Chapitre 1: Zoé

1 0 0
                                    

 " Presse toi un peu !"

Ordonna Joseph à Gabriel qui enfilait son t-shirt orné d'une banane et de quelques mots " Velvet Underground".

_" faut toujours que tu passes trois heures sous la douche ! Je te préviens si on se retrouve encore dans un wagon bondé il ne faudra pas te plaindre !" pesta-t'il                      

Le jeune homme agassé ajusta nerveusement son

 écharpe verte et mit ses clefs dans son sac à bandoulière beige. Gabriel avait filé dans sa chambre chercher son sac qu'il n'avait toujours pas préparé. Quand il revint Joseph avait déjà ouvert la porte et lui lançait des regards noirs. Ce à quoi le retardataire répondit par un grand sourire éxagéré et ironique . Il enfila ses chaussures, fit ses lacets puis passa la porte que Joseph tenait ouverte depuis cinq minutes. Pendant qu'il verrouillait la serrure Garbriel finit de mettre son manteau.

_"C'est pas ma faute mon réveil n'a pas sonné..."                                                                                            

 _" Si. A six heure ..." grommela Joseph en s'avançant  vers l'escalier. Les deux jeunes hommes s'arretèrent l'un à coté de l'autre et se regardèrent:                                                            

  -"Prêt ?" interrogea Joseph                                                                                                                                        

On entendit la sonnette stridente d'une porte en bas et les deux garçons partirent comme des flèches dans les escaliers. Ils devalèrent les marches quatre par quatre en faisant un bruit dingue. Au début Gabriel avait pas mal d'avance. Il était très rapide mais peu endurant, quand ils passèrent l'avant dernière étage Joseph  le doubla puis ils se dirigèrent presque l'un à coté de l'autre vers l'escalier de secours. C'était le seul moyen d'éviter le savon que la concierge leur préparait si ils arrivaient par l'entrée principale . Ils sortirent par la cour extérieur déserte, Joseph était de nouveau un peu derrière. Ils prirent la rue du boucher, tournèrent quelques mètres plus loin devant la vitrine jaune et usée d'une boulangerie pour enfin s'engager dans la dernière ligne droite. Joseph rassembla ses forces et fit un sprint, son écharpe flottait dans l'air comme la queue d'un cerf-volant. Ils manquèrent à plusieurs reprises de bousculer les travailleurs somnambules en s'engoufrant dans la bouche de métro . Il n'y avait plus que quelques mètres avant le portique métallique. Quand Joseph regarda derrière lui Gabriel l'avait quasiment rattrappé. Ils passèrent tout deux le portillons.  

_"Gagn..é!" Souffla Joseph en tentant de maîtriser sa réspiration

_"Hein?! Mais j'ai passé le portique en premier !" affirma Gabriel

Joseph le buste penché, ses bras appuyés sur ses genoux pour récupéer, releva la tête et le regarda haletant.

-" Tu es vrai..ment mauvais..." sa réponse fut coupée par le bruit et les cliquetis régulier du train qui arrivait en gare. Les deux amis repartir à toute vitesse pour atteindre la rame et s'engoufrèrent au moment ou les portes se refermèrent .Le wagon était plein et les gens entassés avaient des mines maussades et grises. Les deux garçons reprirent leurs souffles, il n'avait que quelques stations à supporter. Ils descendirent, non sans peine, du wagon bondé et sortirent. Joseph passa sa main dans ses cheveux bruns pour les recoiffer mais Gabriel l'attrappa brusquement par le cou et lui ébouriffa les cheveux de son poing.

_" Bon, on dit égalité pour cette fois ?"proposa t'il en riant.

Joseph se dégagea en un mouvement souple et replaça ses vêtements dos à Gabriel.

_"Ça vas pour cette fois ! Mais tu me payes un café après les cours!" lança Joseph avec un clin d'oeil et en commençant à descendre la rue.

_"Quoi?! Non mais attends! J'ai pas de tunes en ce moment  !"implora il

_"Trop tard" ricana Joseph en montrant le portefeuille "Dr.Who" de son ami qu'il lui avait subtilisé pendant qu'il lui ébouriffait les cheveux.Gabriel tata ses poches frenétiquement et regarda Joseph.

