Imagine... {FERMÉ}

{36} : Lauri Kerminen (Commande d'Enora)

Tu fais la grimace en secouant la tête, puis vous vous éloignez l’une de l’autre, car les échanges ont repris. Cette fois-ci, c’est toi qui marque le point et tu es toi-même surprise par la force que tu as mis dans ta frappe. Tes coéquipières te félicitent et tu entends soudain quelqu’un applaudir. Tu te tournes alors vers les gradins et tu vois Lauri assit en train de sourire, les yeux rivés sur toi. Mal à l’aise, tu piques un fard et retourne jouer.
Le match continue et le coach vous donne quelques conseils, bien qu’il ait l’air heureux que sa nouvelle tactique fonctionne. Finalement, l’entrainement se finit et vous vous précipitez toutes dans les vestiaires. Comme toujours, Camille et toi étaient les dernières à rester et vous en profitez pour discuter un peu.

-ça serait cool que Lauri signe ici quand même.
-ça s’est sûre ! Tu pourrais le voir souvent comme ça.

Camille te fait un clin d’œil et tu lui réponds avec une grimace. Elle adore te charrier à propos de ta « fanitude ».

-Enfin, je rigole, mais j’ai l’impression que tu lui as tapé dans l’œil.
-N’importe quoi…
-Tu es la seule qu’il ait applaudi quand même.
-Ca ne veut strictement rien dire !

Sur ces mots, tu ouvres la porte du vestiaire et sors, suivis par Camille. Tu découvres alors Lauri appuyé contre le mur en face du vestiaire. Surprise, tu te stoppes net et te remets à cligner des yeux plusieurs fois.

-Salut !

Le jeune blond s’approche de toi, la main tendue.

-Je suis …
-Lauri Kerminen, elle vous connait !

Ta meilleure amie a répondu à ta place, ce qui fait sourire le garçon.

-Elle, c’est Enora Le Bris, elle est fan de vous, mais ça la surprend tellement de vous voir ici qu’elle en a perdu la parole.

Lauri rit encore, tandis que tu sens tes joues rougir. Tu as conscience de passer pour une imbécile, mais tu n’arrives pas à parler. Alors comme un robot, tu lui sers la main.

-Enchanté !
-Moi aussi.

Tu arrives enfin à articuler ses deux mots, alors que tu as la gorge sèche. Lauri te sourit encore et tu sens que ton ventre fait des petits bons.

-Bon, je vais vous laisser. A demain Enora !

Sur ces mots, ta meilleure amie s’en va et tu la regardes, en lui faisant comprendre avec tes yeux qu’elle ne doit pas te laisser seule avec lui, mais c’est peine perdu.

-Tu joues drôlement bien !

Toujours tendue, tu reportes ton attention sur le blond qui n’a de cesse de sourire.

-Merci, j’aime bien ta façon de jouer aussi.
-Tu aimerais devenir pro ?

Tu acquisses.

-Et ça te dirait qu’on se fasse un petit match tous les deux ? Toi contre moi ?

Tu fronces les sourcils en te demandant s’il est sérieux ou non, mais visiblement, il ne plaisante pas.

-Vous avez conscience que ça ne serait pas du jeu ? Vous êtes bien plus fort que moi.

Il se met à rire.

-Dans ce cas, je t’invite à boire un verre ? Et s’il te plait, tutoie-moi !

Tu es tellement contente qu’il te propose cela, que tu ne peux retenir un petit sourire.

-Je veux bien mais, j’ai une question.
-Oui ?
-Vo-Tu invites souvent des inconnues  à boire un verre comme ça ?

Tu te sens étrangement plus à l’aise, bien que tu sois encore un peu tendu.

-Non, juste les jolies filles qui font du volley.

Tu souris en rougissant, puis vous partez tous les deux en direction du bar qui se trouve à côté du gymnase.
Sur le trajet et dans le bar, vous faites connaissance : vous parlez de vos expériences mutuelles dans le volley ; vous parlez de vos vies respectives ; vous riez un peu et tu te sens finalement assez à l’aise à ses côtés. Tu te rends compte que c’est un garçon charmant et très terre à terre.

-Alors comme ça, tu vas signer dans notre club ?
-J’hésitais, mais je pense que ça va se faire oui.

Il te sourit avant de boire une gorgée de son jus d’orange.

-Et qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? Notre charmant coach peut-être.

Lauri échappe un petit rire et tu fais de même. Mais lorsqu’il reprend son sérieux, tu le vois baisser les yeux et prendre un air nerveux.

-Non, c’est une jolie fille qui m’a fait changer d’avis.
-Oh.

Tu sens soudain ton malaise revenir et pour te donner une contenance, tu bois une gorgée de ton verre.

-Tu dois te dire que je pars assez vite en besogne non ?

Tu manques de t’étouffer, mais secoues négativement la tête. En réalité, tu trouverais cela rapide si c’était n’importe qui d’autres, mais là, c’est Lauri Kerminen, alors ça l’excuse.

-Donc si je t’embrasse là, tu ne vas pas partir en courant ?

Tu ne bouges pas alors que tu vois son visage s’approcher du tien. Tes yeux sont rivés sur ses lèvres et tu as arrêté de respirer. Délicatement, vos bouches se rencontrent dans un tendre baiser. Tes idées se bousculent dans ta tête : tu te demandes si ce que tu fais est bien ; où cela va te mener ; si ce n’est pas trop rapide ; ce qu’en penserait Camille ; puis, finalement, tu te laisses aller et tu oublies tout, pour pouvoir apprécier l’instant.