- Je le connais. Dit Steve en me servant mon cappuccino.

- Alors, papa ? On peut le prendre à la maison ? S'il te plait ! Il est super gentil, et en plus il fait les cupcakes à la perfection. Ceux qui sont dans la vitrine c'est lui qui les fait ! Dit oui papounet d'amour !

Clara fait des yeux de biches, ainsi que son air de chien battu. Je ne peux rien lui refuser, mais héberger un mec, qui plus est mon élève, et qui par-dessus tout me drague, me gène énormément, et si Clara l'apprenait, elle serait de mon avis.

- Je ne veux pas déranger. Puis je suis bien dans ma chambre d'hôtel.

- Papa... Regarde comme il est tout triste ! S'il le faut, je me mets à genoux. C'est un ange tombé du ciel ce mec. Il a une bonne bouille, et en plus de cela, tu peux lui donner des renseignements sur un prof qu'il veut mettre dans son lit !

Je tousse, en entendant la dernière phrase. Je n'en crois pas mes yeux ! Il ose parler de ça à ma fille. Alors que je sais très bien que c'est moi qu'il veut mettre dans son pieu. Il peut rêver et se foutre le doigt dans l'œil. Je ne suis pas intéressé par les hommes, et encore moins par un de mes élèves.

- Clara...

- C'est bon ! Je déconne. Ah, une table à besoin de moi !

Elle m'embrasse l'autre joue, et se dirige vers une table où se trouve deux femmes assez âgées. Je dirais même usagées. Les petites vannes, c'est mon fort !

- Alors comme ça, on fait des cupcakes ?

- Selon votre fille, je les réussi à merveille.

En voyant les cupcakes dans la vitrine, cela me donne l'eau à la bouche, et en plus de cela je meurs de faim.

- Je veux bien en goûter un.

Mon ventre crie famine depuis 13 heures déjà. Je n'ai même pas eu le temps de manger ce midi à cause des dissertations que je dois impérativement corriger, et il m'en reste encore une tonne. Steve, habillé d'un tee-shirt, qui moule parfaitement son buste, part me chercher un cupcake, tandis que je corrige une énième dissertation.

- Tenez.

Il me tend le cupcake qui a l'air très appétissant, et m'offre en retour un sourire. Lorsque je croque dans le bout de gâteau, je sens un léger goût de myrtille mélangé à de la fraise. Je l'admets, ils sont très bons.

- Pas mal. Je dis.

Je ne suis pas du genre à faire des compliments à des personnes, encore moins à mes élèves. Mes parents m'ont toujours poussé pour que je donne le meilleur de moi-même, et je fais exactement pareil à mes élèves. Quitte à les blesser. Je veux qu'ils y arrivent dans la vie.

- Monsieur, j'attends mon café depuis cinq minutes. Crie une cliente.

Steve essuie une tasse de couleur rouge, en soupirant. Être serveur, ne m'aurai pas plu. C'est un métier ingrat, et parfois les clients peuvent extrêmement désagréable. Et en plus, je déteste les personnes qui me donnent des ordres.

- J'arrive...

Il range la tasse sur l'étagère et prépare le café de la jeune femme blonde, au visage tiré. Elle présente des attitudes de bourges, et semble être pressée, vu le mouvement qu'elle fait avec son genou, suivit d'un soupir que l'on peut sentir à des mètres.

- Voilà pour vous. Dit Steve souriant, en tendant le café allongé qu'a commandé la cliente.

Elle ne le remercie même pas, puis sort du café, sans prendre le temps de ne serait-ce que prononcer un « aurevoir ». C'est bien ce que je dis, être serveur n'est d'autre qu'un métier ingrat.

- Chris, j'ai terminé mon service, je peux y aller ? Demande Steve à un homme barbu, d'une quarantaine d'année.

- Oui, vas-y. Tu as bien bossé. Et tes cupcakes ont fait fureur. Continue comme ça et tu l'auras ta prime.

Ledit Chris, fait un clin d'œil, et tape sur l'épaule de Steve. Celui-ci enlève son tablier, puis part dans une sorte de réserve, pour se changer, je présume.

- Alors, papa ? Il peut venir à la maison ? Me redemande Clara.

Je ne peux pas accepter cet élève dans ma maison, même si c'est l'un des meilleurs amis de Clara. Je ne le connais pas assez, et en plus, il n'a aucune honte pour me draguer. C'est hors de question qu'un de mes élèves dorment chez moi. Je vais passer pour quoi après ?

- A demain.

Steve a enfilé un blouson en cuir, et un pantalon bordeaux. Il embrasse la joue de ma fille, puis sort du café, son sac dans le dos, sans prendre la peine de m'adresser un regard.

- Papa ! Je te demande juste un truc.

Je termine mon cappuccino, et range les dissertations dans ma pochette bleue.

- D'accord ! Dis-lui qu'il peut venir. Je ne peux rien te refuser...

Après tout, peut-être que je ne suis pas le prof en question. En tout cas je l'espère fortement.

Double jeu & amour interditWhere stories live. Discover now