Chapitre 12 : Tom

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Je marche dans Saint-Malo, c'est une jolie ville, cela ne m'étonne pas vraiment que Mary soit née ici, je trouve que ça lui correspond plutôt bien. Je regrette d'être resté avec elle, je ne veux pas qu'elle croit que j'ai obligé tout le monde à partir pour qu'on reste tous les deux, je sais qu'elle ne veux pas de moi et je ne la forcerai pas.
Une heure après, je rentre, Mary est toujours en train de lire son livre, je m'approche d'elle et lui demande :
- On peut parler ?
Elle hausse les yeux vers moi et me fait oui de la tête.
- Cette fois écoute-moi et ne m'interromps pas s'il te plaît.
- Ok, dit-elle dubitative.
- D'abord, tout est de ma faute. Mais je veux que tu saches que je ne suis pas ce genre de mec, celui qui embrasse toutes les filles qu'il voit.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? me dit-elle droit dans les yeux.
- Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que les raisons pour lesquelles tu ne veux plus me parler ne sont pas les mêmes que ce que je crois.
Elle baisse la tête et réfléchit un instant.
- Tu me dirais s'il y avait quelque chose ? Lui, dis-je en lui soutenant le regard.
- Euh, oui, dit-elle avec hésitation.
- Mary, je sais que tu me mens.
- Oui, je te mens. Tu veux la vérité ? Commence-t-elle les larmes aux yeux. La vérité, Tom, c'est que ton accident, il est à cause de moi. Si on ne s'était pas engueulé, tu n'aurais pas pris cette moto et tu n'aurais pas été percuté par une voiture. La vérité, c'est que j'ai peur que si on se met ensemble, il ne t'arrive que du malheur avec moi.
- Mais qu'est-ce que tu racontes, Mary ? En aucun cas, l'accident n'est de ta faute, j'ai pris la moto parce que je voulais faire une balade, je l'aurais prise un jour ou l'autre et peut-être que j'aurai rien eu mais ça change rien. Regarde-moi, dis-je en la regardant dans les yeux. Ce n'est pas de ta faute.
Je m'approche d'elle puis pose ma main sur sa joue humide de larmes.
- Est-ce que tu m'aimes ? me dit-elle droit dans les yeux.
- Oui, dis-je en collant nos fronts.
- Et cette fille ?
- Il n'y a que toi.
Nos soufflent se rapprochent puis nos lèvres se touchent, je sens comme un courant électrique parcourir tout mon corps. Nous nous regardons un long moment, puis elle prend ma main et monte à l'étage. Nos soufflent s'entremêlent à nouveaux, nous nous embrassons encore et encore puis elle referme la porte de sa chambre derrière elle...

*

Le lendemain matin, mes yeux s'ouvrent lentement, Mary est endormi dans mes bras, elle est si belle quand elle dort, on dirait un ange. Ses yeux s'ouvrent doucement, elle me pose un baiser puis pose sa tête sur mon épaule, on regarde son plafond orné de constellations.
- Tom, il faut que je te dise quelque chose d'important.
Je la regarde dans les yeux.
- Oui ?
- Tu sais, quand tu m'as demandé, c'était quoi mon rêve et bien mon rêve, c'était

de revoir mes parents.
Elle prend une longue respiration, comme si toutes ces années la rattraper d'un seul coup.
- J'avais sept ans quand ils sont morts, j'aurais aimé savoir s'ils avaient été heureux, s'ils n'avaient pas souffert, mais je sais que je ne le serai jamais.
Je pose ma main sur sa joue et l'embrasse sur le front.
- Merci, merci de me l'avoir dit, dis-je troublé.
- Je pense que tu méritais des explications.
On reste un long moment dans les bras l'un de l'autre, en pensant à ce qu'aurai pu être notre vie, si on avait eu nos parents heureux et ensemble. C'est à ce moment-là, que je me suis rendu compte que je l'aimais vraiment, elle était la personne dont j'avais le plus besoin. Elle tourne sa tête vers moi et plante ses yeux dans les miens, puis m'embrasse.
- Je t'aime Tom, dit-elle en souriant.
- Je t'aime aussi.
On descend prendre le petit-déjeuner, je me rends alors compte que j'ai cinq appels manqués de mon père. Pendant un bref instant, j'espère qu'il va rappeler, mais cela n'arrive pas. Mary me regarde interloquée et me demande :
- Ça va ?
- Oui, c'est... c'est mon père.
- Ah, dit-elle en comprenant. Tom, je peux te dire quelque chose ?
- Oui ?
- Je crois que tu devrais faire la paix avec ton père, tu sais, on a qu'une vie et des milliers regrets, je ne connais pas toute l'histoire, c'est vrai, mais je crois qu'il a pu changer, me dit-elle sérieusement.
- Tu sais pourquoi je t'aime Mary ? dis-je en souriant.
- Non, pourquoi ? dit-elle en attendant ma réponse.
- Parce que tu as un cœur énorme et que tu serai prête à pardonner s'il le fallait.
Elle me sourit, pose sa tasse encore fumante, met ses bras autour de moi et dit :
- Non, Tom. Si j'avais encore mon père, oui, je serai prête à lui pardonner n'importe quoi. Parce que la vie n'est pas éternelle et que chaque moment compte.
- Désolé, dis-je bêtement.
- Ce n'est pas grave, dit-elle en me souriant. Alors, tu vas y réfléchir ?
- Oui, promis.
- Ok, dit-elle triomphante.
Je l'embrasse parce que j'aime tout chez elle.

