Cher Journal,

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1er septembre 2015

Mon histoire commence le jour où je suis née, logique. Je suis née le 9 janvier 1999 dans l'incroyable ville de Los Angeles. Une chambre face à la mer que mon grand frère Nolan, âge de 2 ans de plus, ne voulait plus quitter. J'adore quand ma mère me parle de Nolan et moi quand nous étions enfants ou de mes parents quand ils étaient jeunes. L'une de mes histoires préférées est comment mes parents se sont rencontrés. Mon père, Rafaele Tagliaferri, est italien. En Italie, il a créé beaucoup de système de domotique et des systèmes de sécurité qui ont très bien marché. Il a créé son entreprise qui est devenue la meilleure entreprise de domotique de tout le pays. Il a donc décidé de développer son entreprise à l'internationale. Il a déménagé à Los Angeles car c'était son rêve d'aller sur la côte Ouest des États-Unis. Évidemment, mon père était jeune, la vingtaine à peine, et un jeune riche, ça veut en profiter. Il a acheté pour lui un duplex au dernier étage d'un immense building avec piscine, spa, jardin sur le toit... Enfin il s'est fait plaisir. Il sortait beaucoup, pour rencontrer dans jeunes amateurs qui seraient prêt à travailler pour un italien inconnu aux USA. Et évidemment, certaines soirées ne finissaient pas comme prévu. Une nuit où il avait bu, et ou la soirée avait mal tourné, mon père se retrouva à l'hôpital avec plusieurs plaies ouvertes sur le corps, ne lui demandait pas il ne sait pas comment il se les ai faites. Toujours est-il que ce soir là, Ashley Roth était interne de garde à l'hôpital où mon père a été emmené, et elle s'est occupée de recoudre ses blessures. Mon père, bourré, ne s'est pas gêné et il lui a bien évidemment demandé de sortir avec lui. Ma mère gênée, a refusé ce soir là. Sauf que mon père est revenu tous les soirs à l'hôpital pour la voir, sans forcément lui parler, mais juste pour l'admirer. Vous vous doutez bien qu'un jour, elle est allée le voir, et lui ne l'a pas lâché. Deux ans plus tard, ils étaient mariés, et un an après, Nolan est né. Je suis donc arrivée deux après, et mon frère était, d'après mes parents, sans doute le plus heureux de la famille, et le plus heureux des grands frères. Mon père nous parlait italien, et ma mère en américain, c'était parfois compliqué, quand j'ai commencé à parler, je faisais des phrases avec des mots italiens et des mots anglais, ça faisait beaucoup rire mes parents. Personnellement, l'histoire qui me fait le plus rire, c'est le débat que mes parents ont eu pour choisir mon prénom. Déjà, le prénom de mon frère a été compliqué à choisir, mais au final, ils ont choisi un prénom plutôt anglais. Forcément, mon père voulait absolument que j'ai un prénom italien, sauf que les prénoms proposés mon père n'enchantait pas du tout ma mère. Tous deux voulaient un prénom des plus originaux, mais ayant des origines bien différentes, ça a été très, très, très compliqué. Et à ma venue au monde il n'avait toujours pas choisi. Pendant que mes parents, ma mère allongée sur le lit d'hôpital et mon père début face à la mer depuis la fenêtre, se disputaient pour choisir mon prénom, mon frère s'est approché de moi, et il a commencé à me dire des prénoms, en espérant avoir une réponse de ma part. Il en donnait des simples, des originaux, des prénoms anglais, italiens : Cindy, Cora, Maureen, Addison, Meredith, Giulia, Alessandra, Mikaela, Gabriela, et finalement, Chiara. Et lorsqu'il a prononcé ce prénom, j'ai ouvert les yeux, et je l'ai regardé. Mon frère avait les yeux qui pétillaient et le sourire jusqu'au oreille lorsqu'il a crié à mes parents : "Chiara ! Chiara !"
Mes parents l'ont regardé très étonné pendant un moment, lui il sautait en répétant mon futur prénom. Mon père s'est approché de moi, m'a sorti du berceau et m'a dit d'un ton très doux tout en me berçant délicatement :

Ciao Chiara.

