Lui : J+1 dans mon nouveau chez moi

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Mon réveil affiche 7 h 10. Je n'arrive toujours pas à trouver un sommeil durable. Ma tête ne s'arrête pas de ressasser en boucle les différents événements. Je peine encore à comprendre comment je suis arrivé là et surtout qui j'ai en face de moi. Cela fait plus d'un mois que je suis en contact avec Capucine, et pourtant là, j'ai l'impression que je ne la reconnais pas. Elle qui était si douce, avenante, drôle et piquante, semble s'être métamorphosée en vieille fille aigrie. Que s'est-il passé ? J'ai comme l'impression de m'être fait avoir. J'ai quand même fait plus de 770 km pour la rejoindre en covoiturage dans son village paumé dans les Yvelines, et cela a l'air de ne lui faire absolument rien ! Comme si c'était naturel de faire autant de kilomètres pour rencontrer une nana que l'on n'a jamais vue ! Et ce matin, comble du choc, elle me regarde comme un pestiféré et ne me reconnaît même pas. Il est vrai que nous avons un peu forcés sur la bouteille hier soir, mais quand même, moi je me rappelle très bien de sa danse endiablée, de sa robe qui glisse lentement sur son corps, de ses courbes voluptueuses et attirantes... Mon Dieu ce qu'elle était sexy ! J'aurais pu n'en faire qu'une bouchée, mais je me suis retenu. J'ai voulu faire mon gentleman et ne pas abuser de son ébriété, pour ensuite me faire rejeter comme un malpropre ! D'où lui vient cette agressivité ? Peut-être cherche-t-elle à dissimuler des blessures encore ouvertes ? Je ne suis là que pour l'aider moi, pas pour la mettre plus bas que terre ! Nous avons tous des plaies à panser, mais ce n'est pas une raison pour se fermer comme une huitre et être aussi désagréable surtout que nous avons au moins deux semaines à passer ensemble. Qui l'eût cru ! Il y a une semaine, j'étais encore au bord de la piscine de ma maison en Provence, et là je me retrouve coincé en banlieue parisienne chez une folle furieuse. Moi qui pensais prendre un peu de bon temps. Il faut à tout prix que j'arrive à inverser la tendance sinon ces 15 jours ensemble seront un enfer.

Je décide alors de sortir aller lui chercher des croissants pour le petit-déjeuner, ce geste attentionné parviendra peut-être à la dérider. Je m'habille avec précaution d'un jogging pour ne pas la réveiller et sort de la maison à pas feutrés. Dehors, tout est calme, il n'y a pas un chat à la ronde. Je reste quelques instants à écoute le silence et me délecte de la fraîcheur matinale. Je me dirige à présent à petites foulées vers la boulangerie la plus proche que j'ai identifiée grâce à mon smartphone. Elle est à 5 km, c'est parfait pour un petit footing matinal et me remettre d'aplomb pour la journée.

Quand je reviens, je la trouve en pleurs dans le salon.

— Où étais-tu passé ? elle me dit en sanglotant, j'ai cru que tu étais parti !

— Je suis allé chercher le petit-déjeuner. Désolée, j'aurais sans doute dû te laisser un mot, je m'excuse maladroitement en lui montrant le sac de viennoiseries.

— Tu es allé... quoi ? assène-t-elle surprise.

— Te chercher le petit-déjeuner. À voir sa tête, ça ne devait pas lui arriver souvent que quelqu'un prenne soin d'elle.

— Merci, dit-elle enfin, calmée. Allons sur la terrasse profiter du soleil.

— Bonne idée. Je te rejoins, je vais prendre une douche rapide.

Nous nous installons peu après dans le jardin et elle apporte une grande carafe de café fumant que nous prenons tous les deux sans sucre. Nous prenons le déjeuner en silence, profitons dans cet instant d'accalmie dans le déferlement général. Je l'observe à la lumière du jour et constate avec soulagement qu'elle a laissé au placard son pyjama « Hello Kitty » qui était loin de la mettre en valeur. Cette fois elle porte une simple nuisette couleur parme, et je devine qu'elle ne porte rien en dessous tandis que j'observe sa poitrine généreuse qui se soulève et redescend invariablement... Cette pensée ne me laisse pas indifférent et j'ai comme une envie furieuse d'embrasser ses lèvres roses et d'agripper sa crinière brune. C'est étrange comme je me sens apaisé à ses côtés, malgré le contexte et malgré le fait que nous nous connaissons que depuis hier. Il y a quelque chose chez elle qui me subjugue et me fait oublier tout autour. Non, je ne vais pas retomber amoureux, je me le suis promis. En tout cas, je suis satisfait de constater que mon idée a plutôt bien fonctionné, elle semble plus détendue.

Confinée avec un inconnuWhere stories live. Discover now