Chapitre 8 : Une nouvelle existence

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En tournant le dos à son ami mais aussi à son supérieur, Abel venait de tourner le dos a tout ce qu'il lui restait.
Le Capitaine Guile avait échoué à protéger son cadet.
Abel marchait la tête haute hors du complexe militaire mais il se retrouvait perdu avec pour seul fil conducteur un objectif vague et lointain : la vengeance.
Le militaire déchu finit par rejoindre la vieille maison reculée de son frère décédé.
Une vieille bicoque au fin fond du Texas qu'Abel n'avait partagé avec Charlie que quelques mois il y a bien longtemps.
De vieux souvenirs lui resurgirent et ce flot de nostalgie mélangé à la perte récente de son frère le firent éclater en sanglots.
Il décida de creuser un trou dans le jardin familial et il se fit la promesse de ramener et d'enterrer le corps de Charlie dans ce même sol qui l'a vu grandir.

Il récupéra son énorme sac et y ajouta ses économies qui n'étaient que les maigres restes de sa carrière militaire.
- J'espère que la vie n'est pas chère là-bas. Soupira-il 
Une fois dans l'avion en direction de Bangkok, il se mit à penser à ce mystérieux combattant qu'il allait rencontrer une fois en Thaïlande.
Il se demandait s'il serait suffisamment fort pour tenir en échec cette vermine de Sagat.
Mais il se rappela qu'il avait été recommandé par l'informateur de Guile qui semblait détenir beaucoup d'informations que beaucoup,dont lui, convoitent.
Pour l'heure, Abel venait d'arriver dans un pays qu'il ne connait pas, dont il ne parle pas la langue et dont sa destination se situe à l'autre bout du pays, proche de la frontière cambodgienne. 

Il profita de la capitale pour se procurer des cartes et des guides en anglais en se disant que ses prochaines escales seraient moins riches en informations à sa portée.
Les habitants avec lesquels il arrivait à communiquer ne connaissait pas mieux sa destination que lui. Un trou paumé à 500 km d'ici.
A force de pérégrination, Abel finit par tomber sur un dojo de Muay Thai.
Malgré le fait qu'il soit toujours dans la capitale, le lieu était trop petit pour accueillir plus de dix disciples à la fois.
Lorsqu'il fut rentré dans la pièce principale, l'écho sonore des combattants envahissaient l'intérieur bien qu'ils étaient tous entassés derrière l'édifice.

Abel voulut sortir et saluer tous ses disciples mais en s'approchant d'un mur jonché de photos de combats, il découvrit un visage qu'il semblait reconnaître.
Tout portait à croire que l'homme sur cette photo était Sagat, bien qu'il ne l'ai jamais vu de ses yeux.
La photo était tant mise en valeur qu'Abel comprit que cet homme avait été un maître du Muay Thai et que par conséquent son disciple qu'il espérait rencontrer devait également jouir d'une grande notoriété.
Il rebroussa chemin ne supportant plus de voir la mine patibulaire de l'homme qui a brisé Guile mais fut stoppé par ce qui semblait être le maître du dojo.
Il tenta de s'adresser au grand blond avec des restes d'anglais approximatif mais Abel déjà agacé, ne voulut pas rester une seconde de plus.

- Attends ! finit par sortir l'homme 
Il profita de l'arrêt d'Abel pour bricoler une phrase permettant d'attirer l'attention du militaire déchu.
- Vous connaissez Sagat ? Qui est son disciple ?
- Pas personnellement moi, mais informations avoir.
Abel dut se calmer et il accepta de s'asseoir pour écouter l'homme qui réfléchit un long moment avant de reprendre.
- Sagat parti. ça été un grand choc pour Muay Thai. Disciple a voulu prendre sa place mais il était pas populaire. Alors il vouloir affronter Sagat mais Sagat le domina et blessa bras gauche du disciple avec Tiger Shot.
Déshonoré, il ordonna à ses critiques de se battre avec lui et il élimina tous avec grande violence. Il repartit chez lui, chez les grandes cultures et les marécages à Kon Chaem.
- Quel est son nom ?
- Adon !

