2. Lana

1.2K 66 16
                                    

Lorsque l'avion se pose enfin, j'ai l'impression qu'une éternité est passée. Le voyage était atrocement long et en plus de ça, j'étais entre une dame âgée - qui me racontait sa vie - et de l'autre côté une femme d'affaires qui n'arrêtait pas de se plaindre qu'il n'y avait pas de wifi. Je l'aurais étripé ! J'avais tout prévu pour passer un bon voyage. Un bon bouquin ainsi que ma playlist du moment et le trajet devaient se faire tranquillement et calmement. Mais non! Mamy me racontait sa vie ou, pour être plus précise, celle de ses chats. Et pendant qu'elle parlait, mon esprit divaguait entre sommeil et réalité. Malheureusement, quand elle voyait que je fermais les yeux, elle me donnait une légère claque sur la joue. Au début, c'était assez sympa mais à la fin, j'ai vite regretté qu'il n'y avait pas de sièges éjectables.

Je sais, ce n'est pas bien de penser ça mais l'envie était malheureusement là !

J'aime bien les personnes âgées mais mon taux de patience a des limites très faibles, voilà pourquoi je ne fais pas de stage dans le même home que ma sœur, j'aurais mes nerfs à vif. Ou alors, j'aurais pu faire une course de fauteuil roulant avec eux.

À voir l'option qu'on m'aurait proposée...

Lorsque l'avion est stabilisé, je souffle enfin. Mes deux heures de calvaire viennent de prendre fin, il n'y a plus qu'à espérer que grand-mère ne me suive pas. Mais alors que j'allais me lever pour sortir, la femme à côté de moi me pousse et me passe devant, marchant sur mon pied au passage. Je râle et lève les yeux au ciel face à ce genre d'attitude si pitoyable et grotesque. Quand je suis sûr de ne plus me faire marcher dessus, je me lève et regarde autour de moi. En fait, je suis la dernière à sortir de l'avion. Même mamy l'a quitté sans m'accorder une énième parole.

Au moment où je sors de l'avion, je salue d'un sourire amical les hôtesses ainsi que les pilotes avant de sortir pour de bon et de traverser un long couloir me menant vers l'intérieur de l'aéroport. Arrivée dans celui-ci, je regarde autour de moi et un sourire prend place sûr mon visage naturellement pâle. Les gens courent, marchent partout. Quelques personnes sont stressées à l'idée de rater leur avion, d'autres prennent leur temps en parlant avec leurs amis ou la famille. C'est un aéroport bruyant mais vue le nombre de gens, je trouve ça normal. Sans perdre plus de temps, je sors mon téléphone de mon sac et regarde l'heure. 8h30. Il est encore tôt mais je préfère arriver à l'heure à la fraternité comme ça je pourrais installer mes affaires sans pression.

Alors, sans perdre une seconde de plus, mes pieds me dirigent vers le début de l'aéroport, là où se trouveront mes deux valises. Je mets environ quinze minutes avant d'arriver sur le lieu et le panneau affiche que les valises de mon vol ne vont pas arriver tout de suite, juste avant il y a deux destinations puis ce sera la nôtre. Je m'assieds alors comme une enfant à même le sol, en tailleur et j'en profite pour envoyer un message à ma mère comme quoi je suis bien arrivée à bon port.

Moi : Atterrissage douloureux et forcé, je suis en un seul morceau et mes neurones sont toujours en place. Bisous !

Moi : Non, je rigole. L'atterrissage s'est super bien passé, il n'y avait aucun problème. Je n'ai pas encore mis un pied dehors parce que j'attends mes valises mais j'ai déjà hâte. Je vous embrasse tous, je t'aime !

Sa réponse ne tarde pas :

Maman : Espèce d'enfant, va ! Je suis contente que cela se soit bien passé, je t'aime ! À bientôt !

C'est simple et mignon, elle a toujours été comme ça. C'est une façon à elle de me montrer qu'elle est contente mais aussi qu'elle est stressée, inquiète pour moi et mes études mais je lui ai promis que tout se passerait pour le mieux. Et je tiendrai cette promesse pour qu'elle soit fière de moi.

An endless fightWhere stories live. Discover now