Chapitre 1 : La rencontre.

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        Je m'appelle Summer, aujourd'hui c'est la rentrée et je passe en terminale. J'ai 18 ans et vis dans une petite ville pas loin de Los Angeles, à Pasadena.

        Il n'est que 6h du matin et pourtant je suis déjà levée, j'ai la boule au ventre mais je ne sais pas pourquoi ; j'ai un mauvais pré sentiment.

        Je retire avec paresse les draps de mon corps et sors de mon lit pour me diriger vers ma commode. Habituellement j'aurais préparé mes vêtements pour la rentrée la veille seulement je me suis perdue dans ma lecture et n'ai pas vu les heures passer. On me reproche souvent d'avoir la tête dans la lune et d'être plutôt solitaire. À mon avis c'est uniquement parce que seul les livres arrivent à me comprendre, je ne me sens moi-même que lorsque l'odeur d'un bouquin m'entoure.

        Je décide de porter quelque chose de simple, je n'ai personne à impressionner et je sais déjà que ma meilleure amie sera habillée aléatoirement par rapport au temps qu'elle aura avant d'être en retard. Bella est comme ça, dynamique et volage, elle ne se pose pas plus de deux minutes au même endroit et ne peut, sous aucun prétexte, arriver à l'heure quelque part.

        Mes habits choisis, je presse le pas jusqu'à la porte adjacente à ma chambre, je ne veux pas que quelqu'un me vois. Notre salle de bain est spacieuse, trop spacieuse, comme le reste de cette maison d'ailleurs. Le marbre des meubles et du sol est trop froid, la couleur blanche me pique les yeux et je me sens soudainement mal à l'aise dans cette demeure. Je me dépêche donc de prendre ma douche et de me laver les dents, je veux sortir le plus vite possible.

        Après avoir enfilé une paire de converse usée par le temps, je descends à pas de loup les escaliers de ma maison. Je suis censée partir de chez moi vers 8h, j'occuperais le temps en lisant. De toute manière personne ne remarquera que je suis partie plus tôt, mes parents ont décrétés que j'avais passé l'âge des petits déjeuners en famille.

        Je lace tranquillement mes chaussures et attrape mon sac à dos en cuire, je n'oublie pas mon livre que je dois finir étant donné que je me suis endormie dessus hier soir et prend finalement mes clés. Alors que je m'apprête à refermer l'immense porte en cuivre sculpté derrière moi, mon chien accourt pour me léchouiller la main. J'aperçois le visage cerné de ma mère passer la porte de la cuisine, mon père est encore rentré tard j'imagine. Ne voulant pas avoir à subir un échange des plus long et gênant je m'active pour repousser mon chien le plus vite possible et claque la porte dans un bruit sourd. Je l'entend pourtant résonner dans le hall surdimensionner et vide.

         Mes converses foulent le goudron dans un rythme régulier et j'arrive en quelques minutes à l'arrêt de bus le plus proche de chez moi. Je ne veux pas conduire une des dizaines de voitures hors de prix que mes parents possèdent, afficher ma richesse aux yeux du monde ne m'apporte rien. Le bus se stoppe devant moi une dizaine de minutes après mon arrivée et je monte à l'intérieur d'une démarche lasse, tout en saluant la conductrice. Les sièges sont pour la majorité vide, vu l'heure ce n'est pas étonnant. Qui est assez bête pour vouloir se rendre à 6h45 du matin au lycée ?

         Un siège à la quatrième rangée se trouve illuminée par un joli rayon de soleil et je ressens l'envie de sentir la chaleur douce de l'astre sur ma peau avant de devoir entrer dans l'édifice terne et gris qui m'accueillera pour le reste de la journée. Rien qu'en pensant aux visages, aux faux sourires, rires exubérant et attitudes puériles que je vais devoir supporter durant plus de 8h mon moral fait l'équivalent d'une chute du haut de l'Empire State Building.

         Mon esprit pris par mes considérations, je ne me rends pas compte que le bus arrive bientôt à l'avant-dernier arrêt. Nous sommes en train de traverser les quartiers les plus défavorisés de la ville et c'est toujours pendant ce moment que je me sens ridicule de me plaindre alors que je pourrais me permettre de porter des vêtements neufs tous les jours pour le restant de ma vie. Deux jeunes hommes se tirant la bourre entre bruyamment dans l'engin à moteur jaune et je ne peux soutirer mes yeux du spectacle que m'offre le visage d'un des deux garçons.

In Love With A GangsterWhere stories live. Discover now