Chapitre 7

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Elle est fière de son effet, je le vois du coin de l'œil.

- Et sinon tu m'emmènes où ? Attends, attends j'imagine les pires horreurs.

Elle se retourne furtivement sur son siège secouant la voiture.

- Euh, tu pourrais être plus douce quand tu as une idée farfelue ? Mais vas-y je t'écoute hein.

- Tu me conduis dans un parking abandonné ou un entrepôt désaffecté pour me séquestrer.

Elle est bouche-bée de son hypothèse, je l'écoute attentivement.

- Après tu vas m'assommer pour m'attacher à une colonne de plomb vieille de Mathusalem et dont je ne pourrai jamais me détacher que par la clé. Il y aura un lit tout sale où d'autres de tes victimes ont subi ce que je m'apprête à vivre.

Sa voix est tremblante à ses dernières paroles et elle met sa main sur mon avant-bras avant de le pincer légèrement.

- Et ensuite ?

- Ensuite tu vas me frapper pour que j'aie peur de toi et que je me soumette sans avoir à me débattre. Quand je serai sonnée tu me déshabilleras. Oh mon dieu ! Comment on peut faire ça à quelqu'un ? Et enfin... Enfin tu vas me violer à plusieurs reprises sur plusieurs jours et moi je vais plus du tout me défendre à la fin car tu ne me nourriras pas, juste de l'eau de temps en temps.

J'entre dans un parking en souriant.

- Qu'est-ce-que tu fais ?

- Tu m'as donné des idées, dis-je sadiquement.

- Tu déconnes !?

- Oui ahah, détends-toi on monte, on ne descend pas dans les bas-fonds d'un sordide endroit où tu serais ma petite marionnette.

- T'as le don de me foutre le trac.

- Hey tu te le mets toute seule en spéculant, moi je t'écoute et ça me fait rire.

Arrivées en surface je me gare, il n'y a que deux autres véhicules vides autour de nous.

- Voilà nous y sommes, je te laisse contempler le spectacle.

- Tu pars ? Tu ne veux pas rester ?

- Belzébuth s'éloigne, on ne sait jamais.

Je sors sur une note d'humour de la voiture.

- Mais non reste !

Elle sort aussi du carrosse de ferraille mais le froid la saisit.

- S'il te plaît reste avec moi.

Sans bouger d'avantage contre le capot de ma voiture, je la vois faire le tour pour me rejoindre.

- Que fais-tu ? demandais-je alors qu'elle tente d'ouvrir mon blouson.

- Laisse-moi faire.

Elle se met alors dos à moi et se blottit contre mon buste. Elle le referme tant bien que mal. Je ne réagis pas.

- Merci, maintenant j'aurai moins froid, je vais pouvoir apprécier.

Je ne vois pas son visage mais imagine son sourire. Je me sens bien et accepte de partager ce moment-là avec elle, même si effectivement je n'ai pas trop le choix. Je n'ai pas envie de voir sa petite bouille toute triste en étant rabat-joie. Le soleil pointe son nez recouvrant le ciel d'un manteau orangé. C'est simplement sublime. J'ai toujours aimé cela. Quand les couleurs deviennent d'un jaune d'or pâle je suggère de la ramener chez elle. Elle arrive à se retourner et me dit avec des yeux illuminés :

- Oui tu as raison, en tout cas je ne sais comment te remercier.

Elle parvient à poser un doigt sur mes lèvres comme pour me dire silencieusement de me taire et de ne pas répondre à cette question.

- Tu penses vraiment que je pourrais dire ça ?

- Tu as très bien saisi l'allusion ! Me nargue-t-elle.

- Oui mais parce que tu me l'as induite.

- Ahah mais non, allez détache-moi s'il te plaît.

- C'est toi qui t'es mise dans ce pétrin.

- Je vois ! Je dois me débrouiller !

Elle se laisse glisser le long de mon corps. Alors qu'elle descend, je sens son souffle au-dessus puis en dessous de mon nombril, ses mains touchent mes hanches.

- Tu t'en sors ?

Je ne peux comprendre sa réponse. Elle finit par sortir de cette position assez gênante. Elle est toute décoiffée.

- Tu me ramènes ? Ou tu préfères me déposer à une station ?

- Maintenant que je sais où je dois te déposer autant te ramener non ? Proposais-je.

- Sí !

Pleine d'espièglerie elle monte en voiture et recoiffe, au mieux, avec ses doigts ses cheveux.

Fortuitement vôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant