Il secoue la tête, « Arrêtes de t’excuser. » chuchote-t-il, relâchant mes mains pour venir placer les siennes sur mes joues.

« Non. Je veux m’excuser. J’ai peur que si je ne le fait pas, tu vas me détester éternellement. » Dis-je, attrapant ses poignets pour retirer ses mains.

« Je te déteste déjà, c’est pour ça que tu es ma meilleure amie. » Il me lance un sourire sincère, un de ceux qui semblait pouvoir régler chaque erreur, chaque faux-pas. Comme si plus rien ne pourrait être mauvais et nuisible à présent.

« Tu ruines toujours mes paroles sentimentales de petite-copine. » ricanais-je pendant que Luke apporte nos mains liées jusqu’à ses lèvres, embrassant le dos de la mienne. « Mais merci pour le petit rappel que rien n’a changé. »

« A part sur le fait que tu es profondément et désespérément amoureuse de moi. » rétorque-t-il.

« Je pourrais te répliquer la même chose. » dis-je en rigolant. Il secoue légèrement la tête en souriant, se penchant vers moi pour placer un simple petit baisé sur le bout de mon nez.

« Non, tu ne peux pas. » me dit-il, me tirant la langue comme un gamin de 6 ans, geste immature que je lui rends instantanément. On reste ainsi pendant un moment, en silence, nos mains toujours entremêlés ensemble.

« J’ai besoin que tu sois honnête avec moi, ok ? » dis-je après quelques secondes, le ton de ma voix aussi calme que possible.

« Ok ? » répète-t-il, me regardant droit dans les yeux.

« Est-ce que tu veux faire un break ? Juste, quelque temps pour laisser les choses revenir à la normale. »

« Autumn, ça, c’est normal. Toi et moi ensemble c’est normal maintenant. » Me dit-il, sa voix tremblante m’indiquant que je l’avais pris au dépourvu. « A moins que tu ne le veuilles. Dans ce cas, ok. Tu veux qu’on fasse une pause ? » Demande-t-il.

Je secoue rapidement la tête, « Non. »

« Cool. Parce que ça aurait été gênant si tu aurais dit oui et que j’aurais dit non. » Ricane-t-il. « Rien a changé. » me rappelle-t-il une nouvelle fois avec un sourire rassurant. Il baisse la tête, regardant ses doigts pianoter sur ma main.  « Je veux te montrer quelque chose. » dit-il. Il se lève avant que je puisse dire quoi que ce soit et va fouiller dans le placard où il avait déballé ses affaires.

Je le regarde en sortir ce qui semble être un petit livre. Il se retourne et reviens, me jetant le bouquin devant moi alors qu’il grimpe sur le lit derrière moi, me faisant assoir entre ses jambes. Je prends le livre recouvert de stickers et appuie mon dos contre son torse. Je réalise rapidement que c’est un journal similaire à celui qu’il m’avait donné il y a quelques mois, le même dont j’avais arraché les pages où j’avais inconsciemment écrit que je l’aimais.

Je tourne me tête pour le regarder, essayant de comprendre qu’est-ce qu’il voulait que je fasse avec ça. Il me fixe simplement, avant de baisser les yeux vers le livre dans mes mains. Je suppose qu’il veut que je le lise, mais même en étant aussi proche que nous l’étions, ça ne me semblait pas vraiment, disons, approprié, que je lise quelque chose qui me semblait aussi intime que ça.

« Seconde page jusqu’à la dernière. » me souffle-t-il dans l’oreille.

Je l’ouvre et tourne les pages, de la seconde jusqu’à la dernière, voyant défilé sous mes yeux une longue liste de nombres, comprenant rapidement que c’était des dates. Je reconnais les pages comme étant celle que j’avais un jour lue, après avoir trouvé son journal grand ouvert dans sa chambre. Je ne pensais pas qu’elle voulait dire quelque chose, mais pour que Luke veuille me les montrer, il y avait sans doute une signification à tout ça.

« Qu’est-ce que c’est ? » demandais-je, tournant et retournant les pages remplis d’encre noire. Les dates commençaient en Mai de l’année dernière, sautaient quelques semaines jusqu’à Aout, où elles devenaient de plus en plus répétitive et régulière. Et aux alentours de Novembre jusqu’à maintenant, il y en avait quasiment une pour chaque jour.

« Eh bien, j’ai probablement et accidentellement oublié quelques jours parce que j’avais simplement oublié que je les notais mais… » Commence-t-il, repoussant ma queue de cheval sur une de mes épaules pour pouvoir poser son menton sur l’autre. « C’est toute les fois, tous les jours où j’ai voulu te dire que je t’aimais, mais que je ne l’ai pas fait. » répond-t-il, sa voix si calme et si honnête qu’elle me donna des milliers de frissons.

« Ça commence en Mai. » Je voulais presque qu’il n’entende pas ça, je faisais simplement un constat, une note mentale pour moi-même. J’étais en fait stupéfaite qu’il est réussi à garder le compte de tous ses jours.

« Je sais, j’ai cru que j’allais devenir fou. » Un petit rire s’échappa de ses lèvres, chatouillant le creux de mon cou. « Je n’arrêtais pas de me demander, ‘Comment est-ce possible que je sois amoureux d’Autumn ?’, mais maintenant, la seule chose à laquelle je pense c’est ‘Comment pourrais-je ne pas être amoureux d’Autumn ?’ » dit-il tout en enroulant ses bras autour de ma taille. « J’ai commencé ça parce que je voulais savoir combien de fois j’y pensais combien de fois cette idée me venait à l’esprit. Je suppose que j’ai réalisé ça bien avant qu’on est commencé à se rapprocher, genre, vraiment. » Continue-t-il.

« Je ne sais vraiment pas quoi dire. » Ma voix se brisa légèrement à la fin de ma phrase, étant complétement bouleversé, pour dire le minimum. Je continuais de regarder les dates inscrite sur les pages, la plus récente étant hier.

« Tu n’as pas besoin de dire quoi que ce soit. » réplique-t-il. « Je sais que c’est surement bizarre et ringard et stupide, mais je voulais te le montrais parce que, » Il s’arrête, relevant sa tête pendant quelques secondes avant de la reposer sur mon épaule. « En fait, je ne sais pas vraiment pourquoi. » murmure-t-il.

« Merci. » dis-je, recevant un léger baisé sur mon cou en guise de réponse.

Je ferme son livre et le pose au bord du lit avant de me redresser et de me rappuyer contre son torse, laissant mes jambes s’entremêlés avec les siennes. Tout ce que Luke pouvait faire était de resserrer fermement ses bras autour de moi comme s’il craignait que je parte une nouvelle fois.

« Je suis fatigué. » murmure-t-il dans mon oreille. Je prends une grande inspiration, posant mes mains sur les siennes alors qu’elles étaient verrouillées autour de ma taille.

« Dors. » dis-je, le regardant par-dessus mon épaule.

« Seulement si tu dors avec moi. » soupire-t-il. « Pas comme ça, à moins que tu veuilles dormir comme ça, je peux rester comme ça. » ricane-t-il, m’entrainant avec lui alors qu’il se laissait tomber sur le dos sur le moelleux matelas.

Il retira ses bras d’autour de ma taille avant que l’on se glisse sous les couvertures. Le soleil commençait à se lever alors que je me penchais pour être la petite lampe posé sur la table de nuit. Je me rallonge correctement avant de me retourner sur côté pour faire face à Luke.

Il tend un de ses bras pour me rapprocher de lui, nos mains et nos jambes restèrent entremêlées pendant que j’enfouissais ma tête contre sa poitrine. Même s’il avait l’étrange habitude de se réveiller avec sa tête sur mon ventre et de monopoliser le lit constamment, je n’abandonnerais ceci pour rien au monde.  

« Bonne nuit. » murmure-t-il, me resserrant davantage dans contre lui.

« Je peux voir le soleil. » lui chuchotais-je, mes paupières se faisant de plus en plus lourdes.

« Bonne nuit. » répète-t-il, un sourire évident collé à ses lèvres. « Je t’aime. » Il dépose un court baisé sur mon front, comme s’il était en train de m’ensevelir avec son amour. Et c’était un sentiment irremplaçable. Personne d’autre n’avait la possibilité de me faire sentir comme je me sentais maintenant.

« Je t’aime plus. » 

COLLISION (When We Collide 'Luke Hemmings')Where stories live. Discover now