5 | 'CONVENTION'

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Donc j'ai dit que j'allais accélérer mon récit un petit peu, parceque j'aimerais le terminer avant de devoir y aller.

Alors environ quelques semaines plus tard où je suis resté cloîtré chez moi tel un ermite, jouant aux jeux vidéos en live emmitouflé dans des pulls oversize, j'ai dû me préparer pour aller à une convention.

Je n'étais pas très angoissé ou stressé. Les conventions, j'en étais déjà allé à quelques unes, et les gens sont vraiment gentils.

Enfin, trêve de bavardage. Quand je suis arrivé, trois de mes fans sont directement venues vers moi, inquiètes. Elles avaient bien remarqué que je n'allais pas bien ces derniers temps, et je n'ai pas trouvé le courage de leur mentir.

C'est compliqué. Un garçon essaye de revenir dans ma vie alors que je le déteste. Mais ça va aller, ne vous inquiétez pas.

L'une d'entre elles, qui était en cosplay de Zelda, avait manqué de péter un câble.

Si je le trouve je le bastonne ! On peut pas faire du mal à un chaton comme toi, t'es trop mignon !

Ouais ! s'était écriée celle qui était habillée en Totoro, Franchement c'est honteux !

C'est quelqu'un qui te traitait mal, mais dès qu'il a appris que t'étais célèbre il a essayé de redevenir ton ami ? avait hésité la fille en Shoto, assez timidement.

Toutes les trois, elles paraissaient vraiment enthousiastes à l'idée de me voir, et si je m'en souviens même deux ans après, c'est pour certaines raisons que je vais évoquer dans quelques minutes.

Non, il m'aimait vraiment. C'est vraiment compliqué et assez personnel. Enfin, bien que ce que tu racontes, ça m'est déjà arrivé aussi, avais-je déclaré en repensant à certains gens de mon ancien collège qui faisaient les hypocrites.

Bah en tout cas faut que tu saches qu'on est des millions derrière toi Kodzuken ! avait continué Zelda en battant des mains.

Merci les filles.

C'était vrai que savoir que constamment, des gens honnêtes et vraiment gentils me supportaient qu'importe ce qui m'arrivait, c'était vraiment rassurant.

J'avais fini par signer mon autographe sur le sac de Totoro et j'avais pris un selfie avec les trois. Ça m'avait déjà remonté le moral de les voir s'exciter à l'idée de m'avoir parlé.

Ça me prouvait que je n'avais pas besoin de Kuroo pour être heureux.

Enfin, après ça, j'étais parti à ma place où pas mal de gens m'attendaient déjà – je ne serais jamais habitué au fait de savoir que des centaines de milliers de gens payent rien que pour me voir, c'est vraiment fou.

Au début, ça s'était plutôt bien passé. Les gens étaient aimables, m'admiraient vraiment, s'inquiétaient un peu pour ma santé aussi, c'était vraiment sympa. Enfin, ça c'était qu'au début, et j'accentue bien sûr le fait que ce n'était vraiment qu'au début.

Parcequ'alors que je rangeais un dessin qu'une adolescente m'avait fait et que j'avais relevé la tête pour saluer la personne suivante, je suis tombé nez à nez avec Kuroo, les mains dans les poches, me regardant avec son regard tout aussi perçant qu'avant.

Et là, je vous avoue que je suis resté complètement paralysé, mon cerveau refusant de fonctionner. J'arrivais à peine à me demander pourquoi il était là, qu'est-ce qu'il faisait là, et au fond de mon crâne, il y avait cette petite voix que j'avais envie de massacrer à la tronçonneuse – comme dans le film – qui me faisait remarquer qu'il avait vraiment bien grandi et mûri. Mais cette petite voix, elle me donnait envie de vomir.

Je suis resté trente secondes silencieux, la bouche entrouverte, presque incapable de cligner des yeux.

Salut, avait-il fini par lâcher en se grattant ma nuque.

Et sa voix fut le déclic qui me réveilla de ma transe. Alors, par pur réflexe, j'ai attrapé une paire de ciseaux et j'ai posé la lame contre la peau de l'intérieur de mon poignet, appuyant sur mes veines.

Tu restes, je m'ouvre les veines comme spectacle.

— Fais pas ça pudding, je veux juste te parler.

Dégage, avais-je grogné, les dents serrées, les larmes aux yeux, appuyant un peu plus les ciseaux contre ma peau.

Je veux juste m'expliquer.

Je sais déjà tout, Yamaguchi m'a expliqué. Tu te souviens ? L'ancien petit ami de Tsukishima, avais-je sifflé, appuyant bien sur le nom du blond que je détestais, ma voix emplie de venin.

Et c'était entièrement sa faute.

Il est resté quelques secondes assez surpris, clignant des yeux, éberlué, puis s'était gratté la nuque en me regardant d'un air presque suppliant.

Ça fait un peu plus de sept ans ...

— Ta faute. Ton problème. Laisse moi vivre ma vie.

Et alors qu'il allait continuer de me parler, mes sauveuses sont arrivées.

Si j'ai dit que je me souvenais de ces cosplayeuses en Shoto, Zelda et Totoro, c'était pour une raison particulière. Et la raison, c'était celle là.

Hey ! Laisse notre chaton préféré tranquille, sale type ! s'était exclamée Totoro en le pointant du doigt.

Elles étaient juste derrière lui dans la queue.

C'est lui le mec qui t'as fait du mal ?! s'était étouffée Shoto, choquée.

Si tu pars pas maintenant je te déboite la mâchoire ! avait renchérit Zelda en se léchant la lèvre et en s'échauffant l'épaule, montrant bien qu'elle comptait tenir sa parole.

Kuroo s'est retourné, les a regardé en souriant tristement et était parti sans rien dire de plus. J'ai laissé tomber la paire de ciseaux et j'ai laissé ma tête tomber contre la table, tremblant de tous mes membres. Même après sept ans, je n'avais pas été prêt à lui faire face.

Shoto était arrivée en panique pour me rassurer, tandis que Totoro me caressait le dos et empêchait Zelda d'aller poursuivre Tetsurou hors du bâtiment.

Sur le coup, elles m'avaient vraiment sauvées, et je ne leur en serais jamais assez reconnaissant. Même si bon, vous l'avez sûrement compris assez vite, Kuroo n'a pas abandonné après ça.

Et peut être qu'au fond, il y a deux ans, la petite voix que j'avais tant envie de tuer me disait que je serais content s'il essayait à nouveau de me parler, de prouver qu'il tenait toujours à moi.

Parceque cette petite voix qui me dégoûtait tellement, et bien, maintenant, je le sais, mais c'était juste mon amour pour lui, qui n'était jamais vraiment parti et qui ne demandait qu'à pouvoir être libre et non enchaîné et caché au plus profond de mon cœur.

~bah mdr je vous balance ça comme ça vu que je viens de rentrer du Finistère donc bon bah peace hein les gens j'vous vous en comments u-u~

Venimeux [Kuroken]Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora