Mais, c'est un autre homme qui franchit cette porte et cet homme n'était nul-autre que le gars de tout à l'heure. Il était totalement défoncé, prêt à me faire du mal. Je n'ai pas réfléchi bien longtemps ; j'ai retiré mes talons et ai couru, pieds nus. Je courrais vite mais pas assez pour l'empêcher de me rattraper [...] 

À-terre, voilà où je me suis retrouvée. Il était au-dessus de moi ; il a commencé à vouloir m'embrasser, à me toucher ... Je faisais tout pour ne pas que ça se fasse parce que mon premier baiser ; je ne voulais pas le lui accorder ; pas à lui ! 

Dieu merci j'eus l'occasion de pouvoir le frapper en plein dans le mille et de nouveau pouvoir courir, cette fois-ci vers la maison. Mes pieds saignaient, j'étais essoufflée mais encore toute habillée, bien qu'un peu décoiffée. Je toqua, encore et encore et ; c'est la fille de tout à l'heure qui m'a ouvert !

Elle me regardait avec une sorte de dédain dans le regard, une certaine froideur que, je ne comprenais pas mais, que je ne tentais pas de comprendre non plus. Avant de croiser son regard, j'aurais voulu lui hurler ma détresse, lui hurler d'appeler Braams pour qu'il puisse me ramener. 

En réalité, j'aurais voulu lui hurler d'appeler mes frères ; pour pouvoir retourner à la maison, à leurs côtés ... Mais quand je l'ai croisé, j'en ai été incapable car, j'ai tout de suite su qu'elle m'aiderait. Le gars de tout à l'heure revint à la charge en grognant milles-et-unes insultes quand cette fille me plaça derrière-elle :

- Le gars : Bouge de là Aïcha je vais lui montrer c'que c'est qu'un homme à c'te p*tain !!

- Aïcha : Tu ne vas rien montrer à personne ! Tu sais avec qui elle est venue ?

- Le gars : Je m'en bats clairement les couilles, je sais seulement avec qui elle va repartir !

- Aïcha : Braams !

Tout d'un coup, monsieur ravala sa salive ; Braams, c'était quelqu'un de vraiment respecter dans leur milieu ... La Aïcha en question me prit pas la main. Je ne tenais même plus debout, j'avais trop couru en réalité et puis mes pieds saignaient des masses. 

Elle m'emmena à l'étage supérieur, dans une belle et grande chambre ; elle m'a assis sur le lit et, est allée chercher de quoi me soigner. Elle m'a soigné, j'étais très ouverte, je perdais du sang en masse donc bon, mes appréhensions sur cette soirée avaient finalement, été fondées ! Finalement, elle s'est assise près de moi ; j'avais les deux pieds bandés :

- Merci. Mais .. Pourquoi t'as fais ça ?

- Aïcha : T'aurais préféré que je te laisse te faire v***** ?

- On se connaît pas.

- Aïcha : Et on va pas chercher à se connaître !

- ... Pourquoi il a balisé quand t'as parlé de Braams ?

- Aïcha : Ça fait un mois que t'es chez-lui c'est ça ?

- Mmh ...

- Aïcha : Ouais .. Normal que tu saches pas alors. Braams, c'est le chef d'un énorme clan ! C'est aussi un homme, un bonhomme. Je pense que tu vas en avoir pour un moment chez-lui alors, dis-toi quelques petits trucs sur lui. T'es une très belle femme, pleine de Respect pour elle-même à ce que je vois, donc tout c'qui le fait rêver ! Il va se passer heja donc écoute ; c'est un homme de caractère, tu vas morfler mais t'as l'air solide. Garde toujours en tête qu'au fond, c'est un enfant ! Braams reste et restera toujours un enfant donc quand ça déraillera, réagis comme tu le ferais avec un enfant et pas autrement ! Et prends toujours de la hauteur avec lui, il pense pas toujours à ce qu'il dit, il pense pas au mal qu'il peut faire ...

- Qu'est-ce qu'il s'est passé entre-vous ?

Au moment même où elle s'apprêtait à me répondre ; Braams a débarqué en furie dans la chambre. Il a regardé Aïcha, les sourcils froncés ! Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre-eux mais ça a dû être fort. Puis, en regardant mes pieds, il fronça plus encore les sourcils ! « Lève-toi on taille ! » C'était tendu dans la pièce mais je crois pas en être responsable « Elle peut pas marcher ! ». Il s'approcha alors de moi et me souleva à la seule force de ses deux bras et nous descendîmes ainsi. Au salon, c'était le bordel ! J'eus simplement le temps de voir le gars qui m'avait touché, ensanglanté de la tête au pied. Krimo aussi était là, Braams s'exclama alors à son égard « tiens bien tes hommes, le prochain je le tue de mes mains ! » dit-il avant de me porter jusque la voiture :

- Braams : Il s'est passé quoi ?!

- Il s'est passé que pendant que tu faisais joujou avec ton shab - Je lui ai tout raconté - ...

Il était tellement sur les nerfs qu'il n'a plus parlé ... De retour à la maison/prison ; il y avait du monde. Je ne regarde personne mais tout le monde nous regarde et on monte. Il m'a déposé sur le lit et s'apprêtait à s'en aller, après un remerciement « attends ! ... Aïcha, c'est qui pour toi ? ». Cette question l'a visiblement perturbé :

- Braams : Quoi c'est qui pour oim ?

- T'as besoin d'un dictionnaire ? - pour le reprendre -

- Braams : Ferme ta gueule wallah. Pourquoi tu me parles d'elle ? D'où tu la connais déjà ?

- [...] Tout ça pour dire que tu devrais parler avec elle. Je sais pas qui c'est pour toi ni qui tu es pour elle mais elle a l'air attaché ...

Et suite à mes mots, il s'en est allé [...] Je passe la soirée dans mon lit, mes pieds me tuaient de douleur ; je repense à ce qu'il s'est passé cette nuit. Je repense à mes frères, ils me manquent énormément ; je me demande ce qu'ils font, je me demande à quel point ils ont mal, je me demande s'ils me cherchent encore, s'ils vont bien ... Je me dis que ça commence déjà fort, je me demande comment va se passer la suite. J'ai peur je crois, ouais, j'ai peur c'est clair !

Chronique de Nayah : la cité des anges Where stories live. Discover now