Illusion d'antan

Chapitre 8

Elle s'approchait doucement et contournait l'endroit où il était installé. Elle prit sa main libre mais gantée.

- Je viens peut-être trop tardivement.

- Non pas du tout, je ne dormais pas.

- Vraiment ? Depuis quand suis-je là ?

- Certes, j'ai dû m'assoupir deux minutes le temps que tu entres.

- Presque cela fait un quart d'heure que je te regarde respirer calmement.

- Oh ? Et tu n'as pas jugé bon de me réveiller avant ?

- Pas content ?

Elle lui pinçait le biceps en riant.

- Hey !

Il se levait pour la regarder plus longuement. Elle se taisait, une réserve s'était instaurée, la dispute qui avait explosé quelques mois auparavant était de nouveau présente à l'esprit de chacun. Elle regardait par terre d'un coup.

- Je ne voulais vraiment pas t'offenser la dernière fois.

- Ma réaction fut excessive mais je ne voulais pas que tu découvres mon secret. J'ai peur de la façon dont tu pourrais réagir. Je me suis beaucoup trop attaché à toi.

- Tu regrettes tes sentiments ?

Elle se sentait blessée d'envisager cela.

- Non, ton jugement à mon égard m'importe et selon ta réaction je sais que je souffrirai.

- Ça ne doit pas être si horrible.

- Nous verrons bien, installe-toi s'il te plaît. J'aimerais que l'on passe un moment serein avant que je te dise la vérité et pourquoi.

Elle s'assit sur le fauteuil sur lequel il était peu de temps avant. Elle qui avait un peu froid était ravie de profiter de la chaleur qu'il y avait laissé. Il lui tendait une boîte.

- J'aimerais voir ton visage quand tu m'offres quelque chose.

- Pas maintenant s'il-te-plaît. Je ne voudrais pas gâcher cet instant.

- Mais...

- Si tu vois mon visage tout de suite ton regard changera inéluctablement.

Élisa baissait les yeux sur son paquet.

- Je préfère ne pas l'ouvrir alors.

Désemparé, le masqué s'assit sur la chaise en face en baissant la tête.

- Non ne sois pas triste, je vais le déballer...

- Vraiment ? Merci.

Il la scrutait alors qu'elle tirait délicatement sur le ruban bleu pour l'ouvrir. Elle découvrait la robe qu'elle avait admiré dans l'après-midi.

- Comment as-tu su ?

- Tes yeux pétillaient, je me suis dit que ça te ferait plaisir.

- Mais c'est trop...

- Mets-la. Enfin si tu le veux évidemment.

- Là ? Comme ça ? Devant toi ?

- Si tu le souhaites tu peux te mettre derrière moi, je te rappelle que je t'ai déjà vu nue.

- Ce n'est pas la même chose.

- D'accord...

Elle se levait face à lui. Elle commençait à se dévêtir. Il restait silencieux, elle détachait les boutons de son petit chemisier. Il n'en restait qu'un qui laissait voir son ventre et la naissance de ses seins. Il déglutissait de la voir ainsi, elle était gênée mais était décidée à continuer. Elle dénuda une épaule puis l'autre et ensuite laissa le bout de tissu glisser jusqu'à sa taille pour enfin défaire le dernier bouton. Son haut tombait par terre.