The Future's (Not) So Bright (FR)

The Future's (Not) So Bright

Le Caire, Égypte, Août 1974

Aiolos poussa un soupir d'aise et s'étira en prenant la direction du centre ville. Il voulait profiter des quelques heures qui lui restaient au Caire avant de prendre l'avion.

Le soleil à son zénith et la brise légère eurent tôt fait de sécher les boucles brunes retenues par son éternel bandeau rouge, tandis qu'il croquait distraitement dans une datte achetée en chemin. Il était tout excité à l'idée de retourner au Sanctuaire. De revoir son jeune frère Aiolia, qui aurait bientôt six ans.

Le garçon salua les joueurs de tambour et la charmeuse de serpents qu'il voyait chaque jour sur la place depuis le début de son séjour. Il traversa les rues principales qu'il connaissait à présent comme sa poche, un sourire idiot lui étirant les lèvres comme le soleil doré au-dessus de sa tête lui rappelait ce qui se trouvait dans la caisse sacrée, celle qu'il avait enfin gagné le droit de porter sur son dos.

L'Armure d'Or du Sagittaire!

Son bonheur était contagieux. Les gens lui souriaient en le voyant passer, les adolescentes se couvraient la bouche avec leur main en lui adressant des saluts timides, les enfants jetaient des regards intrigués et émerveillés vers cet étranger qui semblait briller au moins autant que son étrange bagage.

C'était la fête au souk.

Aiolos ne savait pas ce qui se célébrait; il déplora d'avoir eu si peu de temps en-dehors de son entraînement pour en savoir plus sur les coutumes de ce pays, qui avait été son chez-lui pendant trois ans.
Il avait insisté pour suivre cet entraînement en accéléré, en trois ans au lieu de six, pour revenir au plus vite s'occuper de son frère.
Aiolia n'avait que lui au monde et, bien que son aîné ait une entière confiance en le Grand Pope et en Saga, il n'aimait pas l'idée d'être si loin de lui alors qu'il était encore si petit.
Trois ans sans le voir grandir, c'était déjà beaucoup trop.

Le jeune Grec se fondit dans la foule, s'approchant des gens qui dansaient et chantaient. Il saisit une partie des paroles mais il avait encore du mal avec l'accent. L'anglais d'Aiolos n'était pas mauvais, mais l'arabe était beaucoup, beaucoup plus différent du grec, et si mélodieux à ses oreilles.
À un moment, une main lui prit le bras et il se retrouva dans la danse. Il tenta d'imiter les pas de la jeune femme qui s'était retrouvée en face de lui. Il marcha sur quelques pieds mais ses victimes s'en amusèrent autant que lui.

Aiolos s'écarta du cercle un peu plus tard, évitant de trop transpirer avec la chaleur et le mouvement, alors qu'il devait bientôt rejoindre l'aéroport. Il s'acheta une boisson fraîche à l'étal d'un marchand ambulant et conversa un moment avec un groupe de personnes âgées, puis avec des lycéens qu'il rencontra quand il se mit en quête d'un en-cas.

Le jeune Chevalier se rendit ensuite une dernière fois aux imposantes pyramides de Gizeh, dont les pierres lui faisaient un peu penser au Sanctuaire et le réconfortaient les rares jours où il avait le mal du pays. Il n'avait plus le temps d'y entrer avant d'aller à l'aéroport, alors il en fit le tour et, à l'abri des regards, grimpa au sommet en quelques sauts pour admirer le panorama de la ville qui s'étendait autour de lui.

Ce fut en reprenant son chemin qu'une petite boutique attira le regard d'Aiolos. L'enseigne en arabe indiquait "divination et cartomancie". Curieux de ce que quelques cartes illustrées pourraient bien lui dire sur son prétendu avenir, il poussa la porte et pénétra dans la boutique. Le Grand Pope ne savait rien de la naissance de la prochaine réincarnation d'Athéna, peut-être que lui en aurait l'information en avant-première?

- Bonjour! salua-t-il en anglais.

Il se retrouva nez à nez avec un adolescent d'environ son âge qui lisait tranquillement à la table, vêtu d'une grande toge, ses cheveux noir de jais retenus par un bandeau blanc. Ce dernier sursauta, leva des yeux d'ambre sur son client et lui répondit en anglais également.
- Bonjour! Désolé, mon père n'est pas là, tu veux bien revenir dans une heure?