Princesse de Mon Cul

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Si des Terminales L me lisent, ils comprendront à quelle princesse je fais allusion.

Les autres, je vous explique. Cette année on a dû lire un livre affreux qui parle d'une emmerdeuse. On avait pour tâche finale de faire absolument ce qu'on voulait à partir de l'oeuvre originale. Je me suis vengée en écrivant cette version plus sincère et plus cynique, et l'ai rendue à mon professeur en sachant que c'était quitte ou double : soit il croirait que je me foutais de sa gueule, soit il adorerait.

J'ai eu 20/20, alors pourquoi pas vous la partager?

Enjoy! 

(Rien n'a été modifié. La version que vous lisez est la même en tout points que celle que mon prof a reçu, même pour le titre et les emojis)

LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA PRINCESSE DE MONTCUQ


🏰🏰🏰

Pendant que les catholiques et les protestants se foutaient sur la gueule sans que l'on sache vraiment pourquoi, la princesse de Montpensier trouvait le moyen de saouler tout le monde avec ses histoires à l'eau de rose. La fille unique du Marquis de Mézière, une vraie gosse de riche, était promise au petit frère de son gars, duc de Guise, que l'on a depuis appelé le BG. Remarquant que la meuf clignait un peu trop des yeux chaque fois qu'elle le voyait, il comprit qu'il ne la laissait pas indifférente et souhaita alors ardemment la pécho. 

C'est alors que ces rageux de Bourbon décidèrent de donner leur fils, le prince de Montpensier, en époux à cette princesse afin d'arrondir les fins de mois et faire entrer l'oseille. Guise (pauvre chou) se retrouva solo et, ne trouvant pas de réaction intelligente appropriée, se contenta de transformer son seum en bouderie (car il était avant tout quelqu'un de très mature). La princesse, après avoir été un peu malmenée par ses géniteurs, se dit que bon, d'accord, elle épouserait Montpensier et demanderait à Guise de cesser de venir pleurer sous ses fenêtres. Elle épousa donc le prince et fut embarquée en calèche à Champigny, afin d'éviter de finir trucidée par un protestant un peu soupe-au-lait.

Dans sa jeunesse, Monsieur de Montpensier s'était lié d'une amitié étrange avec le vieux Comte de Chabannes, un protestant ouvert d'esprit. Pour sauver ses fesses (car cela commençait effectivement à devenir coton), ce dernier abandonna la guerre et rejoignit le Prince, en faisant croire qu'il était revenu pour lui. Montpensier, qui n'était pas le couteau le plus affûté du tiroir, ne se douta de rien et protégea le comte des accusations de Catherine de Médicis, franchement plus lucide. Chabannes s'avéra très attiré par « l'intelligence » de la jeune princesse et devint son professeur, réussissant l'exploit de lui apprendre à lire et à écrire son prénom au bout de seulement quelques mois.

💔💔💔

Lorsque Montpensier dût partir à la Guerre, Chabannes pris rapidement la confiance auprès de son élève qui, parlant beaucoup trop pour ne dire que des choses intéressantes, ne tarda pas à lui raconter ses histoires d'ado avec "Henri" et lui assura qu'elle ne serait plus jamais amoureuse, vu que de toute façon les hommes étaient "carrément tous des connards-han". Fasciné par tant de charme, le Comte tomba éperdument amoureux de cette merveille de beauté et de culture. Il réussit à cacher son attirance pendant une année, avant de se dire qu'au fond, sur un malentendu, il avait peut-être une chance. Il se fit renvoyer bouler très froidement et, humilié de se trouver ainsi bloqué dans la friendzone, il se roula par terre aux pieds de la jeune fille. Cette dernière eu beau lui répéter qu'ils avaient 30 ans d'écart et qu'elle était déjà mariée, rien n'y fit, le pauvre Comte continua à chouiner jusqu'à ce qu'il entende que bon, ok, on sera meilleurs amis, relève toi maintenant, on nous regarde. Il se moucha, se releva et repartit dans ses quartiers pour y fabriquer des bracelets d'amitié avec des petites perles.

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Deux ans plus tard, en revenant d'une bataille à Loches, le duc de Guise se perdit. Mais il ne se perdit pas tout seul puisqu'il était censé guider le Duc d'Anjou. Il se fit un peu remonter les bretelles, il est vrai, mais décida de faire comme si il maîtrisait la situation en conduisant sa troupe au pif. Le groupe arriva alors en vue d'une rivière, que Guise ne connaissait pas. La princesse qui se trouvait COMME PAR HASARD dans une barque sur cette rivière (parce qu'elle voulait regarder Jean-Mi le pêcheur attraper un ménomini rond) n'échappa pas à la vigilance des deux jeunes paumés. Tout de suite, Anjou fit le bonhomme et fit appeler la jeune femme afin de squatter sa barque. Il s'installa avec de Guise, ce qui donna lieu à un profond malaise une fois que les deux ex-tourtereaux se soient reconnus. Pour montrer qu'elle n'était pas affectée, Marie (ou Renée, on sait pas trop) invita les deux boulets au Château.

Le Prince de Montpensier se posa pas mal de questions en voyant débarquer sa femme avec son ex et un parfait inconnu, bien mieux doté par la nature qu'il ne l'était lui même. S'en suivit un repas assez tendu, au cours duquel la princesse dût supporter les allusions franchement beaufs du duc d'Anjou, assise entre un Guise au regard myxomateux et un Prince au bord du burn out. Ce dernier piqua sa crise dans la soirée, mais rien de bien méchant puisqu'il n'était pas d'un naturel intimidant.

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Dans les mois qui suivirent la crise de jalousie du Prince, Marie-Renée et le Duc de Guise se revirent lors de réceptions royales, ce genre de fêtes huppées où les princes pouvaient se trémousser déguisés en guerriers arabes sans que personne ne trouve cela étrange ou même un peu raciste. Ils en profitèrent pour faire plus ample connaissance dans les moments où ils se trouvaient hors de vue de Montpensier. Malheureusement, à cause de cette andouille de Renée, ils se firent griller par Anjou, qui s'empressa de cafter.

Résultat, les deux pas-encore-tout-à-fait amants n'eurent plus la permission de se revoir. Une fois de retour à Champigny, la princesse soudoya Chabannes, qui était vraiment trop impliqué dans cette histoire de BFFs, afin qu'il fasse circuler des lettres d'amour dégoulinantes de guimauve et d'arc-en-ciel entre nos deux tourtereaux. Il lui lisait bien sûr tout ce qu'elle recevait, et le Comte affirmait qu'il trouvait ça "mais nan mais trop bien écrit quoiii". Alors qu'il était juste jaloux, mais passons. Après quelques lettres, de Guise décida d'aller lui même faire un coucou à Marienée. Ou Renarie, à vous de voir. Toujours est-il qu'il débarqua au Château un beau soir. Suite à un quiproquo un peu long à expliquer, le Prince crut que c'était avec Chabannes qu'il se faisait tromper et le jeta dehors. Le pauvre François s'en alla à Paris et fût abattu lors du massacre de la Saint-Barthélémy (un boulet jusqu'au bout, celui-là).

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La princesse ne reçut plus aucune nouvelle de son keum depuis cette date, elle apprit avec un minimum de tact la mort du Comte, et Montpensier la ghosta. Comme elle était avant tout une grande drama-queen, elle se rendit malade de solitude et joua la mourante, histoire d'inquiéter un peu la plèbe. Quelque temps après, elle apprit la nouvelle du mariage de Guise avec la Comtesse de Noirmoutiers et arrêta de faire semblant. Elle avait perdu son mari, son coup et son meilleur pote. On peut comprendre son désarroi.

Elle mourut peu de temps après cette nouvelle. Seule. Mais genre vraiment toute seule.

Madame de Lafayette nous dira que la moralité de cette histoire est : Si tu n'avais pas fait autant la ouf, tu aurais toujours tes 3 gars.

Mais mais moi je penche plutôt pour : Mieux vaut croquer un bout que de s'étouffer avec le tout.

Et petite dédicace à Chabannes: trop bon, trop con. 

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⏰ Last updated: Mar 26, 2020 ⏰

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