_" Eh ! Rends moi ça " s'exclama Gabriel en tendant son bras.

_"Je vais peut être prendre un cheese cake du coup" s'amusa Joseph en posant contre son front le porte-monnaie. Gabriel tenta de l'attrapper par surprise mais Joseph l'esquiva deux ou trois fois puis partit en courant vers la Sorbonne.

_"Reviens enfoiré! J'ai besoin de tunes! J'ai un rendez vous avec un fille ce soir ... Je vais pas lui payer un verre d'eau !"

Il suivait Joseph qui courait toujours et qui s'arreta devant les colonnes de calcaires blancs de la faculté de Paris

-"Alors comme ça tu vois une fille?" Dit Joseph sarcastique pendant que Gabriel sautait par tout pour récuperer ses affaires.Il continua :

_"Mais...Sophie? Maud ? Alice ?Non, attends-tens-tends ! Je sais Audray !"

Malheureusement pour Gabriel, Joseph était habile et lui trop éssouflé pour être précis.

_"non, Zoé ! "

_" Attends Zoé ...? réfléchit Joseph,

_"Zoé la brune ou la rousse? Non parce que tu en as dragué deux !"

-"La blonde! J'ai rendez vous avec elle à Chatelets après les cours ! Tu sais combien ça coûtes un café a Chatelet ? "

Joseph s'arreta net

_" Mince, les cours!" 

 Il regarda sa montre, Gabriel en profitâ pour recupérer son prote-feuille discrètement. Immédiatement son ami monta les escaliers avec hate et entra dans le bâtiment. Le Gabriel ne compris pas tout de suite, occupé à vérifier si rien était tombé de son porte-feuilles, il  suivit Joseph par habitude.

_"Le cours commence dans 5 minutes, on est au troisième étages!"Stressa Joseph

_"Allez ! Grouille! Je déteste entrer dans l'amphi quand le cours a commencé !"

Les cours venaient de se terminer.Gabriel rammassa rapidement ses affaires fit un signe de la main à Joseph.

_" M'attends pas pour manger! Aller, a ce soir mec !"et il partie d'un pas pressé.

Joseph était descendu voir le professeur pour lui poser une question, ce qui fit que le grand amphithéâtre était vide derrière lui, comme un grand cirque immense et silencieux. Lorsqu'il sortit, l'air frais de l'hiver lui glaça les joues et il dut remonter son écharpe sur son nez. Sa longue silhouette habillée d'un manteau de feutre noir remonta la rue où se trouvait Louis LeGrand et tourna à droite pour se diriger vers le jardin du Luxembourg. Il n'était pas très tard -- dix huit heures, peut être dix huit heures trente --, mais la nuit était déjà tombée et la lumière alcaline des réverbères s'ajoutait au froid de l'hiver pour donner une impression de fin de soirée à la rue. Joseph entra dans le parc endormi et glacé. Derrière lui le Pantheon était comme un mirador. Joseph avançait d'un pas régulier et ses chaussures crissaient sur le sable caillouteux. Il arriva devant une des fontaines et s’arrêta pour la contempler. Joseph avait beau passer tous les jours par les Luxembourgs, il n'oubliait jamais de s’arrêter et de regarder. Cette petite pièce d'eau lui rappelait tant de souvenir ; mais bizarrement ce n'était pas les siens. Joseph était nostalgique d'un autre temps qu'il n'avait pourtant jamais connu. Quand il était enfant son grand-père l'emmenait régulièrement à Paris, dans le quartier Latin ou à Saint Paul, et souvent ils venaient ici. Et son aïeul lui racontait ses souvenirs, car il avait grandit près du Faubourg Saint Antoine, le Paris d'autrefois. Et une fois, alors qu'ils passaient par là, il lui avait expliqué que chaque week-end ensoleillé, son père lui louait un voilier miniature pour jouer avec les autres enfants et faire des courses. Joseph s'amusait à imaginer les couleurs et les mouvements des minuscules voiles de coton. Il soupira et continua son chemin.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jan 10, 2015 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Et si...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant