Volontaire

Chapitre 3

Bonsoir tout le monde,

Je voudrais vraiment vous remercier pour tous vos commentaires encourageants, quand on commence à publier, ça compte beaucoup. J'espère que vous aimerez ce chapitre et que vous ne m'en voudrez pas trop pour la fin de celui-ci.

Il me reste à vous souhaiter une bonne lecture,

Temboreal. 

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Eroth m'entraîna dans le couloir, mes pieds nus refroidissant aussitôt sur les énormes dalles glacées. Je ne pus m'empêcher de regarder autour de moi, admirant les richesses qui n'avaient pas souffert de l'invasion. Des tableaux à n'en plus finir représentant de magnifiques paysages et tant de miroirs que mon propre reflet me poursuivit tout le long du chemin. Le démon me guida dans les profondeurs du palais, se déplaçant avec assurance comme s'il en connaissait les moindres recoins. Lorsqu'il devint évident que je ne pourrais pas retenir le chemin tant le dédale de couloirs était complexe, je cessais de me concentrer sur ce qui m'entourait et reportais mon attention sur le démon. Sa main dans la mienne était chaude et ferme, je n'avais aucune chance de récupérer mes doigts s'il ne me lâchait pas... Est-ce que je le voulais ? Pas particulièrement. Je le trouvais intrigant et la perspective de lever le voile sur les démons, d'apprendre enfin la vérité sans la censure imposée par les prêtres avait quelque chose d'excitant.

Je m'accrochais à cette curiosité pour ne pas sombrer sous une vague de sentiments plus moroses. Nous finîmes par bifurquer dans un corridor plus large, bordé de grands rideaux brodés. J'eu soudain l'impression d'avancer dans un autre monde, un tapis d'un vert éclatant recouvrait le sol et ici les statues et les tableaux étaient tout bonnement démesurés. Il devait s'agir des quartiers du Duc ou de son entourage le plus proche car je n'avais rien vu d'aussi ostentatoires près de la salle d'audience. Les statues représentaient des guerriers en armure, ou des femmes drapées de robe fantasque, à la limite de l'indécence. Je m'arrêtais devant l'une d'elles, à demi dévêtue, ses sains parfaits dépassant de son vêtement. Elle tenait un livre dans une main et un glaive dans l'autre.

Eroth remarqua mon intérêt et après quelques secondes avança sa main vers elle. Soudain le visage parfaitement lisse de la jeune femme se mit en mouvement sans le moindre bruit. Elle fit mine d'approcher sa joue de la main tendue et Eroth s'avança juste assez pour l'effleurer. Si je n'avais pas été aussi près, jamais je n'y aurais cru... La statue était vivante !

_ Nous avons ensorcelé toutes les statues du château. Elles seraient bien inutiles en combat mais elles font d'incroyables espions et vous avez si peur de la magie que cela vous semble monstrueux.

Je ne pouvais détourner mon regard du marbre mouvant qui semblait avoir réellement pris vie sous mes yeux. C'était sans doute la chose la plus incroyable que je n'avais jamais vu... Ses mouvements étaient terriblement lents mais fluides, comme si elle peinait au moindre geste.

_ Pas monstrueux... Magnifique.

J'avançais ma main à mon tour, sentant le regard du démon sur moi. J'étais cependant trop fasciné par la femme si belle qui me regardait à présent approcher d'elle. Sans brusquerie, j'avançais ma main vers la sienne et effleurais ses doigts si fins et délicats du bout des miens. La sensation était parfaitement lisse, douce et très éloignée du froid mordant du marbre dont elle était faite.

_ Sa peau est chaude, m'étonnais-je dans un murmure.

Le démon m'attrapa par l'épaule et m'écarta un peu de la statue qui commençait à pencher dangereusement vers nous.

_ Oui, la magie n'est jamais froide. C'est une énergie brute qui bouillonne lorsqu'elle est sollicitée. Un peu comme l'eau sur le feu.

Il expliquait cela comme si ce n'était pas un prodige, comme si tout cela était banal et assez ennuyeux.