Chapitre 2 Ignacio

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Mes rendez-vous de la journée étant terminés, je me sers un verre de whisky et contemple New-York de nuit, perché sur ma tour d'ivoire, cela me donne l’impression de dominer cette ville et, en un sens, c’est le cas. Le maire, les hauts responsables me mangent dans la main, l’argent amène le pouvoir et l’argent impose le respect.

Voulez-vous que je vous raconte une histoire ? Oui ? Alors lisez attentivement.

Il était une fois, un petit garçon qui a appris très tôt à évoluer au milieu de requins aux dents extrêmement acérées. Un petit garçon à qui on a transmis les valeurs de la famille, les valeurs de la mafia. Un petit garçon qui, en entrant dans le bureau de son père discrètement et sans que personne ne le voit, ne comprenait pas pourquoi un homme était agenouillé devant son papa, en pleurs, le suppliant de ne pas le tuer. Un petit garçon qui a vu son papa pointer son arme sur le visage de cet homme, lui demander de faire une petite prière et a entendu les pleurs de l'homme redoubler. Un petit garçon qui voulait rassurer cet homme, cette arme était un jouet n’est-ce pas ? Comme le petit garçon en avait déjà tant.

Alors pourquoi, quand papa a tiré sur le monsieur, du rouge est sorti du corps de l'homme ?

Quand on fait "pan" celui qui joue avec nous fait semblant de tomber et puis il se relève et on rigole avant de recommencer.

Alors pourquoi ce Monsieur ne se relève pas quand papa a appuyé ?

Le petit garçon a assisté à son premier meurtre à l'âge de 5 ans sans comprendre réellement de qu’il en était. Plus le petit garçon grandissait et plus il comprenait et apprenait. Le petit garçon a appris à se battre, à tirer mais surtout, à ne faire confiance à personne.

Et puis le petit garçon est devenu grand, il a commencé à mettre les bons mots correspondant au milieu où il évoluait, les bons mots sur ce que représentait cette famille élargit. Pouvoir, richesse, crainte, danger, respect, sont devenues ses lignes de conduite quotidienne.

Et puis à 29 ans, il a repris le flambeau et après dix ans à la tête de la famille, il était presque devenu le roi de la ville. Après trois ans de règne, une autre famille suivait le même chemin que le sien, alors les deux patriarches ont eu une idée, faire du fils un roi et de la fille une reine.

Le problème étant que, contrairement aux contes de fées la reine n'en était finalement pas une, sûrement un problème de conception, ou alors la fée marraine était totalement bourrée ou camée lorsqu'elle l'a choisie. L’homme s’est donc retrouvé avec cette catin et depuis huit ans, il doit faire avec.

Comment y arriver ? Et bien c'est simple, il suffit d'ignorer jusqu'à son existence.

Les seuls moments où il la retrouve, c'est quand il doit faire une apparition publique dans un endroit très sélect ou lors des événements mondains. Ils ne partagent aucune intimité, à dire vrai, ils ne partagent même pas la même demeure.

Elle vit dans un hôtel particulier dans l'Upper East Side, quant à lui, il occupe une grande propriété de plus de 6000m² situé sur la High Line Chelsea West. Il entretient d'autres relations, tout comme elle. Ce n'est pas nouveau dans ce milieu, les mariages se font par intérêt pour les deux parties, ça ne représente rien d’autre. Les plus chanceux finissent par s'y faire, se trouvant plusieurs points communs et centres d'intérêts, certains finissent même par s'aimer, ça a été le cas pour mes parents.

Ce n'est malheureusement pas le cas de cet homme, il ne l'aime pas, il ne supporte même pas sa présence. Elle lui fait bien souvent honte par ses tenues provocantes et son langage grossier. Il ne se cache pas, quand il a une relation, ne se prive pas de l'étaler au grand jour pour le temps qu'elle dure. En générale, il se lasse au bout de 2 voire 3 mois et passe à la suivante.

En ce qui concerne sa femme, elle lui doit le respect et surtout, ne pas ternir la réputation de sa famille alors elle se doit de rester discrète sur ses relations extraconjugales même si l’homme se tient toujours au courant. En réalité, il s'en fout pas mal, ils avaient convenu de garder les choses comme ça. Vous l’avez compris, cet homme, c’est moi.

Mon père me rappelle sans cesse de penser à ma descendance et c’est le cas, j'y pense, et comme je le lui ai dit, je n’aurais pas d’enfants avec elle. Mon enfant ne sera pas le premier à naître hors des liens du mariage, c’est très courant. Sa mère, quand je la choisirai, devra répondre à certains critères spécifiques. Je n’en ferai pas ma compagne attitrée mais elle pourra continuer à voir notre enfant, elle vivra même avec moi si elle le désire. Ça paraît étrange vu comme ça, mais c’est ainsi que nous fonctionnons.

Je ne veux pas d'une femme de passage pour faire un gosse, je veux une femme qui saura me faire ressentir autre chose, une femme avec une certaine douceur, intelligente, belle mais également aux épaules solides pour vivre dans mon monde. Je l'entretiendrai, assurerai sa sécurité et prendrai soin d'elle.  Ce sera comme vivre en couple en oubliant que je suis marié à une autre.

Et voilà où on en est de ma petite histoire, pour le moment, la fin me paraît bien lointaine, un doux rêve que je trépigne de réaliser.

Mon téléphone sonne, me sortant de mes pensées, je réponds sans regarder.

- Ramirez.

- Bonsoir Monsieur Ramirez, me dit une voix sensuelle.

Un sourire étire mes lèvres, si elle m'appelle, c'est pour me signaler qu'une de ses filles est à point.

- Madame V, comment allez-vous ?

- Bien Monsieur Ramirez, très bien et je suis certaine que la nouvelle que je vous apporte vous ravira également depuis le temps que je ne vous ai fourni personne.

- Je vous écoute.

- Blonde, yeux verts, un teint de porcelaine, taille 36, des courbes absolument parfaites. Elle est très belle, très intelligente, c’est ma meilleure recrue Monsieur Ramirez, une fleur rare et peu commune.

- Quel âge ? Demandé-je, intéressé.

- 22 ans, Monsieur Ramirez, elle a passé sept ans en entrainement intensif, elle est parfaite et saura satisfaire tous vos désirs.

- Je ne veux pas d'un robot mais d’une femme ! Je m’exclame.

- Oh mais justement, elle a un caractère plutôt volcanique qui saura titiller vos sens, c'est une passionnée, me répond-elle avec douceur. Depuis le temps, je sais quelles sont vos attentes.

- Vraiment ? Demandé-je, encore plus intéressé.

- Oui, c'est mon chef-d’œuvre.

- Je passerai vous voir demain, je dois partir une semaine pour un voyage d’affaire, faites-en sorte qu'elle soit prête, si elle me plaît, je la prendrai avec moi.

- Vos désirs sont des ordres Monsieur, le contrat sera également prêt, bonne soirée Monsieur Ramirez.

- Bonne soirée Madame V.

Je raccroche et replonge dans mes pensées avec une pointe d’excitation et d’impatience. J’ai hâte de découvrir ce petit bijou qu’elle compte me présenter.




Sweet Dream Sous Contrat D'édition ( Elsie Éditions)Where stories live. Discover now