Le Graal est nôtre

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Le soleil dardait de ses lumineux rayons la plaine d'un vert d'émeraude, alors que les armées se plaçaient l'une face à l'autre. Sur les armures d'argent et d'acier béni, se reflétaient les lueurs d'or de l'astre éclairant et réchauffant ce début d'après midi dans le duché d'argent, et illuminait le futur champ de bataille, qui de part et d'autre de la plaine, se plaçaient dans un silence complet. D'un côté, comme de l'autre, la première ligne était formée d'une puissante cavalerie. En armures lourdes, de plate et de maille, grands heaumes à cimier d'or, aux foulards et penons de mille couleurs d'une part, de cuirasses et d'écailles, avec de puissants caparaçons immaculés. En ce jour, le sang coulerait. Et tous le savaient. Un regard inexpérimenté n'aurait vu que des rangs de chevaliers ordonnés, en armure d'argent et d'acier, scintillantes, et brillants de mille feux, sur lesquelles runes et gravures anciennes auraient été taillées à la fabrication. Des legs anciens, des héritages du père du père de son père, et de son père avant lui. D'autres n'auraient eu d'yeux que pour les destriers massifs, immenses, qui renâclaient d'impatience, secouant rênes, barde et caparaçon. De part et d'autres du champ de bataille, les montures montraient une anticipation semblable pour la violence à venir, tandis que leurs cavaliers ne montraient qu'un froid dégoût, mêlé de respect ancien et d'honneur ancestral. 

Pour les premiers, portant penons colorés, allant de paire avec les lances d'arçons peintes de façon bigarrée, leurs couleurs étaient aussi diverses que les rayons d'un arc en ciel. Du noir, au blanc, en passant par le bleu, le rouge, le jaune, le violet, le rose, le vert. Dans leur ancienne langue, cela se disait "du sable à l'argent, de l'azur, de gueule, d'or, de pourpre, de rose, de sinople". Leur armée était drapée de magnifiques tabards, portant héraldiques et blasons, arborés également sur leurs cimiers éclatants, reflétant le symbole de leur maison. Sur les caparaçons de leurs massifs destriers, se voyaient des copies exactes, tissées par des heures de travail par les plus gentes damoiselles de leur domaine originel, de leurs blasons, et de leurs haut-faits, racontés à travers les symboles arborés. Une couronne quand on avait servi auprès du roy; Une épée pour un fait d'arme, ou un duel gagné; Une lance d'arçon pour la victoire lors d'une joute; Un crâne pour avoir vaincu des créatures de la non-vie; Des fers à cheval pour témoigner du talent de cavalier exceptionnel; et enfin, une croix. Pour annoncer que l'on avait croisé et tué l'un des lointains cousins qu'étaient les Onclusiens, qui en ce jour, étaient à l'autre bout du champ de bataille.


Ces derniers, portaient eux des armures faites majoritairement de cuirasses, couvrant le torse, puis de gantelets, jambières, spalières et bascinets, grand heaumes mais sans cimier, à la différence de leurs cousins. Avec les exceptionelles ailettes démontrant le rang de grand paladin d'un chevalier des ordres. Certains autres portaient exclusivement des cagoules de mailles, recouvertes de casques plats, ou bien d'un casque conique simple, dont les sangles passaient par dessus la maille. Maille, écailles d'acier cousues ensemble et plaques de plates cohabitaient harmonieusement sur chacun de ces chevaliers saints, drapés dans des couleurs simples. 
Leurs tabards étaient de sable, ou d'argent, mais il n'y avait pas d'entre d'eux. Intégralement noir, ou de blanc, toujours parcourus de croix symbolisant la sainte épée, antique symbole de l'Oncle, le sauveur de l'humanité. Leurs lances d'arçons, étaient elles, plus simplistes, mais non moins résistantes. Certaines étaient intégralement faite de fer béni, pour ceux pensant pouvoir les porter. Des chaînes pendaient des bras de certains chevaliers, et venaient s'enrouler autour de l'avant bras, jusqu'au pommeau de leur épée, scellant le sort du chevalier à celui de son épée, et afin de ne pas la perdre en bataille. Mais d'autres encore avaient délaissés épées et lances, pour remplacer par hache de bataille, masses et fléaux d'armes. 

Le vent se mit à souffler, plus ardemment, et le bruit des bannières qui claquaient au vent, des caparaçons qui s'agitaient entre les pattes des chevaux; des destriers qui renâclaient et la respiration étouffée des chevaliers recouvrit le champ de bataille. Les écus s'agitèrent, recouvrèrent des symboles de leurs propriétaires, le soleil se mit à se réfléter sur les renforcements de fer ou d'acier les entourant, ainsi que sur heaume, épaulières, et jambières. L'intégralité des armures se mirent à briller, alors que le soleil atteignait lentement son zénith, et que la tension montait de plus en plus. 

Contes et légendes de NeuvieWhere stories live. Discover now