Chapitre 7

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7 décembre

Julie

   J'hésitai quelques instants devant la porte d'entrée de Cheryl.

   Qu'est ce qu'il m'avait pris d'accepter sa demande ?

   Et puis, pourquoi m'avoir choisie, moi plutôt qu'une autre ?

   Je poussais un profond soupir et sonnai. Il était trop tard pour faire marche arrière maintenant.

    Une seconde à peine s'écoula avant que la porte ne s'ouvre brusquement sur Cheryl, ses cheveux blonds ébouriffés lui tombant sur les yeux et un large sourire accroché aux lèvres.

   Étonnamment, revoir ses yeux verts pétillants et son sourire enfantin fit naître en moi un étrange sentiment de bonheur.

"Julie, enfin ! Tu es en retard, je croyais que tu n'allais jamais venir !"

   Je jetai un coup d'œil à ma montre et me retins de lever les yeux au ciel.

   Il était dix sept heures quatre.

   Je ne relevais cependant pas la légère exagération et pénétrai dans l'immeuble de Cheryl, qui s'était effacée pour me laisser entrer. La jeune femme me guida aussitôt de son pas léger jusqu'à son appartement au premier étage et m'en ouvrit la porte.

"A toi l'honneur. J'étais en train de me faire un thé, tu en veux ?

- Pas de chocolat chaud cette fois ? demandai-je avec un sourire tandis que j'entrai chez la jeune femme.

- Non ! J'en ai déjà pris trois ce matin."

    J'aurais du m'y attendre.

   Avec curiosité, je détaillai l'appartement de Cheryl. 

   Il était chaleureux et plutôt désordonné : des livres trainaient un peu partout, des vêtements étaient accrochés sur les dossiers des chaises, des post-it noircis d'une écriture en patte de mouche étaient accrochés sur les murs entre les cadres représentant des personnages de films et des groupes de musiques. Un peu de vaisselle salle trainait dans l'évier et des feuilles de cours étaient encore éparpillées sur la table.

    Et surtout, des décorations de Noël étaient installés dans tout l'appartement. Des guirlandes, des bougies, un sapin largement décoré et même un petit père Noël accroché dans un coin.

"Waouh, t'es à fond toi... soufflai-je.

- Je ne fais jamais les choses à moitié, affirma la jolie blonde. Du thé ?

- Je veux bien. Mais il fait plus flipper qu'autre chose ton père Noël, nan ?"

   Cheryl me jeta un coup d'œil surpris.

"Jamais j'aurais peur du père Noël."

   La détermination enfantine de la jeune femme m'amusa et je ne pus m'empêcher de la regarder avec affection.

"Tu peux t'installer sur le canapé si tu veux, enchaina-t-elle. J'ai déjà ma liste de questions, on peut commencer l'interview tout de suite."

   J'acquiesçai et m'installai sur le canapé, où Cheryl me rejoint un instant plus tard, deux tasses de thé brûlantes dans les mains.

"Tiens ! Fais gaffe, c'est super chaud."

   Après m'avoir donnée une tasse, la jeune femme déposa la sienne sur l'accoudoir en équilibre précaire et saisi une feuille qui trainait sur la table.

"Prête ?"

    Je hochai la tête.

   Ce n'est qu'en observant la jolie blonde s'installer en tailleur face à moi que je me rendis soudainement compte que je n'avais pas cessé de sourire depuis que je l'avais aperçue en entrant dans son immeuble.

   La présence de la jeune femme semblait avoir un impact bien trop important sur mon moral pour que je fasse comme si de rien n'était.

   Il fallait absolument que je m'éloigne d'elle.

   Avant que tout ne parte en fumée.

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