Chapitre 17

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« There's parts of me I cannot hide

I've tried and tried a million times

Cross my heart and hope to die

Welcome to my darkside »

Neoni, Darkside

Traduction (par moi) :

" Il y a des parties de moi que je ne peux pas cacher

J'ai essayé et essayé un million de fois

Croise mon cœur et espère mourir

Bienvenue dans mon côté obscur "



On lui avait donné un prénom. On lui avait expliqué grossièrement le problème. On lui avait transmis une requête.

Layla était une jeune femme ayant vécu dans des laboratoires clandestins de l'USRP français après avoir séjourné à Colombe, ville prison expérimentale pour les prisonniers psychiques. Ce n'était que depuis peu que sa mémoire la confrontait aux démons de son enfance, aux traumas provoqués par le Soleil de Dante, une secte revenant petit à petit sur la scène. Les souffrances de Colombe, les douleurs du laboratoire et son travail à l'USRP... Layla avait connu la mort, armé en tout et pour tout d'une âme innocente des vices du monde, vivant dans l'ignorance de ce qu'il se faisait de pire en l'Homme.

Giulia connaissait ce monde, elle le côtoyait depuis toujours. Mais une fille comme Layla ne savait pas faire face. Avec le temps, elle s'adapterait et parviendrait à le comprendre, voire à l'adopter. Mais dans l'immédiat, elle ne le pouvait pas.

Avoir perdu son père de cœur n'avait rien fait pour améliorer la situation.

Venir en aide à une âme aussi fragmentée ne serait pas une mince affaire. D'autant qu'il s'agissait là d'une psychique au trois natures classées M, autrement appelé Mystique. Et sa puissance ne semblait cesser d'augmenter. Sans doute une P4, peut-être P5.

Ce qu'elle allait rencontrer dans cette tête serait dangereux, truffé de pièges et de protections contre des intrus comme elle. Mais Giulia était forte. Et son père lui avait donné un ordre. Elle était une arme efficace, elle n'avait pas le choix. C'était la famille.

Alors installée devant Layla, les deux assises en tailleur à même le sol, Giulia leva ses deux mains pour envelopper le crâne de la femme sombrant de plus en plus dans la folie. Les paumes ne rentrèrent pas immédiatement en contact de sa tête. Elle observa d'abord la patiente, jaugeant de celle dont le regard se perdait dans le vide. Ses yeux-là n'avaient rien d'ignorant. Layla se laissait passer pour une fillette à l'esprit fragilisé... Mais la femme lui faisant face avait conscience de bien plus de choses.

Les doigts de Giulia devinrent verts, petit à petit, la couleur sylvestre contaminant sa main. Un parfum léger lui échappa, une effluve sur laquelle elle ne possédait que peu de contrôle.

Puis elle se saisit de la tête de Layla.

L'instant d'après, Giulia se trouvait dans un espace étrangement paisible.

Maison familiale avec un couple au sourire parfait, un soleil éclairant le monde, même les fleurs ne semblaient pas pouvoir embrasser la mort. Une enfant jouait là, allant par moment à la rencontre du couple heureux. De ses parents. Et elle retournait s'amuser.

Au loin, venu depuis une colline, un autre homme veillait. Dorian, celui qui avait demandé ce service au père de Giulia. Dans l'esprit de Layla, il était également dans sa vie mais en tant qu'un second père. Un père biologique qu'elle acceptait dans son existence. Mais leur lien ne serait jamais aussi parfait qu'avec ce père de cœur. Ce Gauthier.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant