Chapitre 2

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PDV Izuku

Dix heures d'inconscience plus tard -selon ce qu'on m'avait dit-, j'arrivais enfin à entrouvrir péniblement les yeux ; mes paupières étaient lourdes et je me sentais vraiment faible. La première chose que j'entrevoyais, c'était un plafond de couleur blanche. Un blanc cassé uniforme, et reposant pour les yeux. Je ne reconnaissais pas tout de suite l'endroit où je me trouvais, étant donné que la plupart des plafonds de l'établissement étaient revêtus de la même peinture. Je tentais de bouger mon bras droit, il était engourdi, mais je parvenais à le soulever jusqu'à mon champ de vision amoindri. Après l'avoir fixé quelques secondes, ma vue s'éclaircissait et je pouvais maintenant distinguer plus clairement ce qui m'entourait. J'étais couché dans le lit de l'infirmerie de l'internat, torse nu. Je remarquais que mon T-shirt avait été délicatement plié au bout du lit et posé près de mes pieds. Je posais la main que j'avais amenée au niveau de ma vue quelques secondes auparavant sur mon front. Ce-dernier était un peu chaud, et j'avais un mal de tête atroce, comme si je m'étais pris un gros coup la veille. Je me redressais et me serrais la tête entre les mains.

- Tu es réveillé ?

Je relevais la tête et dirigeais mon regard vers ma gauche ; Shôto était assis sur une chaise au pied de mon lit. Je ne l'avais même pas remarqué, pour changer.

- Les autres repasseront plus tard, ils essaient de décrire aux profs ce qu'il s'est passé, du moins, ce qu'ils ont interprété. Tu leur as fait peur.

Oui, à moi aussi tu viens de me faire peur au passage.

Je détournais la tête et je repensais à ce qu'il s'était passé. Qu'est-ce qu'il m'était arrivé ? Je n'en savais rien, je me souvenais juste m'être levé du fauteuil central pour aller chercher de quoi manger, ensuite, je me souvenais d'une douleur sortie de nulle part qui m'avait prise aux tripes sans prévenir... En me remémorant vite fait cette douleur, je pouvais encore la ressentir un tout petit peu traverser le long de mon bras. J'esquissais un rictus et un "aïe" machinal s'échappait de ma bouche.

- Tu as encore mal ? Shôto bondissait de sa chaise et me prennait le bras. Recovery Girl est dehors en train de discuter avec les autres, je dois aller la chercher ?

Je le regardais, surpris. Je ne m'attendais pas à ce qu'il réagisse de cette façon. Est-ce qu'il était inquiet à ce point ? Mais, en y pensant... Il était là depuis combien de temps ?! Il était resté pour moi ? Pourquoi ? Il était vraiment inquiet pour moi ? Non, il aurait fait ça avec n'importe quel autre élève de la classe, soyons réaliste. Je sortais de mes pensées.

- Non, ça va, ne t'en fais pas. Je lui souriais.

- Je ne m'en fais pas. Il se rasseyait entement et baissait les yeux en croisant les bras.

Qu'est-ce que je disais...

Je soupirais un bon coup et regardais à nouveau mon bras. Je bougeais mes doigts les uns après les autres, la douleur était définitivement partie, pour le moment. La porte de l'infirmerie s'ouvrait et j'aperçevais Recovery Girl accompagnée d'Aizawa Sensei. Derrière eux, les autres élèves de la classe, qui tentaient de me faire comprendre par de grands gestes peu discrets qu'ils n'avaient pas le droit d'entrer, mais qu'ils me soutenaient et qu'ils avaient hâte que je sorte pour discuter avec moi. 

Recovery Girl lançait d'abord un regard à Shôto et lui faisait signe de quitter la pièce. Il s'exécutait, mais avant de fermer la porte derrière lui, il jetait un dernier coup d'œil dans ma direction. Je rougissais, ne comprenant pas l'intention derrière ce regard furtif. Aizawa s'installait sur la chaise de bureau en cuir noir de Recovery Girl, à droite du lit sur lequel j'étais assis, et se retrouvait face à moi. Je ne savais pas du tout ce qu'il s'apprêtait à me demander, mais je savais déjà que je n'aurais pas la réponse. Tout était aussi flou pour moi que pour eux.

TodoDeku : Pris pour cible [TERMINEE]Where stories live. Discover now