A 500 km de Bangkok à l'est, près de la pampa Thaïlandaise, sur un ring improvisé situé dans un champ asséché se trouvait un homme.
L'homme était à bout de souffle, face contre terre et il affichait la volonté de se relever.
Son adversaire fit mine de lui tendre la main pour l'aider mais une fois le menton du malheureux à la hauteur du genou de l'autre, le sournois n'hésita pas à l'envoyer valdinguer d'un coup sec et puissant.
L'homme victorieux commença à ricaner en se donnant en spectacle tandis que la foule l'acclama.
Un petit groupe de personnes rejoignirent le combattant et le prirent sur leurs épaules.
- Encore un petit merdeux arrogant qui pensait avoir une chance contre moi ! *
- Bien dit, Boss
- Ramenez-moi au temple et dites à la petite Saraï de venir dans ma chambre.
Elle doit comprendre qui je suis ! 
Le temple était à l'image de son propriétaire, plein de vie et haut en couleur.
Il était tapissé de nombreux portraits à l'effigie de l'homme à la coupe d'aigle qui voulait se sentir chez lui.
Chaque adversaire qu'il avait vaincu avait été déchargé d'une dent.
Non seulement pour qu'ils se souviennent de leur défaite mais aussi pour que lui, Adon, se constitue un palmarès mordant.
Il était le maître de ce coin, clamant haut et fort être le roi du Muay Thaï.
Seuls les maîtres ayant été proches de son ancien mentor ont appris l'origine de sa cicatrice au bras gauche.
En attendant, Adon faisait profil bas sur cet incident, ne préférant pas révéler qu'elle fut infligée par celui qui est devenu son plus grand ennemi.
Son plus grand ennemi étant son objectif ultime et le savoir hors de portée rendait l'aigle furieux et à l'affût de la moindre confrontation susceptible de le mettre en avant.
Si les petites frappes du côté Sud de la Thaïlande était à sa merci, il savait que ses aînés n'acceptaient pas sa légitimité en tant que roi du Muay Thaï.

La petite Saraï, une jolie jeune fille du village s'était vue invitée chez Adon.
Elle était terrifiée car en connaissance de cause, elle savait très bien de quoi il était capable et se doutait de la raison de sa présence.
D'un pas boiteux et ralenti, elle se sentit vaciller en le voyant s'approcher le sourire aux lèvres.
Mais lorsque Adon se retrouva à côté d'elle, un de ses hommes de main bouscula la promise dans le but de livrer un message inhabituel à son chef.

Au bout de quelques jours linéaires de trajet en bus, Abel se retrouva près de Buriram, à 200 km de sa destination.
S'attendant à devoir faire le tour de la ville pour trouver un moyen de compléter son périple, il voulut visiter les offices de tourisme à la recherche d'une compagnie de bus mais contre toute attente, il rencontra une femme d'âge mur qui semblait le connaitre.
- Abel je présume. Suivez-moi, je peux vous emmener vers l'homme que vous cherchez.
Il se demandait comment cette femme pouvait le connaitre, lui, un marginal qui n'avait plus ni ami ni ennemi. La seule chose qu'il pensait savoir, c'est que cette femme pouvait lui être d'une grande aide.
- Vous parlez Thaïlandais ?
- Bien sur !
- Pourrez-vous rédiger une lettre pour Adon ? il ripa sur la prononciation du N
- J'y veillerai. Par contre, son prénom se dit "Adone"
Cette femme était douce et malgré un âge avancé, son visage semblait également jeune tout comme sa peau semblait lisse et ses cheveux d'un noir profond.
Seule sa voix au timbre fatigué semblait trahir son début de vieillesse pourtant bien dissimulé.

Quelques heures plus tard, la mystérieuse femme déposa Abel devant un modeste hôtel.
Il voulut de nouveau lui demander son identité mais celle-ci refusa de répondre et souhaita bonne chance au jeune homme avant de partir en direction des champs.
Abel se retrouvait alors seul dans un coin perdu ou il ne connaissait rien ni personne.
- Ou trouver cet Adon (prononcé Ad-on) maintenant ! s'exclama-il 
Au même moment, un grand homme qui le faisait face à quelques dizaines de mètres se mit à courir dans sa direction opposée lorsqu'il entendit Abel.
Surpris, il ne put s'empêcher de sourire.

- Maître, un homme étrange, surement américain ou Européen est arrivé et je l'ai entendu crier votre nom.
Cet homme essoufflé qui venait de bousculer la gamine s'était empressé de faire son rapport à son maître.
- Je vais aller le voir !
Lorsque le petit Thaïlandais prononça ses mots, toute sa cour se mit à trembler et tous les habitants rentrèrent chez eux à sa vue.
Une fois devant Abel, celui-ci lui tendit une lettre.
Adon fixa cette lettre puis lui tournis le dos en faisant mine d'ignorer le grand gaillard.
La colère monta en lui et il voulut poursuivre l'effronté qui se retourna une nouvelle fois face à lui pour lui asséner un coup de pied sauté à la poitrine qui projeta Abel au sol et le tétanisa.

* Adon ne parle pas Anglais/Français. Simplement, vu que les langues ne sont pas mélangées, je m'accorde le droit de le faire parler ce qui ne sera pas le cas lorsqu'il sera avec Abel.




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