Chapitre 9 : Convaincre par la force !

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Adon se plaça au-dessus du colosse aux cheveux jaunes et se mit à ricaner en croisant les bras comme il en avait tant l'habitude.
Abel perdit alors son sang-froid habituel et de la même façon que le jour ou il avait mis au tapis son mentor, il devint incontrôlable.
Son iris perdit sa belle couleur bleue et devint vitreuse comme si son œil était habité par la rage. 
Il saisit la crête d'Aigle et le mit à terre.
La perte de sa maîtrise de soi avait un autre avantage à l'encontre des adversaires peu scrupuleux : l'abandon de ses limites morales. Ce qui multiplie sa violence.
Une fois à terre, Abel rua son adversaire de coups de poings au visage d'une violence inouïe.
Le visage du Thaïlandais se vit teinté de rouge et son expression méprisante se changea en une détresse qu'il n'avait que très peu expérimenté.
Ses gardes craignaient la dérouillée qu'il pourraient recevoir du jeune homme mais le châtiment potentiel de leur maître les effraya davantage.

Trois hommes de petite taille prirent leur courage à deux mains et tentèrent de mettre fin à ce pugilat barbare. Malheureusement pour eux, Abel les chargea tous les trois avec qu'ils ne puissent intervenir et se firent tous repousser en quelques secondes.
La peur finit par les immobiliser et personne d'autre n'essaya d'interférer dans cette histoire.
Néanmoins, cette action ne fut pas totalement vaine puisque cela permit à Adon de se relever.
Il épongea son sang avec sa main qu'il replaça, ensanglantée, en position de combat.
Cette querelle de bas étage allait enfin devenir un combat des plus sérieux.
A son tour, Abel se remit en position et il resta parfaitement statique.

L'aigle disparut et contre tout attente il se retrouva dans le dos du grand blond.
Il le faucha d'un coup de pied sonique, se posta de nouveau au sol et refit la même chose une seconde fois.
Le jeune Américain broncha à peine et parvint à saisir la jambe de son adversaire et le fit valdinguer à terre avant de rouler derrière lui.
Adon se retrouvait déjà en difficulté. Il semblait essoufflé et grièvement blessé à la poitrine.
Ainsi, sa respiration semblait se muer en une suffocation atroce.
Abel n'hésita pas une seconde à en profiter et il appuya sur sa blessure en le soulevant du sol.
Crête d'aigle se mit à régurgiter une gerbe de sang qui aveugla le grand blond.

Il se passa alors quelque chose d'irréel. Adon prit appui sur le poing de son ennemi, prit son envol dans les airs et faucha la tête d'Abel avec une saisissante volonté de tuer.
Cette fois le coup fit son effet, l'Américain flancha, dut se rabattre à poser genou à terre et son regard semblait s'être de nouveau assagi. 
Cependant, cela ne signifiait pas qu'il ne pouvait plus se défendre, seulement qu'il avait compris comment se débarrasser de lui.
Le sournois voulut une nouvelle fois s'élancer dans les airs pour faucher son adversaire affaibli mais Abel se releva et positionna simplement ses bras devant sa poitrine.
Au moment de frapper, le blond releva sa posture et prit en tenaille la jambe droite de son agaçant opposant.
Au lieu de le remettre à terre une nouvelle fois, il appuya sur son point faible.
En effet, les jambes d'Adon sont explosives et taillées pour l'explosivité et la vitesse mais pas pour résister à une grande pression.

Abel tint donc fermement sa jambe et la brisa contre son puissant genou.
L'impact était terrifiant et l'os semblait être détruit.
Le thaïlandais se retrouvait alors à la merci de son imposant adversaire et n'eut d'autre choix que d'abandonner en le suppliant.
Bien entendu, Abel ne comprit pas ce qu'il disait mais le résultat était là.
Il récupéra la lettre qui lui était destiné dans la poussière, la secoua et la rendu à son adversaire vaincu.
Ainsi, il venait d'accomplir la première étape de son épopée vengeresse. 

Il dut patienter quelques jours dans le village mais cette pause ne fut pas inutile pour lui.
En plus de pouvoir se ressourcer, Abel se permit d'en apprendre plus sur le Muay Thaï afin de déceler les autres failles de ce style de combat.
Adon était déjà fort alors Sagat doit être surhumain, dit-il. 
Il essaya également d'en apprendre plus sur son futur ennemi mais personne ne le comprenait ou du moins, certains feignait de ne pas comprendre sa langue.
Cette attente était nécessaire mais au bout d'une semaine il se résigna à sortir de sa zone de confort pour se rendre au temple de son adversaire vaincu.

Adon semblait affaibli de cette rencontre. Sa jambe était alitée et son visage couvert d'ecchymoses.
Pourtant il semblait attendre cette visite et il paraissait même satisfait de cela.
Il le salua maladroitement (aussi maladroitement qu'un homme avec une jambe cassée le put) et lui désigna un siège relativement luxueux. 
- Allons n'exagère pas. Si je suis venu jusqu'ici, c'était en sachant qu'il existait un homme capable d'encaisser mes coups, tu n'es pas si faible. En fait, j'ai même la sensation que tu t'es retenu déclara le grand blond avec une pointe de mépris.
L'aigle se pencha en avant puis se retira de son perchoir. Abel avait vu juste puisqu'il n'était pas si mal en point qu'il voulait le faire croire.
Adon claqua des doigts et une très jeune femme vint lui apporter la fameuse lettre.
Abel remarqua que le portrait de Sagat que la traductrice avait glissé dans sa lettre était en piteux état. Sans doute avait-il essuyé la frustration de son ancien disciple.
Pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontré, Adon prit un ton sérieux et il déclama sa phrase très lentement et distinctement, le visage empreint de doute.

Abel fut très surpris de comprendre cette phrase. En même temps, celle-ci se résumait à "Est-ce que c'est vrai ?" et celui-ci se contenta d'hocher la tête en guise de réponse.
Le thaïlandais succomba à une terrible colère. Sa peau lisse s'était remplie de congestions et de rougeurs et il se mit à serrer les poings, de manière bien plus féroce que lors de leur combat.
Abel se disait que s'il l'avait combattu à ce taux de rage, il n'aurait pas pu gagner.
Néanmoins, Il avait vu juste concernant le poing faible de son futur allié : son orgueil le rend malléable. Il n'a pas tant mal pris sa récente défaite puisqu'Abel n'appartient pas à la même catégorie que lui. 
En revanche, apprendre que son ancien maitre, l'homme à abattre pour Adon, puisse perdre et ployer le genou face à un avorton comme ce Bison.
Cette fois, Adon était décidé et celui-ci accepta la requête de son nouveau frère d'armes.  

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