Chap XI : Selfor (2/2)

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Un sourire me parcourt le visage. Ainsi, elle a choisi de nous laisser tomber. Peut-être est-ce mieux ainsi. C'est bel et bien le problème avec les moments de relâchement : Les envies viennent vite de quitter l'équipe en question.

Eskiell tente de la défendre — pathétique — Il s'est entiché d'elle. Il se laisse dévorer par le désir de posséder la gamine. Nsenga, par contre, cela doit être par empathie qu'il se donne tant de mal à assurer qu'elle peut être dans le coin.

Au final, nous n'aurons pas su grand-chose sur elle. Elle était si mystérieuse et disparaît avec tous ses secrets. Je me demande bien quoi faire dans cette situation : dois-je à présent échanger avec Faunus ? Faudrait-il emporter les deux autres avec nous ?

Il n'y a pas que cela. Pourquoi j'ai la nette impression que quelque chose cloche ? Une impression ? Un sixième sens ? Il y a de la mort dans l'air. Une odeur de putréfaction.

— Heu... vous voyez ce que je vois ?

Je m'étonne quelque peu. J'aperçois un corps au loin. Cela n'est pas un bon signe. Je n'attends pas que la chose se déplace. Je me mets en position. Je me concentre sur cette cible, se rapprochant en tenant mes armes dans les deux mains.

La course n'est pas plaisante. Nous n'avons qu'une ligne fine nous tenant en suspens dans cette attaque surprise. Je dois me sortir de ce guêpier et sauver Faunus.

— Couchez-vous...

Je suis en mauvaise posture. Je fuis — Oui — Je fuis pour vivre. Quelle est cette subite pression spirituelle ? Je me retourne et observe, ahuri, une libération flagrante d'énergie.

Quelques minutes plus tard, la terre tremble — un éboulement — Nous nous trouvons proche de la pente. Cela n'empêche pas notre chute. Je finis contre un arbre. Mon masque est intact. Une forte odeur de poussière me brûle les poumons.

— Maniez-vous le cul...

Je ne suis pas étonné de me retrouver submergé par un flot de pensée. Je n'ai personne à qui je manquerais. Je brûle de toutes mes forces le reste d'énergie contenu dans mes jambes. Nous voilà arriver — C'est parti — Il nous faut éliminer le plus de ces cloportes. Combien de fois suis-je tombé dans ce genre de scène finale, imposant le dénouement à ce qui m'entoure.

Je m'élance tel un lion de Carthage. Je veux aller contre mes limites et devenir le bouclier de Faunus. Je me retourne pour juger la position du chef par rapport à la mienne.

Cela me fait l'effet d'une douche froide. C'est sans conteste l'instant le plus troublant de toute mon existence. Comme si j'avais déjà vécu pareille scène, auparavant. Faunus tombe à terre. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je me prends à avoir mal dans mon sein. Le temps ne peut malheureusement rester stoppé avec ces créatures, essayant de m'achever.

Je dois les tuer — tous — jusqu'au dernier, sans ménagement.

Je dois me rapprocher de l'aventurier. Nous sommes les derniers à être debout. Petit à petit, nous nous rapprochons. Adossé l'un à l'autre, nous levons nos armes. Les bêtes poussent des cris d'euphorie. Elles sont prêtes à sauter sur nous.

— Prêt à finir ta route ici, camarade ? lance Eskiell.
— Oh, ça ? On peut dire que je n'ai pas à me plaindre.
— Qui aurait cru que cela finirait ainsi ?!
— L'épilogue ? Je ne suis pas habitué au mélodrame et encore moins aux scènes d'adieu... cependant, j'ai toujours vécu ainsi... dans la fin.
— Que ta vie a été bien triste...

Je reconnais que cette vérité me blesse. Je bouge légèrement le crâne. Toutes ces batailles, tous ces morts. Je n'ai pas pu influencer le destin de mes compagnons tombés au combat. Mais je peux décider de la façon dont je passerai les portes de la lumière, pour une autre vie.

— Espérons que tu m'apprennes deux ou trois trucs sur la vie dans cette dernière virée... déclaré-je, d'un ton qui se veut cynique.
— Ah ! Ne t'en fais pas, ça va être vite réglé...

Nous apercevons soudain l'approche de la bête en boule.

— Il doit s'y mettre maintenant ? commente Eskiell, que je sens fort contrarié.

Le personnage s'arrête subitement, lève la main droite et nous vise. Je ressens une forte douleur au niveau de mon bras. Je m'incline. C'est insupportable. Que m'arrive-t-il ? Que m'a-t-il fait ?

— Il... C'est lui ? questionne le guerrier.
— Du feu... Le fumier... je crois que je vais en finir... me forcé-je à répondre.

Je me lève, ignorant la douleur qui me déchire. Je serre fermement mon sabre. Il me faut tuer cette bête. Mais avant lui, je prends la peine de me ruer vers l'assassin de Faunus.

Je ne suis pas prêt à reculer de quelques mètres, que ce soit en levant mon sabre. Je tranche la première qui me fait obstacle sans même lui accorder un regard. Je suis obnubilé par le seul désir qui m'étreint : tuer ce chien. J'y suis presque. Je vais lui donner la monnaie de sa pièce. Je saute pour esquiver une sérieuse contrattaque. Je tourne la tête en direction de la créature. Je tombe nez à nez avec ma cible. Je perds le contrôle de membre soudain. C'est le vide autour de moi — non — Je crois me souvenir. Je suis tombé. Une brève image défile pour rassurer ma certitude.

Non — Je ne peux pas m'en aller comme cela. Je ne me figure pas être en état de jouer les titans. Je me sens lourd. J'ai quelque peu froid. Un liquide chaud mouille ma tenue. Cela me réchauffe tout de même. Je me surprends à trembler. De violents spasmes avec un mal de tête infernal. Je dois les tuer. Qu'importe soit l'issue de cet ultime acte, je gagnerai.

Je vole l'infime parcelle de force qui régit mon être. Je me rends toutefois compte que la lame a réalisé mon but. La bête incline son crâne, constate l'audace et me jette un regard indifférent.

Un frisson me brouille l'esprit. Je ne vois plus rien. Je ne peux plus rêver.

 Je ne peux plus rêver

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