Ma mère tomba une nouvelle fois amoureuse de mon père à ce moment là. J'adore cette histoire, ma mère me la racontait souvent quand j'étais petite.
J'ai donc vécu à Los Angeles jusqu'à mes 3 ans, mon père a développé son entreprise sur toute la côte Ouest, et a donc décidé de voir plus grand. Nous avons donc déménagé en 2002 à New York, où nous sommes restés 2 ans. On a ensuite déménagé à Miami, puis 2 ans plus tard nous sommes allés vivre en Corse. Il a fallu apprendre le français, et ça c'était difficile. J'avais 7 ans, je rentrais en CE2, j'avais un an d'avance et je n'avais jamais parlé français de toute ma vie. Il a donc fallu que j'apprenne vite. Comme il y avait des leçons d'anglais avec une autre maîtresse, moi j'avais mon cours particulier de français, vu que je n'avais pas vraiment besoin d'apprendre l'anglais comme c'était l'une de mes langues maternelle. Quelques années plus tard je sauta une deuxième classe d'ailleurs. Nous sommes restés un moment en Corse, à Porto Pollo, c'était un petit village mais c'était sans doute notre endroit préféré avec Nolan, et pourtant on a vécu à L.A et à New York. Mais rien ne vaut la tranquillité d'un village sur la plus belle île au monde. Rien n'égal un réveil avec vu sur une mer bleu turquoise, et pouvoir admirer le coucher de soleil derrière les montagne enneigées en hiver, avec la mer de l'autre côté. C'était un paysage inimaginable pour ceux qui ne l'avait jamais vu. Et ce qu'on ressent quand on voit ça est juste inexplicable. Notre vie de rêve sur l'île de beauté a prit fin en 2010, peu après la naissance des jumeaux, Hélio et Alison. Nous sommes allés vivre en Italie, là où vivait mon père. Nous étions riche et heureux. C'était la famille parfaite, tout allait bien. Enfin, presque tout... Je suis tombée malade en Corse, et c'est d'ailleurs pour me soigner que nous sommes allés en Italie, mais moi je ne le savais pas. Comme j'étais petite et que mon physique ne m'importe pas plus que ça, je n'avais pas vraiment remarqué, et le fait que je sois malade ne m'avait pas inquiété. Mais ma mère, elle, l'avait remarqué, et une enfant qui à tendance à être un peu jaune n'échappe pas à la vigilance d'un chirurgien pédiatrique. Je suis donc rentrée en dernière année de collège en Italie qui équivaut à la 4ème (3 ans de collège et 5 ans de lycée en Italie)... le teint jaune. Quand les autres élèves me demandait pourquoi, je leur expliquais que mon foie était juste malade, sans leur dire qu'en réalité j'avais un cancer du foie, car même moi je ne le savais pas. Personnellement, ma couleur m'importe peu. J'avais fait connaissance avec beaucoup de filles dans mon village, plus jeunes que moi certaines, très souvent en admiration quand je leur parlais anglais ou français, même si je ne maîtrisais pas aussi bien le français que l'anglais. J'ai donc continué à vivre sans vraiment me soucier de ma santé, je devais juste faire attention à ce que je mangeais, et j'avais des piqures avant et après manger. Mais c'était facile pour ma mère de me fournir la nourriture adaptée car l'hôpital était proche du collège et du lycée. Le problème, c'est que mon état a empiré, mon foie a continué de se détériorer malgré le traitement. Pendant ma première, mes parents ont décidé de partir en France, c'était déjà prévu car mon père devait importer son entreprise dans le pays, mais nous sommes partis plus tôt que prévu. Me voilà donc en France, sur la côte d'Azur. J'étais très heureuse d'avoir déménagé dans cette région parce que justement l'une de mes amis d'Italie y avait déménagé également. Enfin voilà pour la petite histoire. J'aime beaucoup écrire, mon histoire surtout, ça me permet de laisser une trace écrite de mon passage sur cette terre. En Italie, j'étais connue en tant que chanteuse, j'écrivais mes chansons, certaines c'était mon frère qui me les avaient écrite. J'ai commencé à chanter sur scène à 12 ans, et depuis je faisais des concerts, dans mon collège je faisais des concerts privés, et je chantais toujours devant la classe en cours de musique. Au spectacle de fin d'année je faisais toujours un petit concert. Mais comme j'étais jeune, je suis restée très local, donc en France on ne me connaissait pas, où très peu.
Me voilà donc en France, à Antibes plus précisément. Ma mère a eu un poste à l'hôpital de Cannes, mes parents ont donc fait construire une grande villa quand nous étions encore en Italie, pour que nous puissions y vivre en arrivant. Mon frère voulait un duplex à Antibes, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, mais il voulait être à Antibes. Comme il voulait que je vive avec lui car nous étions très proche, j'ai accepté. Du coup on rentre uniquement le week-end à la villa, et mon père s'est prit un appartement à Nice à côté de sa société. Pendant les vacances, mon frère a fini de développer une application relié au système de domotique de mon père, afin de tout contrôler sur n'importe quels appareils, c'était plus sécurisé qu'une télécommande. Il l'a commercialisé, et il a commencé à se faire un bon chiffre d'affaires. C'est pour faire les boutiques en illimité m'a-t-il dit.
Enfin bref, dans quelques jours je serais en terminale S au Lycée Audiberti. Je ne connais pas les français, et je dois avouer que j'ai un peu peur de leur jugement. En Italie c'était pas pareil, je suis arrivée jeune donc ceux avec qui j'étais au lycée ont un peu grandi avec moi. Eux je ne les ai jamais vu et eux non plus, et la première chose qu'il vont voir, c'est ma couleur de peau jaune. Je sais que les français ne sont pas racistes, mais enfin la c'est pas pareil, je ne suis pas métisse ou noire, je suis jaune. Enfin bon, si ça se trouve, ils ne diront rien, enfin j'espère...

Mourir pour Exister Where stories live. Discover now