12 Mai 2016.
Quelque part en Angleterre.
Assise devant devant un piano à queue noir, une femme brune d'environ une quarantaine d'années jouait une douce mélodie qui résonnait dans toute la petite pièce. Elle était d'une beauté déconcertante, un visage fin et des yeux en amande d'un marron des plus beaux qu'il puisse exister sur terre. Toutes les femmes du coins enviaient sa beauté et sa grâce. Elle était mince et contrairement aux autres femmes de son âge, son visage n'affichait aucunes rides et elle paraissait beaucoup plus jeune que ce qu'elle était en réalité. Mais cette femme inspirait aussi la pitié de certains. Personne ne savait d'où elle venait, ni ce qui lui était arrivé pour avoir héritée de certaine cicatrices qui ornait ses bras et une plus petite au niveau du front. C'était ça aussi qu'il l'empêchait elle-même de se souvenir de son passée. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait eu un accident de voiture assez grave et que depuis c'était le trou noir.
À l'époque, elle avait été prit en charge par une vieille infirmière avec qui elle s'était liée d'amitié. Cette vieille femme l'avait recueillit chez elle alors qu'elle n'avait aucun endroit où aller. Elle était seule et abandonnée et aucun membre de sa famille ne l'avait réclamé. Des recherches avaient été faite, mais rien de concluant. Comme si elle avait débarqué dans ce monde tel quel, pas de parents, pas de famille, rien. Juste elle, ses cicatrices et sa perte de mémoire. Elle avait apprit grâce à Maggie - La vieille dame qu'elle considérait aujourd'hui comme sa mère - à retrouver une vie normale et avancer en espérant que ses souvenirs lui reviennent. Quatorze ans était passé depuis ce tragique accident et sa mémoire était toujours aux abonnés absent.
Pourtant elle se souvenait parfaitement de son prénom et de quelques gestes machinaux qu'elle avait du faire dans sa vie d'avant, comme le piano qui était devenu son seul échappatoire. Elle disait qu'en jouant elle avait l'impression de se rapprocher un peu plus de sa vie d'avant, mais elle n'arrivait jamais à crever l'abcès et ce n'était pas faute d'avoir essayé à plusieurs reprises. Ce n'était qu'il y a environ cinq ans maintenant qu'un jeune homme blond avec des yeux d'un bleu magnifique, avait frappé à la porte de chez elle et de Maggie pour venir la voir. Il s'était présenté comme son fils et elle avait recommencé à avoir de l'espoir. L'espoir qu'un beau jour elle finirait par se rappeler de sa vie, de son petit garçon qu'elle avait porté dans son ventre et aimé comme une mère le ferait. Elle avait apprit à le connaître et avait une forte affection envers lui, néanmoins elle ne ressentait pas le lien mère/fils qui devrait normalement y avoir entre eux. Mais elle m'était ça sur le compte de sa mémoire défectueuse. Elle espérait qu'un jour elle pourrait vraiment l'aimer comme une mère.
La légère brise de printemps qui passait par la fenêtre, fit virevolter légèrement ses cheveux bruns. Ses yeux noisettes s'ouvrirent lorsque la sonnette de la porte d'entrée retentit, mais elle ne s'arrêta pas pour autant. Une vague de panique s'empara d'elle et elle déglutit difficilement et priant de tout son cœur pour que ça ne soit pas la police. Son fils venait de s'évader de prison et malgré la désapprobation de Maggie, elle tenait à le protéger et le cacher ici. Elle le croyait lorsqu'il avait clamé son innocence et que tout ceci n'était qu'un complot mené contre lui. Jamais elle ne le dénoncera, le rôle d'une mère était bien de protéger son enfant non ?
- Sarah ?
La voix de Maggie la força à stopper sa mélodie. Elle poussa un profond soupir en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille et ferma les yeux un instant alors que la porte s'ouvrit pour dévoiler Maggie. Ses cheveux grisonnant ramené à l'arrière en un chignon impeccable et ses yeux d'un jolie vert la rendait vraiment belle pour une femme de quatre-vingt cinq ans. C'était la mamie gâteuse et aimante que tout petit enfant rêverait d'avoir. Sarah pivota sur son tabouret et croisa le regard las de la ville dame.
- Que ce passe-t-il ?
- C'était Jake encore une fois. Sarah souffla et le soulagement se vit sur son visage. Tu devrais le rappeler, il ne comprend pas pourquoi tu le fuis depuis une semaine.
- Je sais, mais tu sais que je dois d'abord me concentré sur...
- Ton fils je sais. Tu sais ce que j'en pense Sarah, ce n'est pas sain pour toi et pour lui cette histoire. Si c'est vraiment un complot, pourquoi avoir fuit ?
- C'était trop dur pour lui, il est ici pour prouver qu'il est innocent, il lui faut le temps de trouver les preuves.
- Si tu le dis. Soupira Maggie en caressant les cheveux de celle qu'elle considérait comme sa fille. Espérons que ce soit le plus vite possible, cette histoire ne me plaît pas tu le sais.
- Maggie je t'en pris, cela ne fais que trois jours qu'il est ici, laisse-lui un peu de temps.
Un coup à la porte fit tourner la tête aux deux femmes et un jeune homme maintenant châtain foncé, mais aux yeux toujours aussi bleus que l'océan entra dans la pièce. Maggie força un sourire et les laissa seul.
- C'était qui à la porte ?
- Jake, un homme que je fréquente depuis peu.
- Un homme ? Fit le garçon en arquant un sourcil.
- Ne me regarde pas comme ça Simon. Dit-elle en se levant. J'ai le droit de fréquenter qui je veux.
- Bien, bien. Sourit-il en levant les mains. Je veux juste m'assurer qu'il n'arrive rien à ma petite maman. Dit-il en claquant un baiser sur sa joue.
- Il faut que tu trouves une solution, tu ne peux pas rester là. La police ne va sûrement pas tarder à venir ici.
- Ne t'en fais pas, jamais il ne viendront jusque ici. Fais-moi confiance, je vais vite régler cette histoire. Il sourit de nouveau. Et je vais me dépêcher avant que Maggie ne vienne me mettre dehors avec son balais. Rit-il et sa mère se joignit à lui.
- C'est compliqué pour elle tu sais ? Elle ne veut pas d'ennuis.
- Je sais. Il jeta un coup d'œil vers le piano. Tu me joues un truc ?
Elle sourit et s'installa face à son piano où elle reprit la mélodie qu'elle avait délaissé quelques minutes plutôt.
« Que se passe-t-il lorsque le traqueur devient traqué ?»
