𝐒𝐔𝐏𝐄𝐑𝐍𝐀𝐓𝐔𝐑𝐀𝐋 ─ OS & Imagines

DEAN ─ ❝Lazarus Rising❞

Mais tu savais bien que tout était bel et bien réel.

Rien ne paraissait différent de ce qu'avait été ta vie ces quatre derniers mois. Tu avais toujours la même boule dans ta gorge, descendant jusqu'au creux de ton estomac et t'empêchant d'avaler quoi que ce soit, ou remontant vers tes yeux, et te faisant pleurer pendant des heures.

Le pire, dans tout cela, était que la vie devait continuer. Il fallait te réveiller. T'habiller, manger ton petit déjeuner. Aller à l'école et faire semblant d'écouter. Retourner chez Bobby, faire tes devoirs. Manger encore, retourner dormir, et refaire exactement la même chose le lendemain alors que toi, tu avais le cœur lourd et que tu étais bien loin de toutes ces considérations.

Comment pouvais-tu revenir à un train-train quotidien normal et ennuyeux après tout ce que tu avais connu avec Sam et Dean ?

Mais au final, ce n'était pas la partie la plus difficile, non. Le pire était de s'efforcer de ne pas s'effondrer en larmes, encore et encore, et ce, à chaque instant. Quand tu te levais, quand tu te brossais les dents, en discutant avec tes amis ou en entendant de la bouche de Bobby que ça allait aller mieux. Que la douleur serait toujours là, mais que ça deviendrait plus facile à supporter avec le temps.

« Tu vois, t'avait-il assuré à plusieurs reprises, dans une tentative de de t'apporter du réconfort, je sais ce que tu es en train de vivre, (T/P), parce que je l'ai vécu aussi quand j'ai perdu ma femme. Au début, c'est comme si ton monde entier s'écroulait. Mais la vie continue, elle le doit. Tu dois te lever, jour après jour, et à un moment donné, tu te rendras compte que ça te fait un tout petit peu moins mal. »

Tu avais gardé les mots de Bobby en tête, et tu avais désespérément attendu que le temps fasse son effet et que ta douleur s'amenuise.

Mais rien n'avait changé, et tu étais là, quatre mois plus tard, avec ton chagrin et ta souffrance comme des boulets aux pieds, et tout était réduit à une réalité que tu peinais à accepter.

Dean était parti.

Mort.

Et la mort, ça signifiait... parti pour toujours.

Comment pouvais-tu accepter que ta personne favorite en ce monde se trouvait actuellement... en Enfer ?

Tu avais seulement douze ans, mais tu étais bien entendu au courant de ce que l'Enfer impliquait, et tu refusais tout bonnement de l'accepter.

Dean était tout pour toi. John était ton géniteur, bien entendu. Mais c'était Dean qui s'était occupé de toi, qui t'avait élevée, et il avait fait bien plus que cela.

Il avait essuyé tes larmes, serré fort dans ses bras et t'avait assuré qu'il te protégerait des monstres qui se cachaient sous ton lit, ou dans un coin de ton armoire. Il avait été là quand Sam était parti pour Stanford, pour te remonter le moral, t'assurer que tu étais aimée. Il avait été un peu tout à la fois : un père, un frère, un confident. Il était bon, et si tu savais quelque chose, c'était qu'il ne méritait pas d'aller en Enfer. Tu ne parvenais pas à accepter cela, et à chaque fois que tu y pensais, les larmes te montaient automatiquement aux yeux.

Remarquant que tu étais encore en train de te perdre dans tes propres pensées sur toujours et encore le même sujet, Bobby lâcha un petit soupir, et posa sa main par-dessus la tienne, la serrant gentiment.

« Chérie, il faut que tu manges. Tu ne peux pas aller à l'école avec rien du tout dans le ventre alors, essaie d'avaler quelque chose. Tu peux faire ça pour moi ? »

Tu fixas la petite pile de pancakes dans ton assiette, à laquelle tu n'avais pas touchée, pendant quelques secondes, avant de relever la tête et de croiser le regard soucieux de Bobby. Tu lui offris un faible petit sourire et acquiesças.