𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓

―34―

J'étais si heureuse de la retrouver.

Nebula se détacha de mon étreinte et m'observa. Du bout de son index, elle dessina la ligne de ma cicatrice, partant de mon front jusqu'à ma pommette. Ses yeux entièrement noir fixèrent mon œil blessé et un fin sourire naquit sur ses lèvres.

― Tu vas avoir besoin d'un œil bionique, se moqua-t-elle.

― Hors de question ! ris-je. Allez, viens, tu dois avoir faim.

― Un peu oui.

Je lui pris la main et la tirait vers le QG où les autres s'y dirigeaient déjà. Là, autour d'un bon repas, Tony et Nebula nous expliquèrent ce qu'ils avaient vécu de leur côté, sur Titan. Ils étaient les deux seuls à ne pas avoir disparu.

Le lendemain, nous étions tous regroupés dans la cuisine sous la demande de Steve. Il manquait juste Nebula qui se reposait encore. Accolée contre l'une des vitres qui séparait la cuisine des autres pièces, les bras croisés, je fixai l'hologramme qui faisait défiler les images des personnes disparues.

― Il y a vingt-trois jours que Thanos est venu sur Terre, commença Rhodes.

― Tous les gouvernements du monde sont en pièces. Ceux qui fonctionnent encore essaient de faire un recensement, mais on dirait qu'il a... Qu'il a fait ce qu'il a annoncé. Thanos a anéanti cinquante pourcent des êtres-vivants.

La phrase de Nat jeta un froid dans la pièce.

― Mais il est où maintenant ? demanda Tony.

― On ne sait pas, répondit Steve. Il a ouvert un portail et l'a traversé.

― C'est quoi son problème ?

Tony pointa Thor du doigt. Le Dieu était assis plus loin dans la pièce, la tête baissée. Quand il me disait aller mieux, je savais que c'était faux. Tout comme moi, il ne cessait de penser à notre défaite face au Titan.

― Bah il est furax, déclara Rocket. Il croit qu'il a échoué. D'un autre côté il n'a pas tort, mais il faut reconnaître que c'est le seul dans ce cas.

Moi la première.

― C'est marrant, y a encore une seconde, je croyais qu't'étais un ours en p'luche.

― J'en suis p't'être un.

― Ça fait déjà trois semaines qu'on traque Thanos, ajouta Steve. On a beau avoir des scanners, des satellites et on a toujours rien. Tony, tu l'as affronté.

― Qui te l'a dit ? J'l'ai pas affronté, il m'a explosé la tronche avec une planète pendant que le magicien de fête foraine lui refilait son stock. J'appelle pas ça un combat. Parce qu'il est invincible.

― Il t'a pas laissé des indices, des coordonnées ?

Tony porta sa main à sa tempe, fait un signe tout en faisant un bruit avec sa bouche. J'arquai les sourcils. Drôle de personnage.

Il commença d'ailleurs à se prendre la tête avec Steve, ce qui me fait soupirer. Comme si c'était le moment des règlements de compte.

― ... et elle aussi elle est géniale ! s'exclama-t-il en me pointant du doigt. D'ailleurs, c'est à elle qui faut d'mander. Après tout, c'est sa fille, elle le connaît mieux qu'nous !

Manquant de force, il tomba à genoux, rattrapé par ses amis. Il leur assura que tout allait bien avant de s'écrouler à leurs pieds. Avec l'aide de Steve, Rhodes emmena Tony à l'infirmerie où Bruce le prit en charge dans la seconde. Nous attendons donc dans le couloir jusqu'à ce que Rhodes sorte de la chambre.