Enfinterminées ! Nessrine al Bhasshar sortit la tête haute de sesépreuves du Bac, heureuse d'avoir enfin passé la dernière épreuve.En rentrant chez elle, elle surprit du coin de l'œil un mouvementrapide et, tournant la tête, elle vit Simon Roux, un autre garçonde sa classe, courant vers l'arrêt de bus. Ce qui la surprit, c'estqu'il avançait plus vite que ses jambes ne bougeaient, mais elle n'yfit pas plus attention que ça.
Déambulant dans les rues de Chambéry du haut de ses19ans, elle débordait de beauté et de vie, et était très souventdragué par d'autres garçons de son lycée (qu'elle remballait àchaque fois!) Elle qui attendait le bon pour se mettre avec lui, ellene se donnait à personne et se préservait pour son futur amour.Soudainement, on lui enfila un sac sur la tête, et elle se sentitpoussée dans un endroit serré, puis se fut le noir. Elle se sentitremuée dans tout les sens avant de s'arrêter, et qu'on la tire delà où on l'avait mise. Elle se fit traîner, malgré ses cris,jusqu'à un surface dur, où on lui enleva enfin le sac. Elle fitface à un groupe de jeunes, tous des garçons, et ne mit quequelques secondes à les reconnaître : c'étaient ceux qu'elleavait repoussé tout au long de l'année ! Tremblante de peur,elle regarda celui qui semblait être leur chef s'avancer vers elle.
« Tu me remets, Nessrine ?! cracha t-il,furieux. Ça fait combien de temps ? Trois mois, quatre ?
-Qu'est-ce que tu me veux, Damyan ? bredouillat-elle, terrifiée.
-Tu vois tous ces gars ? On a tous un point uncommun : on te voulait tous dans notre lit, pouffiasse !Alors il n'est que justice qu'on obtienne ce qu'on voulait, tu necrois pas ?
-Et tu crois vraiment que je vais me laisser faire ?!
-Qui t'a demandé ton avis ?! Attachez-la, lesgars. »
Aussitôt, elle sentit deux paires de mains luiattraper les poignets, et deux autres lui saisir les chevilles.Malgré ses cris et ses gesticulations, elle se retrouva solidementattachée à une croix de torture. Quelqu'un fit pivoter la croixpour la mettre à l'horizontale, et le visage de Damyan Maynardierapparut au-dessus d'elle. De force, il la bâillonna avec un vieuxdrap déchiré.
« Profites, Nessrine ; lui susurra-t-il àl'oreille. Après tout, c'est pas tout les jours que tu peux avoirune cinquantaine de gars pendus à tes jambes ! »
Pleurant, elle sentit plus qu'elle ne vit qu'on luidéchirait ses vêtements et, désormais nue et offerte en pâture àtous ces animaux, elle ferma les yeux. Elle entendit alors un desgarçons pousser un cri de surprise, puis un autre, et un autre. Necomprenant pas, elle ouvrit les yeux et comprit que quelqu'unattaquait ses agresseurs.
Elle écouta sans voir les cris de surprise, de peur etde douleur des garçons qui l'avaient agressé, puis ce fut lesilence. Brusquement, la croix commença à se relever, et une foisdroite Nessrine fit face à...un jeune homme au visage partiellementrecouvert d'un masque blanc avec un casque ailé. Tremblante encorede peur, elle regarda le jeune homme défaire ses liens, puis ellefit enfin attention à ses agresseurs : ils gisaient tous sur lesol, inconscients ou gémissant. Stupéfaite, elle regarda à nouveauson « sauveur ». Il lui enleva le bâillon quil'empêchait de parler et recula d'un pas.
« Qu...qui...bredouilla t-elle, méfiante eteffrayée.
-Votre bonne étoile, répondit le jeune homme. Je vaisvous ramener chez vous, maintenant.
-Et...votre nom ?
-Je n'en ai pas. Mais si je devais m'en donner un, jeserais l'Étoile filante. »
