L'Escouade /canon/

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- Papa !
- Tu fais encore des misères à Nanny, hm ?
- J'y peux rien, c'est elle qui veut pas que je vois mes amis !

Isiris avait délaissé son indifférence. Elle ne s'attendait pas à la venue de son père et cette surprise la rendait heureuse. Si Nanny en avait assez d'elle, c'était tout à fait réciproque, et elle savait parfaitement que son père était l'homme le plus cool du monde et qu'il calmerait la nourrice. Alors qu'elle désignait la femme du doigt, Aokiji eut un rire et reposa sa petite sur ses deux pieds.

- Va retrouver tes amis.
- Merci !

Comblée, la fillette eut un grand sourire et ne se fit pas prier davantage, elle partit de la maison en courant. Nanny resta bouche-bée, et en plus de sa lassitude et sa nervosité s'ajouta de la rancune envers le marine, qui avait autorisé sa fille là où elle-même avait peiné à lui interdire.

- Aokiji-san, si je puis me permettre...
- Ces gosses lui ont déjà fait du mal ?
- Euh... Et bien non, mais...
- Alors il faudrait que... Hm, comment dire... Enfin bon, c'est pas important.
- Pas important ?!

Isiris avait rapidement rejoint la forêt. Elle s'y enfonça sans attendre davantage et eût tôt fait de rejoindre ses amis. Il s'agissait de quatre garçons, qui en ce moment-même, étaient perchés au sommet d'arbres et s'affairaient autour d'un pont suspendu. En attendant du bruit, ils baissèrent tous la tête. L'un d'entre eux, les cheveux bleus hérissés en pics, éclata de rire.

- Eh, le Bec ! C'est encore l'autre mouton mal tondu qu'il t'a balancé à la vieille ?
- Ouais ! Mais c'est bon, je suis là !
- C'est un peu tard, quand même !

lança un autre garçon reconnaissable par le bonnet en laine qu'il portait tout le temps sur la tête, qu'il pleuve, vente ou fasse une chaleur de plomb. Les deux autres garçons, l'un avec des cheveux noirs en bataille et un gilet en laine, l'autre blond avec un t-shirt bleu à bandes oranges, se laissèrent tomber des arbres. Les deux autres suivirent le mouvement et Isiris courut vers eux.

Ce petit groupe, composé de quatre garçons et une fille, s'était rapidement fait connaître dans les villages alentours. Certains les prenaient pour des méchants voyous, d'autres pour des gosses inoffensifs, d'autres encore pour des enfants drôles et serviables. La vérité était simplement qu'ils s'amusaient entre eux, en construisant des cabanes, pêchant, et aidant quelquefois les bergers. La forêt était leur territoire, un si grand terrain de jeu qu'ils s'étaient tous donnés des surnoms pour aller jusqu'au bout de leur imagination. Ainsi, Isiris devenait le Bec par rapport à son répondant souvent abondant de répartie et d'insolence, celui aux cheveux bleus se faisait appeler le Frisé en raison de sa chevelure pour le moins particulière, le brun au bonnet devenait la Cloche car servant d'alarme mais également de conscience au reste du groupe. Celui au gilet était surnommé le Bouc car fonçant dans le tas sans réfléchir,et le blond devenait la Girouette en raison de son tempérament distrait. Ce groupe soudé se connaissait depuis très longtemps, ils avaient grandit ensemble mais ce n'était que récemment qu'ils s'étaient officiellement rassemblés pour former ce qu'ils appelaient l'Escouade, ce qui n'avait pas plus à Nanny évidemment. Mais ces enfants, Isiris la première, se fichaient bien sûr de ce que pensait la nourrice ou tout autre personne.

- Alors, comment ça avance ?
- C'est fini !
- Ah oui ?

La petite fille s'écarta de son groupe et se rapprocha du pont construit entre les branches. Cela faisait plusieurs mois qu'ils étaient dessus, avec les outils empruntés au père de la Cloche. Ce pont était grand, il s'étendait jusqu'au village le plus proche, autant dire que ça avait été un gros travail pour eux. Et tout était fini. Isiris grimpa sur le pont par l'intermédiaire d'une échelle en corde et fut rapidement rejointe par ses compagnons. Le bois craqua sous leur poids, mais tint le coup. Cela suffit pour emplir de joie les enfants, qui échangèrent des accolades, des high-five et des rires. Le Bouc, les dents visibles tellement son sourire était grand, jeta le marteau qu'il tenait encore en main vers le sol et prit la parole.

Une Question de Justice : Journal de bordWhere stories live. Discover now