𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈

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     Avant notre dernière étreinte, je lui avais demandé de partir avant que je me réveille. Si je l'aurais vu partir, je l'aurais supplié de rester à mes côtés et tout ce qu'on aura fait, n'aurait servi à rien. Ainsi, lorsque j'ouvris les yeux ce matin-là, il était parti. Il m'avait fallu un peu de temps pour réaliser tout cela. Que c'était terminé. Le plus étonnant, était que j'avais ressenti plus de choses pendant ces quelques semaines qu'en vingt-deux années d'existence.

Puis je me suis souvenue de mon père, d'Elizabeth et au fait qu'elle avait pris ma place pendant mon absence. J'espérais que tout ce soit bien passer et que ce que nous avions fait n'avait pas été découvert. Je n'osais pas imaginer les répercutions. Le jour venait à peine de se lever, que je m'étais préparée en hâte, espérant rentrer avant que le manoir se réveille, mon père avec.

Ainsi, je me retrouvais à galoper jusqu'au manoir, me demandant au bout de combien de temps mon père remarquerait l'absence de John. À force que je me rapprochais du manoir, je devenais de plus en plus nerveuse à l'idée que tout le plan que nous avions mis en place avec Elizabeth soit découvert. Et que cette dernière soit gravement punie, pour m'avoir aidée à libérer un prisonnier. Quant à moi, je risquerais d'abord de voir mon père se déchaîner contre les Peaky Blinders, ainsi que John et être renvoyée en Italie. Je subirais bien davantage, mais la possibilité que John meure en vain, était le pire des châtiments.


     Dans la cour du manoir, je déposai mon cheval aux écuries, mais le dresseur n'était pas présent. Ce qui était assez étrange, puisque son travail consistait à s'occuper des chevaux et il arrivait généralement avant même le levé du jour. Je fus alors contrainte de ramener le cheval à son box et veiller à ce qu'il ne manque de rien. Je toucherai un mot au dresseur. Sortant des écuries, je remarquai qu'il n'y avait pas énormément d'activités à l'extérieur. Pourtant, les jardiniers étaient toujours présents eux aussi et apportaient même un peu de gaieté.

Une chose m'interpella lorsque je me rapprochai de l'entrée arrière du manoir. Le verre des grandes portes qui donnaient sur la cour était brisé en mille morceaux. Je ne comprenais pas comment cela était possible. Mon angoisse augmentait à mesure que je m'apprêtai à rentrer. Puis, mon sang ne fit qu'un tour.

Au seuil, je vis des corps de domestiques gisant sur le sol. Il y avait du sang partout. Cette vision me fit avoir des hauts le cœur et je sortis pour vomir dans un coin. Ma respiration était terriblement saccadée, tandis que je prenais de profonde inspiration, pour tenter de me calmer. Je décidai de rentrer de nouveau dans le manoir. En marchant parmi les corps inertes des domestiques, je remarquais aussi ceux des hommes de mon père et ma peur ne fit que croitre. Je tremblais de la tête au pied. Comment une chose pareille avait pu arriver ? Que s'était-t-il passer ? Qui avait pu commettre un massacre tel que celui-ci ?

Immédiatement, une adrénaline prit possession de mon corps et je me mis à chercher mon père. J'espérais que rien de grave ne lui été arrivé. Que s'il était présent au moment de ce funeste événement, qu'il ait pu prendre la fuite ou se mettre à l'abri.

Quelque part dans Birmingham

     Quelle piètre allure. Le jeune homme ne cessait de pester. Il avait traversé le domaine entier, pour finalement se retrouver au milieu de nul part, faire demi-tour ou du moins, contourner le domaine, pour ne pas se faire repérer. Il avait tout de même réussi à s'en éloigner le plus possible. La route avait été longue, avant qu'il aperçoive le ciel inexistant de Birmingham, dominé par les nuages d'une épaisseur accablante, qui ne laissait jamais entrevoir la couleur naturelle d'un ciel.

Et Giuliana qui a toujours refusé de s'enfuir avec lui. Oui, il comprenait qu'elle veuille rester aux côtés de son père. Il était la dernière personne en vie qui comptait énormément pour elle. Mais lui, il pouvait lui offrir une vie beaucoup plus agréable, voire heureuse, que ce qui l'attendait maintenant. Il se jurait une dernière fois de tuer de ses propres mains ce putain d'italien, qui prendrait un malin plaisir à la courtiser, maintenant qu'il n'était plus enfermé dans cet endroit. Ces derniers instants qu'il avait passé avec elle, avait été comme frapper aux portes du Paradis. Et il donnerait n'importe quoi pour les revivre encore et encore.

Dans les yeux d'un Shelby || Tome I (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant