𝗘́𝗽𝗶𝘀𝗼𝗱𝗲 𝟬𝟭. "i'm blinded by all the lights"

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« J'y vais, à ce soir ! crié-je de l'entrée à ma tante, sûrement dans le salon

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« J'y vais, à ce soir ! crié-je de l'entrée à ma tante, sûrement dans le salon.

Tu sors encore ? »

Ma tante apparaît dans mon champ de vision, ses cheveux bruns décorent joliment ses épaules dénudées.

« Oui, mais je fais attention ! Ne t'en fais pas, je reviens sûrement vers vingt-trois heures, annoncé-je en ouvrant la porte. »

La jeune trentenaire me fixe de ses yeux verts émeraude avant d'hocher la tête en soupirant : « Joignable hein. »

J'acquiesce et déclenche la porte pour sortir en souriant.

Je vis chez ma tante depuis mes treize ans, donc depuis sept ans, car les aléas de la vie ont fait qu'un accident de voiture à ôter la vie de mes parents. On pourrait facilement croire à mes mots plutôt froids que je ne ressens rien par rapport à ça, à ces décès. Pourtant mon deuil n'est pas vieux et encore... les insomnies elles, sont beaucoup trop vielles et récentes à la fois.

Je ne dors que quelques heures par nuit —et par quelques heures je veux dire quelque chose comme entre trois et cinq heures— car j'ai peur ; pas nécessairement de faire des cauchemars mais plutôt de rêver de mes parents et de me réveiller en me disant que tout n'était qu'un idiot rêve, et puis me maudire d'avoir rêver de la mort de mes parents pour ensuite fondre en larme en comprenant que ce n'est pas inventé ou même pensé, mais réellement la réalité.

Ainsi, à l'âge de treize ans j'ai dû quitter Seattle, quittant mes amis, ma maison, mes attaches et mes souvenirs pour venir ici, à Nashville au Tennessee. Ma tante était la seule personne de ma famille apte à "m'adopter" tout simplement parce qu'elle est là seule famille qu'il me reste. Je n'ai plus personne d'autre.

Pour en revenir à mes insomnies, il faut faire un petit lien avec cette histoire de sortie nocturne, je dirais. Comme je n'arrive pas à dormir, chaque soir, vers vingt heures je sors pour aller écouter chanter un jeune homme sur le pont John Seigenthaler Pedestrian. Il ne chante jamais la même chanson mais toujours de façon acoustique, chante un morceau de n'importe quel genre. C'est plutôt charmant et apaisant je dois bien l'avouer. Pourtant ça ne m'aide pas vraiment à dormir, c'est juste quelques heures de moins que je passe à regarder le plafond blanc et vide de ma chambre. J'ai cette petite activité tardive depuis environ deux semaines, et chaque soir je me tiens à y aller.

La semelle de mes baskets claque sur le béton au rythme de mes pas rapides et relativement brutaux, les passants sont aussi animés que moi, sûrement pressé de rentrer chez eux, du moins je le suppose.

Plus j'avance, plus la silhouette de ce jeune homme m'est claire et visible. Sa carrure assez fine, cachée sous un sweater et un jean délavé par le temps s'offre petit à petit à moi —pour mon plus grand bonheur d'ailleurs— et un léger sourire s'installe sur mes lèvres, étirant la commissure de celles-ci.

Je ne suis maintenant plus qu'à à peine cinq mètres du brun à la guitare marron. Je m'adosse contre le rebord en métal froid et le regarde s'amuser à jouer quelques notes dans le vide pour accorder son instrument. Mon rythme cardiaque est en tachycardie bêtement. Il n'a aucune raison de l'être, mais j'ai tellement hâte que j'ai l'impression de ne plus m'appartenir à proprement parler.

Rapidement du monde s'accumule et les premières notes d'une chanson qui m'est encore inconnue résonnent jusque mes oreilles.

Looking for the one tonight
But I can't see you
Cause I'm blinded by all de light, ooh

Automatiquement mes yeux se pose sur les armatures métalliques illuminées du pont, même légèrement éblouissantes. Laissant mes yeux divulguer autour de moi et mes oreilles écouter ce garçon.

I've been searching every city
Never giving up
'Til I find my angel
Diamond in the rough
Looking for a signal
Baby turn it up tonight

Come on get loud, loud, let it out
Shout it out the rooftops

Malgré que je ne vois que son dos, sa passion pour la musique m'est transmise, et sûrement pas seulement à moi si j'en crois la fillette qui danse maladroitement. Sa chanson est calme et douce, pourtant je sais, et je suis sûre qu'il serait capable de la rendre plus rythmé et enjouée.

Sans voir le temps filer entre ses mots et ses mélodies, la chanson s'achève sur un dernier glissement de doigt sur les cordes et des applaudissements —que moi-même je m'empresse d'offrir au brun— se font entendre sur le pont suspendu au dessus de la rivière Cumberland.

Je reste encore à l'observer discrètement remercier les personnes lui gratifiant son talent en souriant puis décide finalement de partir quand il ne reste plus grand monde.

Je reviendrais demain de toute façon.

𝐍𝐈𝐆𝐇𝐓𝐋𝐘 - mini sérieTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang