Les Psychiques - Laisse-moi partir

Chapitre 27

— Layla, je vous ai écouté avec ce gars. Tu as dit que tu savais ce que tu étais.

— Oui.

— Mais qui es-tu dans ce cas ? Quel psychique es-tu bordel !? Est-ce vrai que tu es...un caméléon ?

Il voulait savoir, et je voulais lui répondre. Après tout ce temps, il avait le droit. Mais tandis que j'ouvrais la bouche, quelqu'un me devança.

— Exactement, mon grand. Une espèce qui devait avoir disparu depuis longtemps parmi les Psychiques.

Un bruit étrange retentit, me forçant à d'abord me tourner vers Dorian. Il était en train de retirer une fléchette de son bras.

Que se passait-il ?

Ava se trouvait avec des individus que je ne connaissais pas. Jusqu'à ce que je vois Ingrid. L'USRP. Et Ava, les bras croisées, se tenait au côté d'une autre femme.

— Madame Z, riait mon père en voyant une femme plus âgée parmi eux.

— Monsieur Eden. Je dois vous féliciter pour être parvenu à vous enfuir loin de nos radars aussi longtemps. Il semblerait que vous ayez dû rejoindre une organisation criminelle pour cela.

Puis ses yeux se posèrent sur moi.

— Agent Furie, c'est à vous.

— Avec plaisir.

Aussitôt, des émotions étranges m'envahirent. Je ne fus pas la seule affectée. Chacun ici sembla changer. Etre terrifié. A l'exception de Dorian. Il était furieux.

— Je ne vous laisserai pas emmener Layla. Elle est à moi.

Mais aussitôt eut-il fait un pas qu'il tomba en avant, rattrapé par le bras d'une personne masquée d'un casque de moto et vêtue d'une tenue de motard. Une femme.

— Il faut partir maintenant ! hurlait le chauffeur.

Et chacun monta dans le bus, Dorian aidé de cette femme. Il avait été drogué, cela ne faisait aucun doute.

Mais au moment de monter à mon tour tandis que le moteur vrombissait, quelque chose me stoppa. Une bourrasque me propulsa en arrière, m'amenant directement dans les bras d'un homme qui posa aussitôt une main devant ma bouche pour m'empêcher d'hurler. J'aurai voulu pouvoir bouger, mais mes membres n'y parvenaient pas.

— Je suis l'Agent Zéphyr. Tu ne peux pas fuir mes vents, parce que je suis le vent.

Et en effet, son corps était à la fois solide et enveloppé de vent.

— Non ! On ne peut pas partir sans Layla !

Ce fut le dernier hurlement que j'entendis. La voix de Dorian qui résistait à l'influence d'Ava, une infiltrée de l'USRP depuis le début.

Lorsque les lèvres de l'Agent Zéphyr se posèrent près de mon oreille, prenant soin d'effleurer mon cou tout du long de sa remontée, je sentis un nouveau danger. Ce n'était plus seulement l'USRP menaçant la Psychique que j'étais. C'était un homme menaçant une femme en position de faiblesse.

Sa main, discrètement baladeuse, m'incita à lever mes yeux vers le ciel. Pourquoi étais-je si impuissante alors même que je possédais ces pouvoirs étranges ?

Sous le soleil, je pus voir une image de pureté qui semblait n'avoir jamais existé à Colombe. La terre était encore à feu et à sang, les cadavres jonchant le sol. Il n'y avait plus aucun bruit, si ce n'était celui du moteur de ce bus qui fuyait avec mes amis, ma famille, victimes d'Ava. Les combats avaient cessé, et je me doutais de qui avait remporté la victoire. L'un de ses agents me tenait dans ses bras.