Le chien et le fou

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     - Charlie nous partons !

     Je salue de ma main libre ma mère qui passe son sac à main en bandoulière dans l'entrée. Mon autre main tient la télécommande de la télé.

     - Sois sage mon chéri, nous reviendrons tard ce soir.

     Mon père enfile ses chaussures et me salue à son tour :

     - À plus tard fiston.

    - Souviens toi, si tu as peur pendant que nous ne sommes pas là, va chez la voisine ou prend le chien avec toi pour te rassurer.

     Mes parents vont au restaurant ce soir. Ils me fichent enfin un peu la paix. Ils sont très gentils avec moi bien sûr, mais beaucoup trop collants ! Ma mère vérifie une dernière fois que toutes les fenêtres et portes sont bien verrouillées tandis que je me prélasse dans le canapé en zappant les chaînes.

     J'entends encore quelques dernières phrases de prévention, puis la porte claque et la maison devient calme. Un calme apaisant, qui ne m'effraie en aucun point. J'aurais du m'en effrayer néanmoins. Accepter la proposition de mes parents et aller dormir chez la vieille voisine qui m'aurait préparé des petits gâteaux devant un de ses vieux feuilleton.

     Il n'y a aucun film ce soir. Juste des dessins animés pour les gamins. Je décide de faire comme les adultes, alors j'écoute les dernières informations en augmentant le volume au maximum. Il n'y a personne pour me hurler de baisser le son, et il n'y a personne à déranger. Le silence de la maison est remplacé par le vacarme du générique de l'émission.

     Je saute sur le canapé, tout en écoutant la télévision. Le chien aboie dans ma chambre fermée mais je l'entends à peine. Je l'aime bien ce chien, il est grand, avec des poils blancs et beiges, mais il est toujours assez agité. Il lèche et mord tout ce qu'il trouve. Alors pour qu'il me fiche la paix durant cette soirée de liberté, je l'ai enfermé dans ma chambre. J'ouvre un paquet de chips et de bonbons. J'imite le présentateur en utilisant la télécommande comme micro. Je ris, j'envoie des textos à mes amis, jusqu'à ce qu'un message d'alerte attire mon attention. Je m'affale sur un coussin et le mordille comme un gosse en écoutant la suite.

     Un fou s'est échappé de l'asile. Alors qu'ils allaient donner plus de précisions, je zappe la chaîne et tombe sur un dessin animé de mon enfance que je décide de regarder. Je n'aime pas ce genre d'informations qui vous angoisse, alors qu'il n'y a aucune chance que je voie un jour ce fou de ma vie. Légèrement angoissé, je me laisse distraire par le film de gamin qui défile devant mes yeux pour me rassurer. J'ai presque honte de regarder ça. Mais je me sens nostalgique, et j'oublie le flash info de tout à l'heure.

     Je suis lassé au bout d'une heure et demie. J'éteins la télé et me traîne jusqu'à la salle de bain ou j'attrape ma brosse à dents. J'ouvre la porte de ma chambre, et entend un aboiement sous mon lit. Je me demande pourquoi il adore ce réfugier là dessous.

     Je me jette finalement dessus, enfin en pyjama et éteins la lumière. Je laisse pendre ma main dans le vide pour vérifier que mon chien est toujours en dessous et il me la lèche alors pour me confirmer sa présence. Je me retourne mollement, remonte mes couvertures et m'enfonce dans mon oreiller.

     Le sommeil tarde arriver. Tandis que les paupières closes, des pensées tourne sans aucun sens dans ma tête, je me remémore alors les derniers événements. Le fou échappé de l'asile. Était-il vraiment dangereux ou juste complètement paumé ? J'aurais du écouter la suite pour me rassurer. Il ne peut pas être bien méchant, sinon il ne se serait pas échappée aussi facilement. S'il avait été vraiment dangereux, il aurait été beaucoup plus surveillé.

      Le chien me lèche une dernière fois la main et je m'endors, légèrement rassuré.

     Plick, plick, plick.... J'entends le robinet couler à petites gouttes. Plick, plick, plick... C'est un bruit régulier, il doit être en train de fuir. Je me lève sans entrain et regarde l'heure sur mon réveil. 22h58. Je passe une main dans mes cheveux, la fait descendre jusqu'à mon visage et secoue la tête pour chasser les taches floues qui dansent devant mes yeux.
    
     Dans la salle de bain, le bruit a cessé. J'appuie néanmoins sur le robinet en insistant bien pour m'assurer qu'il est bien fermé, puis me laisse tomber sur mon lit.

     0h00. Plick, plick,plick... Je soupire et laisse tomber ma main sur le sol. Mon chien est réveillé. Il la lèche ce qui me chatouille. Je souris en sentant un frisson me parcourir le bras et me redresse, les yeux mis-clos. Le robinet est fermé, mais cette fois, le bruit perdure. Plick, plick, plick... En fait, il vient de derrière moi.

     Je me retourne. La porte de la chambre est entrebâillée. Je cligne des paupières pour arriver à distinguer plus clairement l'ombre noire qui la camoufle presque entièrement.

     Mon chien.

     Cloué.

     Sur la porte.

     Le sang s'écoule de sa plaie et tombe sur le sol en clapotis régulier.

     Plick.

     Un goutte.

     Plick.

     Deux gouttes.

     Avec le sang, quelqu'un a écrit en lettres capitales :

    

     IL N'Y A PAS QUE LES CHIENS QUI SAVENT LÉCHER !

    

     A cet instant, un rire, aigu, démoniaque, résonne dans la maison.

     Il provient du lit.






Mon dieu elle fait tellement flipper celle là ! Je vous jure que j'ai peur de ce qui peut surgir de dessous mon lit maintenant. Enfin même si celle là je la connais depuis la primaire. QUEL SADIQUE A PU ME RACONTER CELA EN PRIMAIRE ?! QUI ?!!

Désolé pour cet excès de colère, mais je flippais énormément quand j'étais petite.

Bref, je pense que beaucoup la connaisse, mais j'ai essayé de la raconter à ma manière !

Bisouuuuus ! 😘😈

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