*

Quelques heures après, Etan nous ouvre surpris, Mary a décidée de rentrer avec moi à Paris. Il nous sourit et nous rentrons dans l'appartement. Nathaël saute dans les bras de Mary et lui chuchote quelque chose que je n'arrive pas à entendre.
- Demain, c'est ton anniversaire, alors on va fêter ça dit Nathaël à l'intention de Mary.
- Quoi ? C'est ton anniversaire demain, dis-je surpris.
- Ah les hommes dit Nathaël en roulant des yeux.
Mary sourit puis enroule ses bras autour de moi et me dit :
- Oui, c'est mon anniversaire, mais ce n'est pas grave, je m'en fous, tu sais...
- Et bien moi, je ne m'en fous pas, on n'a pas 19 ans, tous les jours, dis-je.
Elle sourit puis m'embrasse.
- Qu'est-ce que je t'aime, dit-elle les yeux pétillants de bonheur.
Nous préparons la table, pour le retour de Mary, Nathaël a prévu de faire une raclette, qui est apparemment son plat préféré.
- D'ailleurs, Tom, il faut que je te dise un truc dit Etan en me regardant.
- Ouais, qu'est-ce qu'il y a ?
- Je suis en couple.

- Quoi ? dis-je surpris. Mais, euh ça fait combien de temps ?
- Un mois.
- Un mois et tu ne m'as rien dit !
- Je préférais être sûr.
- T'inquiète-je t'embête, je suis super content pour toi et elle s'appelle comment ?
- Amélie.
- Mhhh, dis-je en le regardant du coin de l'œil.
- Quoi ? me demande-t-il en souriant.
- Non rien, ça se voit que tu l'aimes quoi.
- Pff, dit-il en levant les yeux en l'air.

*

Je n'ai pas beaucoup dormi, j'ai réfléchi toute la nuit à une idée de cadeau pour l'anniversaire de Mary. Il est six heures quand je décide de me lever, je vais dans la cuisine et commence à préparer le petit-déjeuner. Quelqu'un rentre alors, Nathaël arrive un gros classeur à la main et le pose lourdement sur la table.
- J'ai plein d'idée pour l'anniversaire de Mary.
- Je vois ça, dis-je ironiquement.
Elle me donne une tape et finit par dire :
- On a eu une idée géniale avec Sacha, tu vois hier quand on manger tous autour de la table une bonne raclette, c'est là qu'on a eu l'idée, mais il fallait encore tout planifier.
- Oui ? dis-je en ne comprenant pas vraiment ou elle veut en venir.
- Aller au ski ! dit-elle comme si c'était logique.
Je la regarde étonné.
- Au ski ? Mais euh, on n'a rien prévu du tout, je te rappelle que c'est aujourd'hui son anniversaire.
- Tu crois que je suis conne ou quoi ? dit-elle rigolant. J'ai pensé à tout, on a va lui bander les yeux, lui dire qu'on lui fait une surprise et elle se doutera de rien.
- Mais c'est génial, dis-je soudainement tout existé.
- Tu trouves ? Mary m'a toujours dit qu'elle rêvait d'aller au ski alors j'ai pensé que c'était l'occasion.
- Je ne pensais pas, tu pouvais réfléchir, dis-je en rigolant.
- Roh arrête tes conneries. Va plutôt réveiller les gars, on a du boulot.
Les gars se réveillent à l'allure d'escargot, mais Nathaël les fait vite habiller et Etan part faire les courses avec Sacha. Quant à moi, je cherche des annonces de location de voiture et Nathaël prépare la valise à Mary. Quand Etan revient, il a pris pour un mois de course, mais bon, il vaut mieux qu'il y en est trop que pas assez.
Après deux heures, tout est prêt, Nathaël revient avec Mary, qui n'est pas du tout réveillé. Je l'embrasse sur le front et lui dis :
- Joyeux anniversaire.
- Merci, dit-elle avec un petit sourire.
Nous déjeunons tous ensemble, Mary se pose sur mes genoux et au bout de dix minutes s'endort. Je la porte jusqu'à la voiture et nous partons pour les Alpes.

Un peu comme un rêveحيث تعيش القصص. اكتشف الآن