Chapitre 1 : Madani

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Partie dédiée à Ndeyashu_Queen

Je retire la perfusion qu'on m'a faite avant de descendre de mon lit d'hôpital pour m'asseoir par terre tout en fixant sans vraiment la voir l'horloge accrochée au mur. Mon esprit tournait à cent à l'heure, rediffusant encore et encore ce qui s'était passé quelques instants plus tôt, non je n'y croyais pas, c'est impossible, c'est un cauchemar, qu'on me réveille. J'éclatais en sanglots, le coeur saignant. Je tournais en rond comme une folle dans la chambre, tout cela ne peut être vrai, non ce n'est pas arrivé. Madani, mon père, ils ne m'ont pas tourné le dos non, les deux hommes de ma vie, lire cette haine et cette déception dans leur regard est ce qui me fait le plus mal, comment j'ai pu me laisser avoir aussi bêtement par Oumou, me conseiller de ne rien dire et je l'ai bêtement écoutée, mon père a raison je ne mérite pas d'être avocate. Si ma propre famille me tourne le dos qui me croira, dire que je ne sais même pas ce qui s'est passé, je me suis réveillée un beau matin dans cette chambre, mon innocence volée, il y a de cela quatre semaines, j'ai passé tous ces moments sombres sans personne pour m'épauler et maintenant ça, pourrais-je un jour me relever.

Je sors de cette chambre en claquant la porte à la recherche d'air et d'échappatoire et mes pensées se sont tournées vers le jour où tout a commencé.

Je dormais à point ferme avant que mon réveil ne se mette à sonner tel un perroquet en chaleur, je me retourne paresseusement avant de lui décrocher un coup bien sec et il tombe par terre avant de s'écraser en mille morceaux, je referme intensément les yeux, mais c'était peine perdue, la porte de ma chambre s'ouvre et je me redresse aussitôt

-wa Nafissatou yaw, tu te fiches de moi ou bien ?

-quoi encore Maman ?

- anh tu ne sais pas ? dis-moi tu as accompli la prière du fajr peut-être ? hun dis-moi ?

Wouy sama ndèye, tay rek lay dé, je ne me suis pas réveillée pour la prière du fajr

-hé bien j'étais un peu fatiguée maman, c'est pourquoi je ne me suis........

Je n'ai même pas eu le temps de terminer ma phrase, elle se baisse pour prendre une sandale et je roule automatiquement de l'autre côté du lit avant de me réfugier dans les toilettes, je pouvais entendre ses insultes d'ici, quand il s'agit de prière elle ne badine pas là-dessus.

Après un bon bain bien chaud, je mets un Jellaba noir, puis pries, fais des Dou 'as. Je refais ensuite mon lit en changeant de drap, puis balaie ma chambre avant de la nettoyer proprement, ouf maintenant je peux aller prendre tranquillement mon petit déjeuner, je suis en congé, et je l'ai bien mérité car ces temps-ci j'ai beaucoup bossé, même trop, disons que c'est pourquoi papa me l'a accordé. Je travaille dans le cabinet de mon père Karim qui est un avocat très réputé et j'essaie de suivre ses pas et j'espère juste qu'un jour je serai comme lui.

Je passe le salam à tout le monde en pénétrant dans le salon, mes demies sœurs (de même père) Maimouna et Aissatou me répondent par le bout nez comme toujours, tant pis pour elles, j'embrasse Maman (elle s'appelle Khadija, et je l'adore plus que tout) avant de prendre à côté d'elle

-wah où est Abdou Rassoul?

-au boulot hana!!, il est 12h je te signale
-oui tu as raison !

Rassoul est mon grand frère, j'ai aussi une grande sœur qui s'appelle Salimata, et ils sont jumeaux en passant.

Ma mère est la première épouse de papa et feu Ndeye Asta était la seconde,
Malheureusement elle est morte en mettant au monde Aissatou sa deuxième fille (Maimouna est la fille ainée de Tata Asta).

Nafissatou, hasard ou destin ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant