Andreas.

Lit qui devrait bientôt revenir à un autre jeune patient. Il devait donc se hâter. C'était une manière comme une autre de se mettre un coup de pied aux fesses. Et puis, c'était comme un sparadrap ? Il suffisait de le retirer rapidement.

Il avait toujours détesté cette expression.

- On en a parlé, hm ? Enfin, j'ai surtout parlé. (Il partit d'un petit rire nerveux.) Je parle beaucoup. C'est ce que dit mon mari, Niall. Et tu sais, il aimerait beaucoup te rencontrer, lui aussi. Andy ?

Si Zayn s'était déjà approprié son diminutif, ce n'était pas tant comme une marque d'affection ; plutôt comme une alternative.

En effet, il avait remarqué comme le garçonnet tressaillait lorsque quelqu'un l'appelait par son prénom complet, sans qu'il ne s'y attende. Sûrement que cela le ramenait à de mauvais souvenirs.

Il finit par hocher la tête en guise d'assentiment ; et c'est seulement en relâchant son souffle que l'infirmier réalisa qu'il avait retenu sa respiration tout ce temps.

Il aida Andreas à sortir du lit trop haut pour ses jambes trop courtes, et ne lâcha pas sa main menue une seconde, jusqu'au parking souterrain où se trouvait sa voiture.

Il installa le petit à l'arrière, sur un siège adapté que son ami, Harry, avait bien voulu lui prêter. Ce dernier avait évidemment débarqué chez eux la veille, et appris la nouvelle : ils recueillaient un enfant chez eux. Il s'était enthousiasmé, comme pour tout ce qui pouvait toucher ses amis en bien.

Harry était un véritable Soleil : enjoué, mais aussi éblouissant. Et il donnait parfois mal à la tête à Zayn, comme une insolation.

Ce fut sur cette pensée légère, le sourire aux lèvres, que l'infirmier lança le moteur.

Il rentrait chez lui. Et pour une fois, il ne se sentait pas accablé par la culpabilité de ne pouvoir en faire plus pour aider ses patients.

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