Chapitre 4

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Jordan écrivit un bref sms à Christelle pour lui demander de venir le chercher plus tard. Le couple avait pris l'habitude de toujours se déplacer avec deux voitures car Jordan pouvait à tout moment être sollicité par son travail.

Il se dirigea vers la bibliothèque. C'était un bâtiment au charme certain, plus petit que la bibliothèque municipale de Nashville mais plus vieux.

Deux carrés au centre desquels se trouvait un arbre entouré de fleurs encadraient l'entrée : une porte à double battant faite de bois sombre, aux poignées dorées.

Le bâtiment en lui-même était en briques rouges, des volets blancs donnant ici et là sur des fenêtres. Il paraissait flambant neuf, montrant l'attention que la ville lui portait.

Jordan poussa une des portes et se dirigea vers l'accueil. Il dit au réceptionniste qu'il cherchait une certaine Elizabeth en lui montrant sa plaque. Le vieil homme lui répondit qu'il ne pouvait rien faire sans l'accord de son patron et appela ce dernier.

Jordan s'installa sur une chaise non loin pour patienter. Il attendit cinq minutes et quelqu'un l'interpella :

- Vous vouliez me parler ?

Jordan leva la tête, surpris, puis comprit :

- Vous êtes le grand patron ?

L'homme en face de lui acquiesça et Jordan lui montra sa plaque en disant :

- Je suis l'agent Connors. J'aimerais rencontrer l'une de vos employées. Elle s'appelle Elizabeth, mais je ne connais pas son nom de famille.

- Il n'y a qu'une Elizabeth ici, affirma l'homme, mais puis-je vous demander pourquoi vous désirez lui parler ? Aurait-elle des problèmes ?

Il avait l'air de plus en plus inquiet. Jordan ne laissa pas son imagination travailler et répondit :

- Non, Elizabeth n'a pas de problèmes, je veux juste lui poser quelques questions. Monsieur, Amy Lewis est décédée ce matin.

L'homme devint soudainement blanc comme un linge.

- Oh mon Dieu, Amy ? C'était une personne si charmante, toujours souriante! Vous êtes en train de me dire que quelqu'un l'a... tuée ? Non, c'est impossible !

- L'enquête est en cours, et je ne peux rien affirmer pour le moment.

L'homme paraissait effarouché. Il venait en quelques secondes de perdre toute sa belle assurance.

Jordan lui demanda gentiment de le conduire jusqu'à la fameuse Elizabeth, ce qu'il fit après avoir retrouvé son calme.

La jeune femme était en train de ranger une pile de livres quand son patron l'interpella. Jordan se présenta et elle le mena dans un petit coin tranquille.

Elizabeth devait avoir environ le même âge que sa collègue. Elle avait attaché ses cheveux châtain clair en un chignon et ses yeux bleus dévisageaient Jordan avec affolement.

- Que se passe-t-il ? Un problème avec mon mari ? Mes enfants ?

Elle était totalement paniquée. Jordan se dit qu'il allait devoir prendre des pincettes et être très patient. Il avait devant lui une personne nerveuse qu'il fallait rassurer.

Jordan stoppa ses hypothèses d'un ton calme :

- Il n'y a aucun problème avec votre famille. Ni avec vous d'ailleurs. Je viens vous parler de votre collègue Amy Lewis. Elle est décédée ce matin.

Les joues d'Elizabeth, rougie par l'agitation, perdirent soudain toutes couleurs.

- Morte ? chuchota-t-elle dans un souffle.

- Oui, et son mari nous a dit qu'elle était venue vous aider avant de mourir, dit Jordan d'un ton calme.

- Quoi ? Mais non, la dernière fois que je l'ai vue, c'était hier !

Elle avait subitement repris des couleurs et paraissait sincèrement surprise.

- Mais pourquoi Marc vous a-t-il dit ça ? continua la femme, offusquée.

- Calmez vous madame, tempéra Jordan, qui commençait à perdre patience, Amy a simplement dit à son mari que vous aviez besoin d'elle et qu'elle venait donc vous aider à la bibliothèque.

- Je ne lui ai pas demandé son aide aujourd'hui, affirma-t-elle, C'était une journée tout à fait normale, d'ailleurs.

- Alors comment expliquez-vous que votre nom soit sur le bouquet que l'on a retrouvé sur le corps ?

- Comment ça ? s'écria Elizabeth, Vous devez faire erreur !

- Vous n'avez donc ni vu, ni offert de bouquet à Amy ? demanda Jordan.

- Non ! Je suis arrivée ici à 6 heures du matin, bien trop tôt pour que n'importe quel magasin ne soit ouvert, et je n'ai pas quitté la bibliothèque depuis.

- Vous n'êtes pas partie pour déjeuner ? questionna-t-il encore.

-Je m'étais fait un sandwich ce matin, expliqua-t-elle.

- Bien, merci de m'avoir donné de votre temps, j'aurais besoin de revoir votre chef. Pourriez vous me conduire à lui ?

- Bien sûr, sourit-elle à moitié, encore sous le choc.

Elle le conduisit jusqu'à une porte de bureau et son patron lui dit de prendre sa journée. Elle repartit d'un pas hésitants.

Après avoir vérifié auprès de l'homme que les informations données par Elizabeth étaient véridiques et lui avoir demandé son nom complet, Jordan sortit de la bibliothèque et alla s'asseoir sur un banc pour profiter du soleil en attendant sa petite amie.

La vengeance est une plante toxiqueNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