SUICIDE: Procès (tome 3)

Prologue

Le procès opposant monsieur et madame Tolley au lycée RiverHigh débutera dans à peine deux jours. Ashley revenait tout juste de « vacances ». Après avoir découvert la lettre annonçant le procès, Ashley avait totalement pété un plomb. Elle avait retourné toute la chambre de Tracy ainsi que le sienne avant de fuguer chez son petit-ami. Ce dernier l'avait donc emmené à Los Angeles pendant deux semaines pour décompresser. Les parents d'Ashley n'avaient pas été très content en apprenant la nouvelle tout comme ceux de Jack d'ailleurs. Le petit couple avait séché deux semaines de cours. Malgré tout, personne n'était au courant qu'ils sortaient ensembles.

Le lundi matin à huit heures et demie, Kristina Whitten, avocate des Tolley les attendait devant le tribunal. En les voyant arrivé, elle leur dit :

« Bonjour ! Vous êtes prêts ?

-Est-ce vraiment possible d'être prêt pour ça ? Demanda madame Tolley.

-Je suis sûre que vous l'êtes, répondit l'avocate. Moi, je le suis pour gagner votre procès.

-Merci Kristina, dit madame Tolley. »

Maître Whitten et les Tolley montèrent les marches du tribunal et s'installèrent dans celui-ci encore vide. Madame Tolley demanda :

« Devons-nous les faire parler des lettres ?

-Nous en avons déjà parlé, répliqua l'avocate.

-Kristina, supplia madame Tolley. Je veux qu'ils sachent à quel point Tracy souffrait.

-Rose, expliqua l'avocate. Si nous faisons cela, nous devrions réfuté notre meilleure preuve et cela est inconcevable.

-Rose, intervient monsieur Tolley. Kristina a raison. Tant qu'on aura pas retrouvé ces lettres, ça ne sert totalement à rien d'en parler.

-Vous avez perdu les lettres ! S'exclama l'avocate.

-Mais Seth nous a donné ses lettres, répliqua madame Tolley en ignorant l'avocate. Il m'a dit qu'elles n'étaient que de simples copies. Il a peut-être encore les originales.

-Si on parle ne serait-ce que d'une seule de ses lettres, nous devrons toutes les présentées, prévient l'avocate.

-Alors que faisons-nous pour Jack Stewart ou Brian Melby ? Demanda madame Tolley.

-Pourquoi Jack ? Questionna Ashley restée silencieuse jusque là. Qu'a-t-il fait ?

-Je suis désolée Ashley, commença l'avocate. Mais, d'après ta mère, sur la lettre de Jack, Tracy l'accuse de l'avoir harcelé plusieurs fois, il l'aurait même frappé. »

Ashley dirigea son regard vers le sol et pris son air choqué. L'avocate continua :

« On doit commencer par le lycée, croyez-moi, le reste suivra.

-Brian a violé Tracy et le lycée était parfaitement au courant, s'indigna madame Tolley.

-Oui mais à moins de pouvoir le prouver, ça sera sa parole contre celle de Tracy, expliqua l'avocate. Et comme Tracy n'est plus là, ça sera forcément lui qui gagnera. Nous devons d'abord savoir de quels faits étaient au courant le lycée.

-Avec qui commençons-nous ? Demanda madame Tolley.

-En vérité, commença l'avocate. Ce matin, il n'y aura pas d'audience à proprement parler. Nous allons sélectionner les jurés.

-Comment ? Questionna monsieur Tolley.

-L'avocate du lycée, Janet Lopez a utilisé les politiques et les médias pour nourrir l'opinion publique. Elle leur a fait croire que Tracy était une fille dépressive et instable. Elle a transformé Tracy, une jeune fille qui était harcelé en une suicidaire qui aimait attirer l'attention sur elle. Alors si on veut gagner ce procès, on ne se fondera pas sur les preuves. On ne pourra compter que sur les émotions des jurés. Dans les affaires reposant sur l'émotion, la sélection du jury n'est pas une science, c'est un art. Celui d'étudier le comportement humain.

-Alors comment s'assure-t-on que les préjugés des jurés nous ne causeront pas de tort ? Demanda madame Tolley septique.

-Avec des jurés dont les préjugés sont en notre faveur, répondit l'avocate. Il nous faut trouver des points communs entre le juré et Tracy. Toutes les affinités qui pourrait aider le juré à éprouver de la compassion. Chacun des jurés que nous aurons approuvé pourra décider du verdict final. A la fin, nous aurons douze parfaits inconnus qui auront déjà commencé à influencer notre dossier avant même que nous n'ayons prononcé un seul mot. »

Très vite le tribunal se remplit. A neuf heures tapante, un policier ferma les portes du tribunal pour commencer la séance. Le procureur de la République entra dans la pièce et s'assit à sa place pour présider l'audience. Il commença : « Bonjour mesdames et messieurs, nous allons ouvrir le dossier qui oppose Rose et Alonzo Tolley au lycée RiverHigh. Les deux parties sont-elles prêtes à débuter ? » Plusieurs jurés arrivèrent dans le tribunal et s'assirent à leur place. Maître Whitten commença :

« Juré 568, qu'avez-vous entendu sur Tracy Tolley ?

-Que c'était une fille instable qui s'est donnée la mort pour attirer l'attention, répondit le juré.

-Votre Honneur, appela maître Whitten. J'aimerai récuser le juré numéro 568.

-Accepté, dit le procureur.

-Jurée 256, avez-vous des enfants ? Demanda maître Whitten.

-Oui, trois, répondit la femme.

-Souhaiteriez-vous qu'ils soient traités ainsi s'ils décidaient un jour de faire pareil que Tracy ? Questionna maître Whitten.

-Pas du tout, avoua la femme.

-Jurée accepté, approuva maître Whitten. »

Maître Lopez, avocate du lycée prit ensuite la parole. Le juré 542 qu'elle avait interrogé lui répondit :

« Monsieur et madame Tolley avaient mis leur deux filles dans ce lycée car ils devaient les protéger et il ne l'a pas fait.

-Juré récusé votre Honneur, dit maître Lopez. »

Le juré suivant affirma :

« Si Tracy avait parlé de ses problèmes au personnel du lycée peut-être qu'ils auraient pu l'aider.

-Juré accepté, annonça maître Lopez. »

Maître Whitten repris la parole pour son dernier juré. Celui-ci dit :

« C'est triste qu'un lycée soit impliqué dans une telle histoire.

-Jurée récusée votre Honneur, termina maître Whitten.

-Très bien, commença le Procureur. Jurés, vous avez l'interdiction de discuter de cette affaire avec qui que se soit, de donner votre opinion ou de consulter les médias concernant ce procès. L'audience commencera demain matin à neuf heures.