L'Élite Royale.

À table les enfants.

Toutes les jeunes filles se réunirent au centre de la salle commune.  Aucunes d'entres elles ne manquaient à l'appel. 

À ce qu'Avalon avait compris, un retard aurait fait tourner la tête de Minerva. 

Elle s'était approchée d'une des chaises,  là où son nom ainsi que son nom de famille était écrit en lettre d'or, sur une petite carte blanche. Il y avait à ses côtés, deux filles dont l'une portait un noble nom. Elle reconnu le nom de Ethel de Claine, dont Edwin lui avait venté les mérites. Elle devait admettre que ses manières était tout à fait noble et que sa beauté était évidente. Elle avait des yeux amandes et une chevelure ébène, tellement soyeuse que l'on avait envie d'y passer la main. Ses yeux marrons clairs, tirant sur le jaune mielleux, allaient de pair avec sa peau caramel, et son corps montrait de jolies courbes dont aucun homme sur cette terre ne saurait ignorer. Avalon se morigéna de détailler la jeune fille d'une telle façon,  et lorsque celle-ci la dévisagea, elle se sentit rougir de honte.

Ethel eut un regard suffisant qui ne manqua pas d'énerver Avalon. Super,  Avalon se retrouvais à côté d'une fille qui ne semblait pas du tout lui porter dans son coeur. Au moins c'était clair...

Elle porta son regard sur l'autre jeune fille qui se trouvait à côté d'elle.  "Pipopé Millo", avait  pu lire Avalon. C'était un drôle de nom, pensa-t-elle.  La jeune fille à ses côtés semblait surexcitée, et n'était pas du tout gracieuse.  Elle parlait sans s'arrêter depuis un moment et ne semblait pas vouloir se taire. Elles ne s'étaient même pas encore assises qu'elle trouvait déjà à dire sur les manières des filles. Avalon comprit que c'était la commère du groupe, et peut-être aussi la plus bête. Elle n'arrêtait pas de rire sans raison apparente et faisait voler sa tignasse blonde dans tous les sens, c'était donc facile à le deviner. Il était évident qu'elle n'était pas aussi aisée que les autres, ce qui réconforta un peu Avalon.

Pipopé se tourna vers elle pour lui sourire faussement, elle voulut lui adresser la parole mais Minerva la lui coupa, afin de demander aux filles de s'installer. 

- À table les enfants. 

Lorsque les filles s'installèrent, elle les regarda scrupuleusement afin de critiquer leur conduite. 

- Il faudra faire moins de bruit la prochaine fois que vous vous mettrez assise, fit remarquer l'institutrice. 

Une personne se plaça derrière chaque fille afin d'attacher un foulard blanc dans leur cou, relié au dossier de la chaise, pour qu'elle ne se baissent pas en mangeant.

Avalon ouvrit grand les yeux,  estomaquée de devoir manger à demi étranglée par un foulard en soie, sencé la rendre plus éduquée à table.  Elle ne put retenir un froncement de sourcil qui n'échappa malheureusement pas à la dame.

- Mademoiselle Preace, voulez-vous nous faire part de vos impressions, demanda-t-elle d'une façon si hypocrite que cela la fit rougir de colère. 

Elle aurait voulu lui dire le fond de sa pensée, mais elle se retînt,  ne voulant pas attirer l'attention plus que cela.

- Non, concéda-t'elle les dents serrées, alors que tout les regards étaient posés sur elle.

Elle baissa les yeux, avant de reprendre malgré elle.

- Mais, bien que je conçois que la pratique du foulard est une bonne idée, vous ne pensez pas que l'on part un peu dans l'extrême ?

Minerva ne s'attendait certainement pas à ça, et sa mâchoire serrée ne put cacher la colère évidente qui s'était dirigée vers Avalon.

- Il faut utiliser des méthodes drastiques pour vaincre les mauvaises habitudes,  conclut-elle d'un air mauvais. 

Leur conversation s'arrêtèrent là,  car on leur servit le premier plat. Minerva commença ses explications,  montrant l'utilité de chaque convercles qui se trouvaient sur la table. Avalon ne voyait vraiment pas le sens de tout ça,  chez elle, il n'y avait qu'une fourchette et un couteau,  et ils s'en sortaient très bien comme ça.